Proligue
Dijon - Pontault, une dernière action polémique
Le dernier but pontellois vendredi soir à Dijon, synonyme d’égalisation (26-26) et de qualification pour la finale des play-offs de Proligue, suscite la colère des dijonnais. Dans leur viseur, la paire arbitrale de la rencontre, mais pas que.
Alors que les pontellois célébraient leur qualification pour la finale des play-offs au centre du terrain, posant devant les photographes pour immortaliser ce moment historique pour le club, les sifflets descendaient des gradins du palais des sports de Dijon. Le public était encore interloqué de la fin de match. Le DMH venait en effet de laisser échapper une qualification en finale qui lui tendait les bras une minute avant la fin du match lorsqu’il menait de deux buts (26-24). Que s’est-il passé lors de ces derniers instants de jeu où se cristallise une saison, la faisant basculer à tout jamais dans les regrets éternels ou le doux souvenir d’un retournement de situation improbable ?
Comme souvent pour ce genre d’action, les images de la rencontre permettent de se faire une idée plus précise du déroulement des faits. Dijon revient sur le parquet après le temps mort posé par Jackson Richardson alors qu’il reste 19 secondes de jeu. A ce moment-là, le DMH mène d’un but (26-25) et est qualifié pour la finale. A 29’46, sur les images diffusées par ViàGrandParis, l’arbitre Olivier Buy a le bras levé, signifiant aux bourguignons un refus de jeu. En avait-il informé les deux équipes avant la reprise du jeu ? Pierrick Naudin récupère le ballon, va vers l’avant mais ne trouve pas de solution. Il se retourne alors pour le donner à Jan Sobol, qui est dos au but. Les arbitres sifflent alors un refus de jeu et redonnent la balle à Pontault. Mais dans le même temps, au moment où le dijonnais récupérait le ballon, Valentin Aman, le pivot pontellois, le bouscule. Il transmet alors le ballon à Steve Marie-Joseph, qui part en contre-attaque pour crucifier les dijonnais. Il reste alors six secondes à jouer, mais il est trop tard pour que Maxime Diot permette à ses coéquipiers de jouer un dernier engagement rapide. Furieux à l'issue de la rencontre, le président du DMH, Thierry Desserey va alors s’expliquer avec les arbitres pour comprendre ces dernières secondes qui ont fait basculer la fin de saison de son club.
M. Poletti : "La désignation des arbitres devrait être mieux faite"
« C'est la chose la plus dure que j'ai vécue depuis que je fais du handball, confiait le buteur Pierrick Naudin dans les colonnes du Bien Public. On a fait des erreurs et sans doute que les arbitres ont aussi le droit d'en faire. Tout de suite, je revois la dernière action en boucle. » Les arbitres de la rencontre, Olivier Buy et Sébastien Duclos, sont alors en première ligne. Dans enchaînement des évènements de ces dernières secondes, il faut revoir les images à plusieurs reprises pour tenter d’analyser la situation. Les arbitres, eux, ont dû prendre leur décision en quelques instants, dans le bouillonnement d’une fin de match au couteau. Y avait-il refus de jeu pour Dijon ? Et dans le même temps, les pontellois ont-ils commis une faute à la récupération du ballon ?
Le pivot du DMH, Marc Poletti, a été le plus vindicatif en commentant cette dernière action sur la page Facebook de la Proligue. « Olivier Buy est un arbitre français de handball. Il a formé une des paires d'arbitre de handball français la plus reconnue et respectée pour sa compétence et la qualité de son arbitrage. Il arbitrait avec son binôme Gilles Bord. Gilles Bord est un arbitre international français, qui fait partie de la Commission centrale d'arbitrage, en qualité d'expert associé et d'encadrant des arbitres de haut niveau. Il arbitrait avec son binôme Olivier Buy. Gilles Bord, ancien arbitre international de handball est devenu maire de Pontault-Combault le 22 janvier 2018. C'est juste une info ! » Contacté par Handnews, le dijonnais n’a pas voulu polémiquer mais s’étonne de la désignation de cette paire arbitrale pour un tel match couperet. « Pour la dernière action de notre match, je n'arrive pas à comprendre pourquoi les arbitres n'ont pas sifflé, explique-t-il. J'ai dû revoir l'action dix fois et pour moi, il y a faute de Pontault ! Après je ne sais pas si le lien qu'il y a entre l'arbitre et le maire de Pontault a pu influencer le match, mais pour éviter tout litige la désignation des arbitres devrait être mieux faite. » Dijon va désormais ressasser longtemps cette dernière action de jeu. Déjà pas épargné tout au long de la saison, l’arbitrage français est, de son côté, encore une fois en première ligne…
Olivier Poignard