Euro 2018 (M)
Les notes des Bleus après France-Norvège
Les Bleus ont été mis à rude épreuve par la Norvège pour leur entrée dans l’Euro en Croatie. Vainqueur grâce à dix dernières minutes très réussies (32-31), la France est passée par tous les sentiments à Porec. Les tricolores sont diversement rentrés dans la compétition. Tour d’horizon et analyse de leur prestation.
Vincent Gérard (6) : Aligné d’entrée de jeu par Didier Dinart, le gardien héraultais n’est resté que dix-sept minutes dans les cages en première période avant que le sélectionneur ne le rappelle sur le banc. Auteur de 3 arrêts en première mi-temps (23% d’efficacité), il a su hausser son niveau de jeu à son retour sur le parquet (41’). Un penalty détourné, un tir important arrêté à quinze minutes du terme pour éviter de donner trois longueurs d’avance à la Norvège et une parade décisive à 26-27 lui permettent de finir avec 27% d’arrêts.
Cyril Dumoulin (6) : Rentré au relai de Gérard à la 17ème minute, il a dû attendre cinq minutes pour effectuer son premier et seul arrêt du premier acte. Le portier de Nantes a su répondre présent lorsque Didier Dinart l’a aligné pour les dernières minutes du match, sortant un tir de Jondal à 30-30 alors qu’il ne restait que 2 minutes 30 à jouer. Deux arrêts au total, donc, mais des arrêts qui comptent.
Dika Mem (5,5) : 3 buts à 50% de réussite qui masquent une bonne entame puis davantage de difficultés à régler la mire par la suite (2/5 en première période). Sa générosité et son envie de bien faire lui ont permis de rester dans son match et d’inscrire le but du 29-29 à moins de cinq minutes de la fin.
Michaël Guigou (7,5) : Les années ne semblent pas avoir de prise sur celui qui était déjà présent lors du sacre continental des Bleus en 2006. Aligné pendant 55 minutes, il a tout fait avec son application habituelle. Précis à la finition (5/7), il a marqué le but qui donne la victoire à la France à 33 secondes de la fin. Une copie presque parfaite pour un joueur qui sera encore essentiel pendant l’Euro.
Nikola Karabatic (6,5) : S’il n’a pas débuté la rencontre, son entrée en attaque sur le poste d’arrière gauche a donné plus d’impact et de poids aux Bleus. Omniprésent sur les phases offensives des tricolores, avec trois buts en première période et un seul dans le second acte, il a su prendre ses responsabilités lorsque le bateau bleu tanguait. Il reste le patron, celui sans qui tout devient un peu plus compliqué et celui avec qui la France prend une dimension encore plus grande.
Nicolas Tournat (5,5) : Il a mis fin à huit minutes sans but de la part de la France en fin de première période (12-13). Bien trouvé par la base arrière lors du premier acte, il a quasi exclusivement été aligné en attaque (2/2). Pour sa première compétition internationale, il a eu le droit à un baptême du feu pas forcément évident à gérer.
Adrien Di Panda (5,5) : L’arrière de St Raphaël a été fidèle à sa réputation en défense, avec quelques actions qui ont donné des sueurs froides aux tricolores. Il écope d’un deux minutes indulgent en début de seconde période, alors qu'il est très proche du carton rouge (36ème). La base arrière norvégienne l’a régulièrement pris à défaut.
Kentin Mahé (7,5) : Elu MVP du match, il a livré une grosse prestation des deux côtés du terrain. Que ce soit en poste avancé en début de match dans la défense française mais aussi en attaque (8/11 dont 4/4 aux penalties), il a livré une prestation de haut niveau. De bon augure pour la suite.
Cédric Sorhaindo (5) : Le pivot français a vécu une soirée difficile, régulièrement dépassé en défense par l’incroyable Myrhol (5/7). Le norvégien a souvent réussi à passer dans son dos et à semer la zizanie dans l’arrière garde tricolore. Fatigué, le capitaine des Bleus aura besoin d’être économisé lors des prochaines rencontres pour retrouver son meilleur niveau.
Luc Abalo (7) : Son lapsus sur BeIN Sports après le match (« On a réussi à aller chercher ce titre ») résume bien toute la détermination qu’il a mise dès son entrée en jeu. Appliqué à la finition (4/4), il a apporté le danger sur son aile, au même titre que Guigou. Une belle première pour son entrée en matière dans cet Euro.
Valentin Porte (6) : Ailier puis arrière droit, il n’a pas été le plus en vue à la finition mais son volume de jeu reste important pour la France. Auteur de l’égalisation tricolore à 27-27 (52’), il écope d’une exclusion pour deux minutes à trois minutes de la fin (30-30) sans conséquence pour les Bleus.
Timothey N’Guessan (non noté) : Quelle entrée en jeu ! Le coup de poker de Didier Dinart à cinq minutes et trente secondes de la fin s’est avéré payant. Le barcelonais marque le but du 30-30 puis trouve le poteau dans la foulée. Il a apporté le danger en attaque dans le money-time, participant à la fin de match réussie de la France. Il a fait le plein de confiance dans un moment décisif malgré un temps de jeu réduit à peau de chagrin.
Nedim Remili (non noté) : Resté uniquement sept minutes sur le parquet en première mi-temps avant de laisser Mem reprendre sa place, il a semblé timoré et en retrait sur la base arrière.
Olivier Poignard