Euro 2018 - Tour principal
Les Suédoises, enfin !
Cette fois, ce France - Suède va bien se jouer. Le seul blocage opéré par des gilets jaune qui pourrait éventuellement entraver la route des Françaises vers les demi-finales serait celui mis en place par Isabelle Gullden et ses coéquipières. Pas question d'y céder pour les Bleues qui attendent avec impatience ce rendez-vous au Hall XXL qui s'annonce en fusion pour ce deuxième match du tour principal. La victoire des Françaises, combinée à deux défaites des Serbes (aujourd'hui contre la Russie et demain contre le Monténégro) pourrait qualifier les Bleues dès lundi soir et offrir un dernier match avec la certitude de rallier Paris pour les phases finales. La victoire est toujours impérative pour que les Françaises gardent leur destin en mains. En revanche, la Suède va jouer le couteau sous la gorge. Sa dernière défaite face au Monténégro contraint les protégées de Henrik Signell à impérativement gagner ce match pour garder une chance de survivre dans cette compétition. "Il faut faire attention à la bête qui est blessée" se méfie Camille Ayglon-Saurina qui connaît très bien le jeu des Suédoises.
Une bête blessée loin d'être morte
Il est vrai qu'on a déjà vu les Suédoises en meilleure forme, notamment l'an passée lorsqu'elles croisaient le chemin des Françaises en demi-finale. Coriaces, on avait dû attendre un dernier but de Blandine Dancette dans les tous derniers instants pour libérer tout le banc et offrir une finale aux Bleues (22-24). Les Suédoises avaient cependant montré un visage bien plus convaincant sur les matchs qui précédaient leur rencontre avec les Françaises. Olivier Krumbholz se méfie aussi. "C'est une équipe qui écarte beaucoup le jeu, elles ont un maître à jouer qui fait de très bonnes passes, elles courent beaucoup et ont des arrières talentueuses". Jamina Roberts à gauche dont Allison Pineau nous disait qu'elle "prenait un malin plaisir à faire des bons matchs contre nous" et à droite Hanna Blomstrand. Mais lorsque l'on connaît la relation qu'entretient Isabelle Gullden avec sa pivot, Anna Laguerquist, on sait aussi qu'il va falloir être vigilant sur les ballons mis à l'intérieur, souvent convertis en but ou en jet de sept mètres. "Quand on prend une option de sortie sur une joueuse comme Bella il faut que les copines soient prêtes derrière sur le pivot. Elle est capable de vite identifier un défenseur qui défend sur elle et faire la passe en conséquence, il faut vraiment être articulées" explique Camille. Même légèrement blessée, la demi-centre de la Suède peut faire mal et trouver des solutions pour ses coéquipières. Sans oublier leur jeu sur grand espace qui pourrait faire très mal. "Ce jour de repos va leur faire du bien. Elles vont arriver en meilleure forme. Elles ne feront pas le même match, quand une équipe n'a plus rien à perdre, c'est le moment où elle est le plus dangereuse"explique Béatrice Edwige.
Pas de quoi négliger donc ou prendre de haut cette équipe de Suède, surtout qu'en face certaines connaissent très bien les Françaises. On vous parlait de l'amitié toute particulière entre Camille Ayglon-Saurina et Isabelle Gullden, qui désormais joue à Brest. Mais il y a aussi un duel tireuse / gardienne dans lequel il ne va pas falloir se tromper. Filippa Idéhn, brestoise aussi qui joue actuellement sa deuxième saison en Bretagne, connaît les impacts préférentiels de ses coéquipières de club. "C’est un peu le jeu du chat et de la souris. « Je sais où tu tires et je sais que tu sais », faut forcément s’attendre à ce qu’elle m’attende sur mes impacts préférentiels et que je ne les choisis pas forcément, ou pas! (rires). C’est un jeu de poker menteur entre nous, ça va être sympa" rigole Allison Pineau. La voie est donc ouverte aux Bleues qui sont en très bonne forme, elles l'ont montré sur leurs trois derniers matchs, un barrage de femmes en jaune à passer pour que l'AccorHotels Arena se rapproche un peu plus.
De Nantes, Maxime Cohen.
Suède - France (15 heures) beIn Sports 3 et TMC.