EdF (M)
Genty et Acquevillo ont marqué des points
C'était une des grandes inconnues de cette semaine internationale : comment allaient se comporter les néophytes Yann Genty et Jean-Jaques Acquevillo ? Eléments de réponse.
C’est la sempiternelle question qui revient après chaque rassemblement de l’équipe de France. Les nouveaux convoqués ont-ils marqué des points, au point de pouvoir perturber la hiérarchie installée chez les bleus depuis quelques temps maintenant ? Alors, forcément, on se la pose encore une fois ce soir, alors que la saison des tricolores touche à sa fin. Le résultat brut n'est pas loin de l’impeccable, après deux victoires probantes en Lituanie et face à la Roumanie. Certes, les adversaires n’appartenaient pas au gratin international, loin de là, mais il y avait quand même des indices à trouver de ces deux rencontres.
Didier Dinart a été très clair durant toute la semaine, et l’a encore répété dans les travées de la H Arena de Nantes : “Nous avons ouvert deux chantiers, celui de gardien de but et celui de l’arrière gauche.” Si on prend poste par poste, tout en faisant le bilan des deux dernières semaines internationales, entre les poteaux, un seul a vraiment marqué les esprits : Yann Genty. Le portier chambérien a réalisé une première période impeccable en Lituanie avec treize parades, avant d’en ajouter sept autres à son compteur à Nantes. “Je ne me pose pas de questions, la suite on verra. Si je ne reviens pas, je serais déjà content d’être venu une fois” disait-il à la sortie du parquet nantais. Didier Dinart, de son côté, se voulait un peu plus précis : “Yann a gagné en crédibilité, il a été à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre de lui. A court terme, on espère qu’il nous aidera, cette sélection n’était pas pour lui faire plaisir. Pourquoi pas le revoir dans la durée de l’année et demie ?” C’est sûr que, malgré ses 37 ans, Genty semble être parti dans les trois gardiens amenés à préparer le prochain championnat d’Europe. D'autant plus que Wesley Pardin n’a pas joué une minute cette semaine tandis que Robin Cantegrel n’avait pas eu plus voix au chapitre en avril.
Jean-Jacques Acquevillo fait taire les critiques
La sélection de Jean-Jacques Acquevillo avait déclenché un tollé. Pourquoi lui, et pas Prandi ? Pourquoi lui, et pas Bonnefond ? “Les choix sont toujours critiqués et critiquables, mais je fais à 100% ce en quoi je crois” coupe Dinart. Le bientôt ex-Cessonnais n’a pas démérité cette semaine. Deux buts inscrits à Klaipeda, cinq dans une après-midi nantaise presque parfaite. “Didier m’a dit de me faire plaisir, de jouer comme je savais faire. J’ai fait ce qu’il m’a dit et ça a marché” résumait le Martiniquais. Ses détracteurs l’attendaient au tournant, il a en tout cas donné des gages de sécurité. Peut-il devenir, à terme, une vraie option sur le poste ? La question reste ouverte. “Il a pris ses responsabilités et a été à l’aise dans le jeu” note Dinart, qui semble penser que ses futurs choix sur le poste seront également guidés par le comportement des absents. La forme de Nikola Karabatic, les performances de Timothey N’Guessan, l’évolution d’Elohim Prandi, autant d’inconnues à ce stade et qui rendent impossibles toute tentative de paris pour l’instant. D'autant que Dylan Garain, rapidement mis hors course par une entorse acromio-claviculaire, n'a pas eu le loisir de montrer ce dont il était capable cette semaine.
Ce qu’on a vu, en revanche, c’est la volonté du sélectionneur de commencer à installer une hiérarchie, alors qu’il ne reste plus qu’une semaine internationale avant le début de la préparation pour le prochain championnat d’Europe. Deux fois le même sept de départ, avec Kentin Mahé à la mène, Valentin Porte à l'aile droite et Nédim Rémili à ses côtés. La porte ne se referme évidemment pas pour les autres, mais une certaine équipe type semble se dégager, au fur et à mesure des rendez-vous internationaux. Et on sent bien qu'à six mois du championnat d'Europe, dont le vainqueur sera directement qualifié pour les jeux olympiques, il faut parfaire les automatismes. Et que Dinart n'aura pas d'état d'âme si sa logique lui fait se passer de N'Guessan ou de Luc Abalo. “On essaye d’asseoir les certitudes, mais si certaines choses ne plaisent pas, il faudra changer, on n’est pas là pour faire plaisir” conclut le sélectionneur. Qui va avoir bien du pain sur la planche après les vacances.
A Nantes, Kevin Domas