Starligue
Nîmes, les illusions (presque) perdues
En s'inclinant pour la deuxième fois de 2018 chez un concurrent au maintien, l'USAM a hypothéqué presque définitivement ses chances de finir européen dans trois semaines.
A l'approche des fêtes de Noël, on avait laissé l'USAM deuxième au classement et en bonne position pour accrocher l'Europe en fin de saison. A trois journées de la fin, sauf miracle, cette qualification européenne passera sous le nez des Nîmois pour la vingt-quatrième année consécutive. La raison ? Cette incapacité à gagner les matchs où cette équipe aura été favorite. Massy en février et encore Tremblay hier, deux salles où Dunkerque, Saint-Raphaël ou Aix auront été chercher les points mais où la Green Team aura trébuché. Face à une équipe qui a joué le coup à fond, histoire de valider quasiment son maintien, les Gardois sont restés dans les starting-blocks. Et Franck Maurice, l'entraineur, n'hésitait pas à prendre une partie de la défaite pour lui. "On s'est trompé sur la façon dont on a mobilisé les garçons, sur la façon dont on a entamé le match. On a voulu faire tourner un petit peu parce qu'il y avait beaucoup de fatigue, on aurait sans doute dû miser sur le jus et l'investissement du groupe qui avait tenu jusqu'à maintenant" déplorait-il. Le technicien faisant sans doute référence à la titularisation de Tomi Vozab, une nouvelle fois fantomatique, et qui n'a pas aidé son équipe à commencer sur de bonnes bases. Pourtant, les arrières ont répondu présent, à l'image du quatuor Hallgrimsson-Tobie-Prandi-Dupuy, auteur de vingt et un buts à eux quatre.
Desormais à quatre points de la cinquième place
Mais c'est surtout en défense que les Nîmois ont péché. Ils en avaient pris vingt-neuf à Massy, face à la plus mauvaise attaque du championnat, ils ont battu tous les records en en encaissant trente-neuf hier. Pas de fraicheur physique, pas d'impact, pas d'arrêt de gardien, pas de jeu rapide, bref, rien de l'USAM habituel. Il y a bien eu ce passage au cœur de la seconde période, où les Gardois ont eu un ballon pour revenir à -1. Qu'ils n'ont même pas pu tenter d'exploiter, le banc de touche écopant d'un avertissement et faisant perdre le ballon à son équipe. "Un moment clé" selon Franck Maurice, qui soulignait plus "un vrai coup d'arrêt dans l'attitude". Au classement aussi, le retour de bâton se fait sentir. Avec trois points de retard sur le sixième, il faudrait désormais un petit miracle pour que l'USAM aille chercher un ticket européen. "On va essayer de viser la sixième place, mais de toute façon, à chaque fois qu'on s'est donné un objectif de classement, on s'est planté. On ne sait pas regarder plus loin que le bout du match" disait le coach gardois, bien conscient que la sixième place au classement et une finale valeureuse de coupe de France ne donnerait sans doute pas accès à la coupe EHF. Décidément, l'Ile de France commence à ressembler au cimetière des illusions européennes des Nîmois.
Kevin Domas