EdF (M)
D. Dinart : "L'orgueil va parler"
Entre match à 20h30 jeudi soir, départ à 9h00 de leur hôtel hier pour décoller à midi de Berlin, avant d'arriver à Cologne et de s'y entrainer le soir, la journée de repos de l'équipe de France n'a eu de repos que le nom. Pourtant, il n'y a pas le temps de se plaindre, puisque les Bleus vont affronter l'Espagne dès aujourd'hui, puis l'Islande demain soir. Et Didier Dinart, le sélectionneur, est persuadé que ses joueurs ne passeront pas à travers une deuxième fois face au même adversaire, qui l'avait battu l'année dernière en demi-finale du championnat d'Europe.
- Comment s’est passée cette journée de transfert ?
- Moi je ne joue pas, donc ça va. Mais les joueurs n’ont pas forcément le temps de récupérer car le rythme est vraiment élevé. La journée de récupération quand on fait un transfert, ce n’est pas le système le plus approprié. On est toujours dans l’urgence pour préparer le match suivant. Mais tout le monde est à la même enseigne et il faut s’en accomoder.
- Quel souvenir gardez-vous de cette demi-finale de l’année passée ?
- Nous avions fait une compétition exemplaire et je pense que nous étions favoris. Mais on était aussi en reconstruction après le départ de Daniel Narcisse et Thierry Omeyer, on a peut-être pêché par excès de confiance et les Espagnols nous ont fait déjouer. Le plus grand piège peut être de ne pas sentir venir le danger. Aujourd’hui, on est averti et on va livrer une bataille pendant soixante minutes, ce que nous n’avions pas su faire l’année dernière.
- Est-ce votre plus mauvais souvenir en tant que sélectionneur ?
- Pas forcément le plus mauvais souvenir car on a fini la compétition avec une médaille de bronze. Mais l’Espagne est peut-être l’équipe qui nous a fait déjouer le plus considérablement dans une compétition.
"Il faudra jouer autrement"
- Pourquoi la situation serait différente cette fois ?
- Parce que, déjà, nous allons jouer. Je ne pense pas qu’il y aura un écart de neuf buts entre la France et l’Espagne à un moment de la partie. L’équipe de France va essayer de faire une partie la plus complète possible pour s’imposer. Le but du jeu, maintenant, est d’atteindre les demi-finales. Il est hors de question de se voiler la face. On a encore les cartes en main, mais perdre demain compliquerait sérieusement les choses et nous forcerait à sortir la calculette pour aller en demi-finale.
- Quelles vont être les consignes demain ?
- On va déjà essayer de ne pas reproduire les mêmes erreurs et de tirer les enseignements du match de l’année dernière. Quand on regarde ce match, il y une sensation d’inachevé car nous avons su revenir après avoir été mené de neuf buts. On va rester sur la lignée de ce qu’on a pu produire depuis le début de la compétition.
- Quelles sont les erreurs qu’il ne va pas falloir reproduire ?
- On verra, mais il faudra jouer autrement, peut-être même qu’on joue déjà autrement. Les équipes s’adaptent en permanence, une match est un jeu d’échecs. Les deux équipes se connaissent bien et jouent dans le même registre défensif avec des leurres. L’équipe qui fera le moins d’erreurs remportera le match.
- Le fait que les deux équipes se connaissent si bien, est-ce rajouter à la difficulté ?
- Quand un joueur est vexé une fois, il ne va pas accepter de se faire marcher dessus en permanence. L’orgeuil va parler demain. Les joueurs ont été blessés par ce match produit en demi-finale, d’autant plus que c’est le champion d’Europe qui nous a éliminés et que nous étions supposés être plus forts que les Suédois. Mais la médaille de bronze a pu panser les blessures…
A Cologne, Kevin Domas