LdC (M)
Le H inarrêtable, Paris à l'arrêt
Malgré sa position d'outsider, Nantes a réussi le match parfait pour éliminer le Paris Saint-Germain (32-28). Et s'offrir une finale de Champions League.
Thierry Anti le disait hier, "pour battre Paris, il faudra faire un très très bon match." Dans une Lanxess Arena majoritairement acquise à leur cause, les violets ont fait mieux que ça. Le match parfait ou, en tout cas, "notre meilleur match de la saison" pour paraphraser Nicolas Tournat, gigantesque dans tous les sens du terme cet après-midi. Grâce à leur défense étagée, ils ont d'abord mis le doute dans les têtes des Parisiens, peu habitués à autant d'activité adverse. Et une fois l'écart fait, les Nantais ne l'ont jamais lâché, peu importe les circonstances. Et même dans le money-time, quand Paris a poussé et même eu la balle d'égalisation dans les mains, il y a toujours eu un noir pour sauver la mise. En l'occurrence, Cyril Dumoulin a répondu présent alors que, depuis plusieurs attaques, le gardien avait quelque peu la tête dans le seau. "Et à ce moment, j'étais certainement celui qui doutait le plus. Mais Arnaud (Siffert) a dit que je devais rester sur le terrain. Quand un coéquipier a autant confiance en toi..." souriait le gardien nantais qui, avec ses trois parades de suite, a relancé ses partenaires vers la victoire alors que Paris avait repris du poil de la bête dans le money-time. Pour le H, la performance est monumentale, pour la deuxième saison du club en Champions League. "Tout le monde nous voit comme le petit Poucet mais au fond, c'est vrai. Même ce weekend, quand on nous compare aux autres équipes...Mais on a réussi à faire quelque chose d'énorme et jouant notre jeu, en étant nous-mêmes, et c'est ce qui fait le plus plaisir" continuait Nicolas Claire.
Paris pas au rendez-vous
Pour Paris, en revanche, c'est la catastrophe industrielle. Si les dirigeants du club pouvaient légitimement parler de progression après la finale perdue de justesse l'an passé, cette fois, jamais les joueurs de la capitale ne se sont donné les moyens d'aller chercher la finale. Notamment à cause de leurs erreurs individuelles. "On perd des ballons bêtement, on se précipite, on s'énerve sur des faits de jeu, ce qui nous fait sortir de notre match" énumérait Benoit Kounkoud. Il pourrait aussi ajouter la performance plus que moyenne de ses gardiens (8 arrêts), qui n'ont pas tenu la comparaison avec Cyril Dumoulin. Ou l'incapacité des ses coéquipiers, les supposés cadres en tête, à mettre les ballons importants au fond. Que ce soit Gensheimer, Abalo ou Hansen, ils ont tous gâché des situations favorables au cœur de la seconde période, laissant Nantes rester en vie. "On a pris l'enfer, mais on a résisté" confirmait Tournat. Paris n'aura finalement joué son jeu que pendant dix minutes où Omeyer a fait quelques parades, Rémili a monté les ballons, couru sans retenue et où, curieusement, Nikola Karabatic était sur le banc de touche en attaque. "Nantes a fait son match, mais tout le monde les a mis dans les conditions pour le faire, à force de répéter qu'on était favori. Ce n'est pas une question de pression, on doit pouvoir livrer un meilleur match que celui-là si on veut aller plus loin" terminait l'arrière droit parisien. Graal annoncé de la saison, la Champions League échappe une nouvelle fois à Paris. Pour Nantes, en revanche, c'est complètement inattendu. Mais d'autant plus savoureux, au final.
Les statistiques :
HBC Nantes - Paris Saint-Germain HB 32:28 (17:14) Arbitres : Martin Gjeding, Mads Hansen (DAN)
Nantes : Dumoulin (11 arrêts / 39 tirs dont 1/2 pén), Siffert; Lagarde (3/5), Guillo, Nyokas (3/6), Claire (3/4), Klein (2/2), Pechmalbec, Tournat (8/9), Feliho, Emonet, Matulic, Lazarov (8/13 dont 7/8 pén), Gurbindo (1/3), Balaguer (4/5), Lie Hansen
Paris : Corrales (6 arrêts / 22 tirs dont 1/4 pén), Omeyer (2 arrêts / 16 arrêts dont 0/4 pén); Gensheimer (1/3), Møllgaard, Stepancic, Keita, Sagosen (3/5), Kounkoud (2/3), Rémili (6/8), Abalo (3/6), Kempf, L.Karabatic (1/2), Hansen (5/8 dont 1/2 pén), Narcisse, Nielsen (2/4), N. Karabatic (4/6)
A Cologne, Kevin Domas