EdF (M)
Melvyn Richardson, pas froid aux yeux
Après une belle sortie face à la Russie il y a deux jours, Melvyn Richardson a réalisé une prestation exemplaire face à l'Espagne ce soir.
Cette Lanxess Arena, Melvyn Richardson en a désormais fait son jardin. Lors de sa première venue en juin dernier avec Montpellier, il avait crevé l'écran. En demi-finale de Champions League, face au Vardar Skopje, déjà avec Arpad Sterbik dans la cage adverse, il était sorti de sa boite comme un diable. Ses six buts avaient été décisifs dans la qualification du MHB pour la finale. Et pour aller chercher le titre, du haut de ses 21 ans, il avait montré un aplomb digne des plus grands. Quatre buts encore face à Nantes pour mettre le club héraultais sur le toit de l'Europe. Six mois plus tard, pour ses retrouvailles avec la plus grande salle d'Europe, Richardson a été au rendez-vous. "Qui n’est pas impatient de jouer un match de championnat du monde face à l’Espagne à Cologne ? Normal qu’on soit excité de jouer" souriait-il, avant de confier "vivre un rêve". Quand il est entré sur le terrain, à un gros quart d'heure de la fin, il a donc croqué dedans à pleines dents. Histoire de profiter au maximum des quelques minutes que Didier Dinart lui avait accordées. En seize minutes, il a eu le temps d'impressionner tout le monde, même Nikola Karabatic. "Quand on est jeune et qu'on rentre dans un championnat du monde, on peut avoir les chocottes. Mais, eux, non, ils jouent comme si c'était normal. Ils sont jeunes, mais ce n'est pas un problème" loue le joueur du Paris Saint-Germain.
Quatre buts à 100% d'efficacité
Et alors qu'Arpad Sterbik mettait au supplice ses coéquipiers, Melvyn Richardson n'a pas hésité. Une sagaie de loin, une seconde, histoire de donner un nouvel élan à une équipe de France un peu en difficulté. Jusqu'à finir avec quatre buts à son compteur, à 100% d'efficacité. "Les joueurs autour de moi m'ont mis à l'aise, même si ce n'est pas facile d'entrer quand tout le monde est dans l'intensité et l'adrénaline. Arpad Sterbik ? Quand tu es joueur, tu ne dois pas te poser de questions à savoir comment tirer. Tu fais ton jeu et puis voilà. Si ça rentre, ça rentre, si ça rentre pas, les autres feront le job" résume-t-il, avec autant d'aplomb que sur le terrain. Forcément, le contraste est saisissant avec Nicolas Claire, mal dans ses baskets et qu'il a remplacé mercredi. Depuis deux ans, le Réunionnais ne s'impose pas en équipe de France. Et si, cette fois, le Nantais avait définitivement laissé passer sa chance ? "Ce soir, un nouveau demi-centre a vu le jour. Melvyn a été extraordinaire, même si je ne suis pas surpris, il faisait des bonds dans tous les sens à l'entrainement hier" disait Didier Dinart après la rencontre. Même sans vouloir interpréter les propos du sélectionneur, on ne peut que penser que chaque belle prestation de Melvyn Richardson est un point de plus à son compteur déjà fort bien garni. Depuis le début du mondial, il en est déjà à deux. Et, à ce rythme-là, on risque bien de continuer à compter.
A Cologne, Kevin Domas