Euro 2018
L'Espagne, l'histoire incroyable
Qui aurait parié sur l'Espagne comme vainqueur potentiel de l'Euro il y a un mois ? Pas grand monde. Et pourtant...
Qui l'eut cru ? L'Espagne, pour la première fois de son histoire, est devenue championne d'Europe ce soir au terme d'une finale au scénario aussi rocambolesque que son parcours. Après deux défaites, face au Danemark et à la Slovénie, les Espagnols ont su se remobiliser au meilleur des moments, pour démonter la France avant de renverser la vapeur en finale face à la Suède. Menés de deux buts à la pause, ils ont un temps mené de huit face à des Scandinaves complètement perdus. "On a toujours su revenir plus fort dans les moments compliqué. On a profité de ces défaites aussi. On a travaillé beaucoup et on a obtenu ce trophée en récompense" souriait Ferran Sole, qui vient de passer un mois parfait. Première grande compétition, premier titre en sélection, élection dans la All-Star Team de l'Euro et meilleur buteur de son équipe, n'en jetez plus, la coupe est pleine ! Mais comme ses coéquipiers, hors de question de tirer la couverture à lui, l'équipe passe avant tout. "On est une équipe professionnelle, certes, mais on est surtout un groupe d'amis qui joue ensemble depuis longtemps, c'est ce qui me rend encore plus heureux ce soir" notait Rodrigo Corrales, le gardien du Paris Saint-Germain.
Gurbindo : "C'est juste étonnant"
Et, fait curieux, il était bien compliqué pour les Espagnols de mettre des mots sur leurs émotions après leur victoire. "On va réfléchir demain un peu plus à ce que ça représente mais là, c'est juste étonnant, on n'a pas l'habitude de gagner les grands championnats. Je suis très fier de toute l'équipe, parce qu'aller chercher ce titre a été hyper compliqué" disait Eduardo Gurbindo, comme abasourdi en zone mixte. Lui a connu l'échec de 2016, la défaite en finale face à l'Allemagne. Désormais, il aura connu cette finale de Zagreb, folle, "qui écrit l'histoire du handball espagnol" pour paraphraser Corrales. Le retour dans leurs clubs se fera dès le milieu de semaine, mais ne comptez pas sur ces Espagnols, humbles comme pas deux, pour renverser la table du vestiaire. La majorité ne parlait que d'une chose : profiter avec leurs proches. "Ce soir, c'était génial, surtout qu'il y avait mes parents. J'aimerais juste avoir un jour pour aller à Pampelune pour fêter ça avec ma famille" espérait Gurbindo le Nantais. Qu'ils soient anciens (Sterbik, Morros) ou plus jeunes (Figueras, Sole), les sourires étaient les mêmes sur les visages espagnols. Ceux d'une équipe dont la fraicheur aura finalement triomphé. Que l'histoire est belle.
A Zagreb, Kevin Domas