EdF (M)
Les bleus à l'heure des bilans
Pour la deuxième fois en deux ans, l'équipe de France va se battre pour la troisième place d'un grand championnat, cette fois face à l'Allemagne (14h30). Ne peut-elle pas espérer plus ces jours-ci ?
Les années se suivent et se ressemblent pour l'équipe de France. Un an moins deux jours après avoir du se réveiller d'une claque administrée par les Espagnols, les Bleus vont devoir panser les plaies que leur ont infligé les Danois hier. Encore une fois, la formation dirigée par Didier Dinart a montré ses limites quand la route s'élève. Certes, elle était privée hier de Cédric Sorhaindo, son capitaine, et Nikola Karabatic n'a que peu joué. Mais la présence des deux historiques n'aurait sans doute pas changé grand-chose à l'affaire. "J'ai ressenti comme de l'impuissance" constatait, amer, Cyril Dumoulin après la rencontre. Personne n'a eu la force ou la capacité pour sortir l'équipe de la nasse, que ce soit sur le terrain ou sur le banc. Que les Bleus aient insisté pour jouer sans gardien quand les Danois empilaient les buts dans la cage vide interroge. Tout comme la volonté de ne pas aligner, en même temps sur le terrain, Melvyn Richardson et Kentin Mahé, les deux meilleurs joueurs offensivememnt. Clairement, vendredi, les Danois et leur sélectionneur ont remporté la bataille tactique. Quelle que soit l'option défensive choisie par les Français, elle a été battue en brèche par les Scandinaves. "Ils ont eu réponse à tout. Mikkel Hansen ? Il a fait du Mikkel Hansen. D'habitude, il met dix buts et on arrive à le battre. Là, il nous a manqué beaucoup de choses" continuait Kentin Mahé.
Le bilan du championnat du monde, qui tendait vers le positif, devra être regardé à travers le prisme du résultat final. Une troisième place, même si elle ne compensera pas un titre, accréditera la thèse du jour sans et d'une équipe encore en construction. Une défaite changera la perception de la compétition, où l'équipe de France a rarement été souveraine, si ce n'est contre l'Espagne au tour principal. Face à l'Allemagne, elle s'en est tirée sur le fil tandis qu'elle a montré ses limites face à la Croatie et le Danemark. D'où la nécessité de bien finir, pour atténuer l'amertume. "Que ce soit facile ou difficile, il va falloir se relever. Une troisième place dans un mondial, ce n'est pas quelque chose qu'on a dix fois. Même si on a pris un grand coup derrière la tête, il faut aller la chercher" appuie Dumoulin. Et ce ne sera pas simple, car en face, les Allemands auront la même volonté. Pour eux, le dernier carré était l'objectif majeur. Et faire troisième après deux années de grande disette et avec une équipe dont on attendait pas tant serait une belle satisfaction. "Il faut qu'on relève la tête et que, pour nous et nos fans, nous finissions bien cette compétition. Quatrième, c'est la pire des places" encourageait le sélectionneur Christian Prokop hier soir. Finir bronzé serait finalement la meilleure façon de ne pas ouvrir la boite à questions.
France - Allemagne à 14h30 (en direct sur beINSports 1)A Herning, Kevin Domas