Eurotournoi - J4
Paris vainqueur à Strasbourg
Le Paris Saint-Germain HB s'est imposé sur Montpellier au terme d'une rencontre disputée et vivante (33-30). De son côté, Nantes n'est pas resté fanny et a battu le Vardar.
On aime bien dire, à l'Eurotournoi de Strasbourg, que le vainqueur de la compétition réussit généralement sa saison. Montpellier, vainqueur de l'édition précédente, et Rémy Levy, qu'on a vu se promener avec le trophée de la Ligue des champions dans les couloirs du Rhénus, peuvent en témoigner. Dans la finale de la compétition entre Paris et Montpellier ce dimanche, on n'en était cependant pas au point de penser voir la finale de la prochaine édition de la Ligue des champions. Mais on cherchait des indications quant au niveau des deux équipes, qui s'affronteront avant tout pour le titre national.
Paris a pris les commandes progressivement
Avant de parler du match, disons de suite que les enseignements qu'on pourra tirer d'une telle rencontre sont à prendre avec des pincettes, du fait des absents des deux côtés : Mikkel Hansen et Kim Ekdahl du Rietz (photo) n'étaient pas sur la feuille de match tandis que Nikola Karabatic et Dylan Nahi ne sont pas sortis du banc côté parisien ; Diego Simonet et Mohamed Mamdouh n'étaient pas non plus sur la feuille côté héraultais. En début de rencontre, Paris marque rapidement deux buts avant d'en prendre six de suite (2-6, 8'). Les Montpelliérains prennent alors de vitesse une équipe de Paris qui se cherche dans tous les secteurs de jeu. Mais petit à petit, les joueurs de la Capitale montrent un meilleur visage. Le local de l'étape, Thierry Omeyer, remplace rapidement (11') un Rodrigo Corrales en échec (0/8) et participe à ce mieux du PSG (10 arrêts). Le public du Rhénus peut alors assister à une rencontre de qualité, équilibrée et plaisante à voir. Benoît Kounkoud ramène les siens à un but (8-9, 16'), et Sander Sagosen réussit la jonction un peu plus tard (12-12). Juste avant la pause, Paris reprend l'avantage par Nedim Remili (17-16, 30').
Ce dernier évolue demi-centre tout le match. Comme vendredi, Raul Gonzalez fait peu de rotations, avec onze joueurs entrés sur le terrain. Remili est entouré de Luka Stepancic à sa droite et de Sander Sagosen à sa gauche. Le trio s'appuie sur Henrik Toft Hansen en pivot. En position défensive, Remili et Sagosen laissent leur place à Luka Karabatic et Viran Morros qui composent l'axe défensif avec Toft Hansen. En face, Montpellier, sans Simonet, joue avec Mohamed Soussi puis Kyllian Villeminot à la mène, également avec Jean-Loup Faustin. On est en préparation, les coachs expérimentent. La configuration parisienne est plutôt convaincante. Sagosen redonne deux buts d'avance au champion de France en titre (22-20, 41'), qui semble de plus en plus maîtriser les débats. Montpellier ne lâche pas, reste au contact (27-26, 52'), mais finit par craquer sur un 4-0 parisien (32-27, 57'). Le PSG l'emporte finalement de trois buts (33-30), et inscrit de nouveau son nom au palmarès d'une compétition qu'il gagne pour la troisième fois.
Du positif pour les deux équipes
Puisqu'on est dans un tournoi amical, l'important n'est pas forcément de tout gagner. « Le contenu du match était intéressant, souligne ainsi Patrice Canayer, le coach de Montpellier. C’était un match un peu particulier parce que Paris a quand même écarté beaucoup de joueurs de son groupe, j’ai préféré aussi laisser plusieurs joueurs importants de côté. Vu la tournure du match, j’ai pensé que c’était une partie pour faire progresser les jeunes joueurs, qui ont besoin de progresser dans ces matchs-là. » Les Montpelliérains ont été dépossédés de leur titre, mais ont livré un week-end concluant, avec de beaux succès contre Nantes et Veszprém et un match serré contre Paris.
Pour Paris, le bilan est forcément positif avec cette victoire. « C'est un très bon tournoi, avec de très bons adversaires, et nous avons joué trois matchs avec un bon niveau », juge Henrik Toft Hansen, une des recrues parisiennes, excellent en attaque (8 buts, meilleur buteur du match) et en défense. Absent des deux premiers matchs après avoir pris un coup au nez plus tôt dans la semaine, il était très frais pour livrer une performance très solide. « Il y a eu des erreurs, mais je trouve qu'on a fait de très bonnes choses que nous pouvons garder pour la longue saison à venir, poursuit le pivot danois. Ça a été un très bon tournoi pour nous, et une victoire est bien sûr très bien. » Pas de quoi tirer de conclusions trop hâtives non plus. « On devrait souvent jouer Montpellier cette saison, et ils doivent encore travailler, exactement comme nous qui avons changé d'entraîneur et ajouté de nouveaux joueurs. Nous sommes contents, mais ça reste un tournoi de préparation. » D'ailleurs, Toft Hansen et Paris ont des chances de retrouver Montpellier le week-end prochain au Trophée des champions à Montbéliard, pour le premier rendez-vous officiel de la saison.
Nantes cinquième, Meshkov Brest sur le podium
Plus tôt dans la journée, Nantes affrontait le Vardar Skopje pour la finale des mal classés du tournoi. Parti sur un rythme faible, le match est d'abord légèrement dominé par le Vardar (4-8, 12'). Nantes recolle (8-8, 16'), mais le Vardar, porté par sa paire efficace d'arrières droits Dainis Kristopans – Dmitri Kiselev, creuse de nouveau l'écart (9-12, 23'). Alors que le H est revenu à un but à la pause (14-15), la deuxième période est plus équilibrée. Arnaud Siffert, auteur de 18 arrêts (autant que son jeune homologue du Vardar Dejan Milosavljev, bonne surprise du tournoi), est le joueur du match côté nantais. Le gardien réalise un double-arrêt spectaculaire face à Ivan Cupic puis Timur Dibirov, avant qu'un penalty de Valero Rivera obtenu dans la continuité de cette action ne permette aux Nantais de prendre deux buts d'avance (24-22, 50'). Le Vardar parvient à recoller (26-26, 58'), mais Nicolas Tournat, puis Eduardo Gurbindo dans le but vide, assurent le succès nantais dans la dernière minute (29-27). Nicolas Claire, le demi-centre du H, tire un bilan nuancé du tournoi : « C'est bien de finir par une victoire. On n'a pas mal joué sur le tournoi, mais on a manqué d'efficacité au tir. On a montré des lacunes en défense mais il nous manquait des joueurs. On n'est pas satisfait à 100% du tournoi, mais on a quelques certitudes. »
Pour le match pour la troisième place, le Meshkov Brest s'est montré prêt pour la reprise de la Ligue SEHA, mercredi. Les Biélorusses ont battu Veszprém (27-26), après avoir dominé la première période (8-4, 13' ; 13-9, 22' ; 16-12, 30'), mais aussi une bonne partie de la seconde (24-19, 49'). Sous l'impulsion de Kentin Mahé, entré en fin de rencontre (5 buts), le vice-champion de Hongrie a pu réduire l'écart mais a montré encore des lacunes dans son jeu. Dans les nombreuses rotations de l'effectif de Ljubomir Vranjes, William Accambray a joué un peu plus d'un quart d'heure, son plus gros temps de jeu du week-end, et a marqué deux buts. Brest et Veszprém seront dans le groupe de Montpellier cette saison en Ligue des champions.
Mickaël Georgeault (avec Kevin Domas)