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Euro 2018

Le combat des frères

, par Dalibor

La demi-finale de demain entre la France et l'Espagne mettra surtout aux prises deux équipes dont les éléments se connaissent très bien.

Il suffit d'avoir assisté à la scène pour se rendre compte à quel point les deux sélections espagnoles et françaises sont proches. Il est 13h30, en ce jeudi après-midi, et l'équipe de France vient de finir de répondre aux questions des journalistes. C'est au tour des Espagnols et, fortuitement, les deux groupes se croisent. Embrassades, rigolades, tout le monde y passe un bon quart d'heure, heureux de partager ce moment complètement déconnecté du petit ballon rond. Avant de se plonger dans la réalité de la demi-finale de demain. Les Espagnols qui évoluent dans des clubs de notre Starligue nationale sont au nombre de six, dans le camp tricolore, Dika Mem et Cédric Sorhaindo portent le maillot du FC Barcelone. Si vous ajoutez à ceux-là les Espagnols passés par la France et les Français qui connaissent parfaitement la Liga Asobal, compliqué de trouver quelqu'un qui n'a pas d'attaches dans le camp adverse. "On va jouer contre des gens qu'on connait très bien, ce match sera effectivement très spécial. Mais je n'ai pas du tout envie de rentrer à Nantes sans médaille autour du cou. Revenir dans mon club avec une défaite, je n'y pense même pas" sourit l'arrière droit du HBC Nantes Eduardo Gurbindo. "C'est un peu un match de frères, mais pendant le match, on sera ennemis. Pas d'amis, pas de fête. On veut tous notre place en finale" appuie l'autre nantais du groupe ibérique David Balaguer.

Plus que des coéquipiers en club

Certains ont même créé de vrais affinités, au point de passer une partie de leur vacances ensemble. Sur son Corsair Caribbean Tour, Didier Dinart a emmené tour à tour Joan Canellas, Eduardo Gurbindo ou Gonzalo Perez de Vargas. "Didier est un gars génial" résumé Gurbindo. On sait que Nikola Karabatic est resté très proche de nombreux joueurs croisés au FC Barcelone, où il a passé deux saisons. "Certains sont de très bons amis, mais le temps de l'heure et demie sur le terrain, on oubliera tout ça. Je pense que ce sera un match propre, avec beaucoup de respect, du fait que tout le monde se connaisse" appuie le demi-centre de l'équipe de France. Les deux équipes ne se sont plus croisées depuis janvier 2015 et la demi-finale mondiale au Qatar. A l'époque, les Français l'avaient emporté, et Ferran Sole Sala, le jeune ailier toulousain, ne faisait encore que rêver de la Roja. Pour sa première compétition en France, il se rend bien compte de l'événement, mais tente d'en faire abstraction. "J'ai beaucoup d'amis en France et on s'est envoyé quelques messages mais il faut avant tout penser que nous sommes là pour l'emporter. Cela sera forcément spécial, mais je porte le maillot de l'équipe d'Espagne et nous sommes venus pour aller chercher une médaille" conclut-il. Amis pour la vie, mais sauf pendant une heure et demie, en somme.

A Zagreb, Kevin Domas

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