Starligue
Dunkerque est (toujours) en reconstruction
Après avoir fini sixième la saison passée, Dunkerque continue de rebâtir son effectif avec des jeunes prometteurs qui viennent remplacer les anciens cadres. Et cet été ne fait pas exception.
Dunkerque, la reconstruction, acte 3. On a l'impression que, chez le champion de France 2014, les étés se suivent et se ressemblent. Une statistique résume tout : du groupe qui a été chercher le sacre suprême il y a quatre ans, seuls trois joueurs sont encore présents : Kornel Nagy, Baptiste Butto et Pierre Soudry. En juin, encore trois se sont envolés : Mickaël Grocault, William Annotel et Nicolas Nieto. Les deux premiers, les plus anciens de l'effectif et élevés au rang de garants des valeurs du club, avaient tout connu avec Dunkerque. Et leur départ force forcément Patrick Cazal, l'entraineur, a rebâtir une nouvelle fois. "On ne peut pas chambouler en un été, donc cette saison est la suite de la précédente. Même si le chantier est plus important, car nous avons changé tout notre axe défensif et tout notre poste de pivot" explique le champion du monde 2001, qui doit faire contre mauvaise fortune bon coeur. Car dans le nord, avec un budget d'à peine quatre millions d'euros, on ne peut pas faire de folie. "On doit s'adapter à notre économie, on n'a pas la capacité de faire comme certains autres. Aujourd'hui on a une vraie perspective de salle, et on doit maintenir le niveau de notre performance jusqu'à ce qu'elle voit le jour. Cela passe par le recrutement de jeunes joueurs avec des objectifs individuels très élevés et à fort potentiel. A nous de les faire progresser" résume Cazal, qui entame sa huitième saison sur le banc dunkerquois.
Quatre recrues pleines de promesses
Ces jeunes, ils sont au nombre de quatre à avoir débarquer sur les bords de la Manche cet été. Dans les buts, Samir Bellahcene (photo de tête) va tenter de reproduire sa "saison remarquable" produite avec Massy, pour sa première en tant que numéro un dans l'élite. Pour le reste, Patrick Cazal a choisi de faire confiance à des joueurs qui n'avaient jamais foulé les parquets de Starligue. Et surtout à du jeune, du très jeune. Les deux recrues sur le poste de pivot, l'Espagnol Diego Pinheiro et le Slovène Matic Suholeznic (photo de gauche) n'ont que...23 ans. "On a surtout cherché à retenir les leçons de nos difficultés passées. On n'avait des pivots qui ne faisaient que défendre ou attaquer. Matic et Diego peuvent évoluer des deux côtés du terrain, tout en ayant des profils assez différents. Et Diego était capitaine de Léon depuis deux saisons, ce qui montre son tempérament" analyse Cazal, qui a aussi enrôlé le Cubain Reinier Taboada pour filer un coup de main sur le poste d'arrière gauche. Pisté par plusieurs écuries, c'est dans le Nord qu'il a choisi de continuer sa progression, à seulement 21 ans. "Je le pistais depuis un bout de temps, et le départ d'Alexandro Pozzer nous a permis de libérer une place d'extra-communautaire. C'est un joueur très délié, très explosif, qui joue à l'instinct. Il va venir apporter ce que j'avais un peu perdu avec Erwin Siakam. Pour moi, il a le potentiel pour être une des révélations de la saison" dixit son coach. Rien que ça.
"Ce groupe devrait être le notre pour les trois ou quatre prochaines années"
En termes de leadership, là aussi, il y a du pain sur la planche. Annotel et Grocaut partis, c'est à Baptiste Butto et Kornel Nagy de jouer le rôle de piliers du vestiaire. Les plus anciens, en somme, qui viennent d'ailleurs tous les deux de prolonger leur engagement. Mais Cazal compte aussi sur Kader Rahim, arrivé en cours de saison dernière et dont il ne cesse de vanter l'état d'esprit, pour garder son équipe dans le bon sens. Quel sens ? Celui qui mène à la coupe d'Europe, que le club n'a plus disputé depuis trois saisons. Encore en juin dernier, elle lui a échappé pour un petit point. "Mais il est très prématuré de parler d'objectifs aussi élevés. On aimerait faire une saison comme la précédente, où on a progressé dans beaucoup de secteurs" espère l'entraineur, qui ne cache pas son plaisir de continuer à reconstruire. Tout en sachant que, les étés prochains, la tâche ne devrait pas être aussi importante. "On a un groupe qui devrait être le notre pendant les trois, quatre prochaines années. Il y a beaucoup de fraicheur, une dynamique positive et la sensation que, désormais, tout est en place pour travailler" conclut Patrick Cazal. Il n'y aura donc sans doute pas d'acte 4 à la reconstruction de Dunkerque.
Kevin Domas