EdF (M)
Dinart soutient le mouvement des joueurs
Très exactement dix-neuf heures après la fin de leur rencontre à Chambéry en coupe de France, les joueurs de Montpellier étaient à l'entrainement à Créteil avec l'équipe de France, alors que deux matchs attendent les Bleus cette semaine face au Portugal. Jeudi à Guimares et dimanche à Strasbourg, ce sera victoire obligatoire pour les tricolores pour se qualifier pour l'EURO 2020. De quoi faire écho aux propos de Vincent Gérard et de Nikola Karabatic cette semaine quand ils demandaient des plages de repos plus importantes pour les joueurs les plus utilisés. Hier après-midi, la séance a été légère, du travail physique pendant une heure avant qu'une petite dizaine de joueurs ne participent au travail avec ballon sur la dernière demi-heure. Arrivés en cours de route, les quatre éléments du FC Barcelone ont quant à eux pédalé sur les vélos, histoire de se dégourdir les jambes. Didier Dinart aura donc fait entrainement à la carte, avant d'entamer les choses sérieuses demain. Le sélectionneur de l'équipe de France n'a évidemment pas manqué le lancement de la campagne DontPlayThePlayers ce mercredi, et a tenu à y apporter son soutien : "Je crois qu'ils ont raison de vouloir se faire entendre. En tant qu’entraineur, on en a souffert pour préparer les matchs. Quand tu joues à 20h, après la récupération et le diner, on est à 23h30. Le tri des matchs est terminé à 1h du matin, on finit de travailler sur la rencontre suivante à 4, 5 heures. On n’a pas le temps de se construire pour la rencontre d’après. Imaginez que pour les joueurs il faut encore rajouter à ça la dimension physique. Jouer dix matchs en seize jours, le rythme est fou, je trouve ça illogique."
Lui aussi déplore le manque d'écoute de la part des instances internationales. Car les sélectionneurs nationaux et les entraineurs ne sont pas plus écoutés que les joueurs dans les bureaux de l'IHF et de l'EHF. "On a subi le passage à sept contre six, personne ne nous a demandé notre avis, mais on s'est adapté techniquement. Là, pour la diminution des plages de récupération, je n'ai pas trop de solution à apporter. On essaye bien de faire beaucoup de rotations, mais ce n'est pas toujours suffisant" déplore celui qui tient les rênes de l'équipe de France depuis la fin 2016. Ou peut-être que si, en tout cas sur les grandes compétitions internationales : "Si on passait les feuilles de match à vingt, on aborderait les matchs d'une autre façon." Actuellement, les sélections engagées dans les championnats du monde et d'Europe peuvent aligner seize joueurs, avec un certain nombre de remplacements autorisés en cours de compétition. L'idée est séduisante. Mais avant que ce genre de mesures soient mises en place, de l'eau va encore pouvoir passer sous les ponts.
Kevin Domas