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O. Krumbholz : "La France peut sortir au premier tour"
L'équipe de France s'envolera le 18 novembre pour le Japon, pour remettre en jeu son titre de championne du monde. Olivier Krumbholz a choisi un groupe de vingt joueuses pour préparer la compétition, qu'il réduira à seize avant le premier match face à la République de Corée, le 30 novembre. Le sélectionneur revient avec nous sur les enjeux de la prochaine compétition et, plus globalement, sur ceux des neuf prochains mois.
- On est à l’aube d’une saison qui cumulera championnat du monde et Jeux Olympiques, y’a-t-il de l’impatience ?
- Effectivement, cette saison sera très particulière. On a gagné les deux dernières compétitions, on va deux fois au Japon, les Jeux Olympiques seront, à coup sûr, la dernière compétition pour pas mal de nos anciennes et elles voudront à tout prix finir en beauté et elles rêvent de l’or aux JO. Mais ce qui nous préoccupe maintenant, c’est le championnat du monde. On le prépare avec beaucoup de minutie, ce sera une compétition très complexe. Mais dans cette complexité, on devra être meilleur que les autres. On a fait des choix très appuyés, notamment en se déplaçant très tôt au Japon pour pouvoir performer dès le début. La poule étant très relevée, il faudra être dedans tout de suite.
- Le premier constat, c’est que la quasi-totalité des joueuses disponibles a été volontaire pour participer à ce mondial…
- Je pense que c’est du au collectif et au plaisir qu’elles ont à être ensemble. Certaines se rapprochent de la fin et elles veulent utiliser toutes les opportunités possibles pour continuer l’aventure et pour gagner des médailles. Elles ont une très grande confiance en elles, ce qui est une bonne chose, car on peut capitaliser dessus. Mais on va avoir des adversaires en pleine agressivité puisque pas encore qualifiés pour les Jeux Olympiques. Il faudra utiliser le contexte en notre faveur.
- Vous avez choisi de prendre trois gardiennes pour la préparation, avez-vous déjà une idée de qui va accompagner Amadine Leynaud ?
- Perdre Laura Glauser, c’est un peu la tuile, elle et Amandine forment une paire très solide. Amandine ne pourra pas porter le poids d’une compétition toute seule, on aura donc besoin d’une jeune performante avec elle. Et comme je ne vais pas condamner une joueuse de champ, le choix entre Catherine Gabriel et Roxane Frank sera très important. Le test-event, où Amandine aura plus un rôle de capitaine, sera déterminant dans cet optique.
"Etre qualifié pour les JO, c'est pas mal de sérénité"
- Etre déjà qualifié pour les Jeux Olympiques, qu’est-ce que cela change ?
- Pour le coach, c’est pas mal de sérénité. Quand vous jouez votre peau sur un TQO, vous jouez quatre ans de travail sur un weekend. C’est que du bohneur, mais on l’a acquis à la force du poignet. On espère en tirer de la lucidité que peut-être d’autres n’auront pas.
- Y’a-t-il déjà un objectif de fixé sur ce championnat du monde ?
- Je ne peux pas aller à l’encontre de ce que les joueuses visent, et elles visent le titre. Pour ma part, je serais déjà très content d’aller en demi-finale et de ramener une médaille. Le groupe va être de plus en plus opérationnel au fur et à mesure qu’on va avancer. Je vais essayer de rendre l’équipe performante immédiatement et je sais que les filles vont se sentir de plus en plus à l’aise au fur et à mesure qu’elles vont gagner des matchs. Le plus gros danger, c’est le début de la compétition et on va tout faire pour arriver sur les premiers matchs quasiment à notre niveau maximum.
- D’autant plus que le format de la compétition ne laissera que très peu de place à l’erreur…
- La formule est très dure, puisque trois équipes seront qualifiées et que nous sommes tombés dans une poule terrible. Ca va être compliqué pour tout le monde, mais on va essayer de prendre les matchs un par un. Essayons de battre la Corée d’entrée pour nous mettre d’entrée dans le bon rythme.
- Pourquoi craindre particulièrement ce premier tour ?
- Surtout par rapport au niveau des équipes. On est tombé dans la poule la plus relevée et, en toute humilité, deux équipes très fortes ne vont pas passer et on pourrait être parmi ces deux là. La France peut sortir au premier tour. Ceux qui ne le croient pas se trompent. Dans les compétitions précédentes, on a pu souffrir de nos défaites en ouverture, contre la Slovénie en 2017 et surtout face à la Russie à l’Euro. On doit franchir une étape par rapport à ça.
- Ce championnat du monde servira-t-il d’évaluation en vue des Jeux Olympiques ?
- Je pense que les joueuses en sont conscientes. Elles savent compter, elles savent qu’on va passer de seize joueuses au championnat du monde à quatorze aux JO. Des jeunes poussent derrière, même si j’ai choisi de faire confiance aux anciennes sur le championnat du monde. Mais on ne peut pas me demander de faire des miracles, celles qui ne seront pas performantes au Mondial ne marqueront pas de points en vue de Tokyo.
Propos recueillis par Kevin Domas