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EHF Cup (M)

Alfred Gislason, un jubilé doré ?

, par Dalibor

Après 11 saisons à la tête du THW Kiel, Alfred Gislason se retirera d'ici à quelques semaines. Mais avant cela, il a encore un ou deux trophées à soulever avec les zebras.

Si, sur le terrain, Alfred Gislason est un volcan incandescent, sitôt passé la porte de la salle, il redevient taiseux et impassible. Et le fait qu'il dirige ce weekend, pour la dernière fois de sa carrière, le THW Kiel dans un match de coupe d'Europe à domicile, n'y change rien. Même la partie de sa famille qui réside à Hambourg n'a pas fait les 100 kilomètres. Et si, à chaque interview, il n'était pas fait mention de sa retraite, il ferait sans doute comme si de rien n'était encore pour quelques semaines. "Il ne faut pas se laisser emporter par les sentiments. Je suis bien obligé d'y penser, puisque tout le monde me rappelle que c'est bientôt fini, mais sinon, j'essaye de ne rien montrer" élude-t-il. Hier encore, au point presse précédant les demi-finales de la coupe EHF, où son Kiel affrontera les Danois d'Hostebro, il a tenu à replacer la discussion sur le terrain de la tactique et du jeu. Alors on a été demander à ses joueurs, et eux, sont un poil plus prolixes, à l'image du portier Niklas Landin. Si le Danois a rejoint les bords de la Baltique en 2015, c'est, comme nombre de ses coéquipiers actuels ou passés, pour progresser sous la houlette de Gislason : "Il a été très important dans l'histoire du club, dans l'évolution de ses joueurs. Partir sur un trophée en coupe d'Europe, en plus à la maison, ce serait un beau cadeau."

Ce serait, surtout, une belle manière de boucler la boucle, puisqu'en 2001, deux ans après son arrivée sur le banc de Magdeburg, Gislason soulevait la même coupe EHF. La machine était lancée. Depuis, trois Champions League, dont deux avec le THW, sont venues étoffer le palmarès de l'Islandais. Qui s'est également pas mal calmé depuis. A 60 ans, il se dit "plus calme. Dans mes premières années en Allemagne, les joueurs disaient que débriefs d'après-matchs étaient humiliantes, car j'allais trop loin dans mes critiques. Maintenant, je regarde la vidéo avant de tomber sur un joueur." Il faut aussi dire qu'après une période dorée où Kiel raflait tout sur son passage, depuis 2016, les vaches sont plus maigres et il a fallu apprendre à laisser les autres gagner. A modeler de jeunes joueurs, à les faire progresser, là où Kiel était un véritable aimant à stars il y a encore cinq ans. La concurrence, allemande et étrangère, a désormais rattrapé et même dépassé le THW, qui risque de voir le rival de Flensburg être une nouvelle fois sacré champion d'Allemagne. Un titre qui échappe aux Zebras depuis 2015. Mais ils pourront quand même compter sur la coupe d'Europe pour garnir un peu plus leur gigantesque armoire à trophées, après avoir soulevé la coupe d'Allemagne il y a quelques semaines. Et avec le départ de leur mentor, un succès européen aurait forcément un gout un peu particulier.

A Kiel, Kevin Domas

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