EdF (M)

Pas le moment de faire des calculs pour les Bleus

20/01/2018 , par Dalibor

L'équipe de France va entamer son tour principal du championnat d'Europe face à la Suède ce soir (18h15). Après le carton plein du premier tour, une victoire éviterait bon nombre de calculs. Mais il va falloir aller la chercher.

Les Bleus ont quitté le cadre balnéaire de Porec pour la grisaille urbaine de Zagreb avant-hier. "Ca me rappelle Paris" rigole Luc Abalo, et il n'y a sans doute pas que lui qui aurait bien aimé profiter encore un peu du soleil de la province croate. Le transfert dans la capitale grisonnante sonne le début du tour principal, que les Bleus abordent avec le maximum de points possible, quatre. Comme quoi, dans les gymnases, le temps est plutôt au beau, le seul nuage à l'horizon venant de la blessure de Timothey N'Guessan, reparti à Barcelone après sa blessure au genou. Mais avant ce tour principal, c'est avis de tempête au bulletin météo. Il y en aura au moins deux à traverser en six jours pour les Français, et peut-être trois. La première de la série sera suédoise et elle ne sera pas des simples à gérer. Les Scandinaves, annoncés perdus après leur défaite initiale face à l'Islande, sont revenus dans la course et ont fini leader de leur poule, éparpillant leurs hôtes croates au passage lundi soir. C'est dire si le remake du quart de finale de Lille en janvier dernier ne va pas être une partie de plaisir. "C'est certainement le match le plus compliqué qu'on ait joué au Mondial, et si on n'avait pas croisé sa route, cette équipe serait certainement allée en finale" loue Didier Dinart.

Rester maitre de son destin

Pour les Bleus, ce n'est en tout cas pas le moment de se monter la tête avec des calculs d'apothicaire. Malgré les quatre points, ils n'ont pas vraiment le droit à l'erreur, et surtout pas face à une équipe qui compte également pointe avec eux en haut du classement du groupe. "On n'a pas de joker. Si on perd un match, et si les résultats des autres rencontres ne sont pas en notre faveur, on peut perdre notre place dans le dernier carré. On a l'expérience pour le savoir" espère Michaël Guigou. Concrètement, le duel face à la Suède ressemble fort à un quart de finale. Si les Bleus venaient à l'emporter, ils seraient la seule équipe à six points du groupe et pourraient valider leur présence en demi-finale dès lundi prochain en l'emportant face à une Serbie déjà éliminée. "On ne peut pas dire que ce serait joué si on gagne demain, mais on serait en tout cas dans les meilleurs dispositions avec un gros avantage pour la suite" tempère Vincent Gérard.

La Suède a les dents longues

Mais que faut-il tant craindre de cette équipe suédoise, qui présente des faux-airs de Norvège, avec son jeu rapide joué à 2000 à l'heure et sa défense centrale au volume physique impressionnante ? Avec un Jim Gottfridsson intenable à la mène, une paire de gardiens qui est certainement la meilleure du tournoi et une moyenne d'âge parmi les plus basses, elle a en tout cas tout pour séduire. "Ils ont de jeunes joueurs qui ont de grosses responsabilités en club, que ce soit à Kiel ou Flensburg. C'est une équipe dont les joueurs commencent à avoir des automatismes entre eux et où il y a un bon amalgame entre les différentes générations" appuie Guigou. La Suède, l'équipe qui a régné sur le monde du handball entre 1994 et 2002, remportant quatre fois de suite le championnat d'Europe, avant que la France ne prenne possession du trône. "C'est l'équipe qui nous a fait vivre ce qu'on a pu faire vivre à beaucoup de nos adversaires" se souvient Guillaume Gille. Depuis, bien de l'eau a coulé sous les ponts. Mais le jeune Lukas Nilsson et ses coéquipiers ont désormais faim, très faim. "Sur une échelle de dix, notre confiance est à dix. Quand on a battu la Croatie chez elle, on se dit qu'on peut battre n'importe qui" disait le jeune arrière de Kiel hier matin. Tenez le vous pour dit, la Suède ne va faire aucun cadeau aux Bleus.