LdC (M)
On ne coule pas Montpellier comme ça
Quatre jours après avoir laissé filer la première place du championnat de France, Montpellier a su repartir de l'avant pour aller chercher la deuxième finale de Champions League de son histoire.
Il reste une minute quinze à jouer, Stojanche Stoilov vient d'égaliser à 27 partout alors que, quelques minutes auparavant, Montpellier comptait encore deux minutes d'avance. Sans doute les Héraultais ont, en un flash, vu repasser le film de leur soirée de mardi soir pendant laquelle, après avoir mené de deux buts à sept minutes du terme, ils se sont fait remonter puis coiffer sur le poteau. Cette fois, sur le parquet de la Lanxess Arena, le scénario ne se répétera pas. Diego Simonet n'a pas tremblé au moment d'envoyer le ballon dans la cage de Strahinja Milic et Vuko Borozan n'a pas égalisé à la dernière seconde. Prouvant là la capacité de rebond d'une équipe montpelliéraine décidément insubmersible. "Après le match de mardi, le coach a su trouver les bons mots pour transformer cette déception en rage, et un match comme celui de ce soir était le minimum qu'on pouvait faire pour gommer ce qu'il s'est passé" disait Valentin Porte. Sa rage, l'arrière droit l'a laissé exploser à la sirène de la mi-temps après un but venu d'ailleurs, de treize mètres plus exactement, pour renvoyer les siens au vestiaire avec trois buts d'avance (14-11). Un écart que les Français ont conservé jusqu'à quelques instants de la fin de la partie, avec le dénouement que l'on sait. Prouvant ainsi que leurs têtes avaient guéri, et plutôt rapidement. "On a beaucoup progressé dans l'aspect mental, cette capacité à rebondir rapidement. C'est toujours plus facile quand on a un gros match à préparer et là, c'était le cas" constate, quant à lui, le pivot Ludovic Fabregas.
Le collectif, meilleur remède
Ce soir, c'est en équipe que Montpellier a rebondi. Quand Valentin Porte est sorti, cramé après quarante minutes de haute volée, c'est Melvyn Richardson qui est venu à la rescousse, faisant sauter le verrou macédonien avec ses tirs de loin tandis que Michaël Guigou, en bon métronome qu'il est, ne ratait plus grand chose. Même chose dans les cages, où Nikola Portner rentrait pour sortir un jet de sept mètres avant que Vincent Gérard ne revienne pour une parade décisive de la tête dans le money-time. "Ce que je retiens surtout, c'est qu'on n'a rien lâché et que je n'ai pas senti le groupe douter. On est vraiment resté dans notre match" soutenait capitaine Guigou. Et au bout de cette partie devenue irrespirable au fil des minutes, l'empilement de ces joueurs en blanc au centre du terrain respirait autant la joie que le soulagement de ne pas avoir tout perdu en quatre jours. "C'est important d'être expressif, on n'a pas sorti n'importe qui et on n'est pas à n'importe quel stade de la compétition. Mais on sait qu'on a un coach qui n'oubliera pas de nous rappeler, une fois dans le vestiaire, que nous ne sommes qu'en finale" souriait Ludovic Fabregas, qui pourrait se réserver une sortie par la grande porte en remportant la plus grande des coupes d'Europe avant de partir pour Barcelone cet été. Pour les cas individuels, les comptes seront faits en fin de saison. Mais ce soir, dans l'écrin de la Lanxess Arena, Montpellier a remonté la pente en grand champion.
Les statistiques :
HC Vardar Skopje - Montpellier HB 27:28 (11:14) Arbitres : Jonas Eliasson, Anton Palsson (ISL)
Vardar : Sterbik (1 arrêt / 16 tirs dont 0/3 pén), Milic (4 arrêts / 16 arrêts dont 0/1 pén); Stoilov (0/1), Kristopans (1/4), Ferreira Moraes (2/2), Maqueda (4/4), Karacic (0/1), Abutovic, Canellas (1/2), Cindric (6/10), Cupic (5/7 dont 3/4 pén), Dibirov (1/1), Shishkarev (0/1), Borozan (6/10), Vojvodic, Marsenic (0/1)
Montpellier : Gérard (7 arrêts / 31 tirs dont 0/3 pén), Portner (1 arrêt / 4 tirs dont 1/1 pén); Simonet (1/3), K. Villeminot, Caussé, Truchanovicius (3/6), Guigou (6/8 dont 4/4 pén), Richardson (6/11), Kavticnik, Bonnefond (0/2), Faustin, Fabregas (3/3), Porte 8/10), Bingo, Soussi, Mamdouh
A Cologne, Kevin Domas