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N1 (M)

Une poule élite déjà palpitante (2/2)

, par Zorman

Aziz Benkhala (Grenoble)

Après 6 journées, la nouvelle poule élite de Nationale 1 s'affirme déjà comme un championnat très concurrentiel. Pour revenir sur ce début de saison et appréhender les enjeux de la nouvelle formule, les 12 coachs de la poule élite ont accepté de nous livrer leur regard sur ce début de compétition. Seconde partie du tour d'horizon de la poule élite, avec les équipes VAP.

Après la présentation de 7 autres équipes de la poule, place aux 5 équipes ayant le statut VAP (Voie d'Accession au Professionnalisme) et donc candidats à la montée en Proligue.

Des équipes VAP à plusieurs vitesses

"C'est plutôt satisfaisant d'empiler les victoires alors qu'on a pas eu de vraie domination sur nos matchs." Avec modestie, Benoît Guillaume, coach de Saint-Marcel Vernon, souligne la difficulté et la densité d'une poule élite dans laquelle son équipe voyage pour l'instant plutôt bien. Avec seulement une défaite au compteur face à Angers contre 5 victoires, force est de constater que l'important remodelage de l'effectif a l'intersaison "n'a pas empêché de garder un caractère compétitif à l'équipe." Exit des Corentin Boe ou Adrien Canoine, ce sont désormais Laurent Lagier Pitre et Bandjougou Gassama qui sont les fers de lance d'un SMV qui évolue souvent à 3 droitiers sur la base arrière, la faute à la blessure de Rodrigo-Fortes. S'appuyant sur sa solide défense artiuculée autour du colosse Veljko Indjic (1m93, 118kg), l'entraîneur sent également que son équipe commence à trouver des automatismes de l'autre côté du terrain. "Lors du dernier match face à Rennes, on a eu une base arrière impactante et cohérente. Je sens qu'on commence à être un petit peu plus dangereux." Si on semble tenir l'équipe à battre de cette saison, la "grosse écurie" aux dires de certains entraîneurs, Benoît Guillaume emet néanmoins ses inquiétudes : "Le championnat est très dense, il faudra voir si on va tenir dans le temps à ce niveau là."

"Après 2 défaites inaugurales face à des équipes qui jouent très bien ensemble, on a réussi à relever la tête ce qui montre le caractère de mon groupe", nous dit Guillaume Dupin, entraîneur d'Angers. Et son équipe a en effet relevé la tête de la plus belle des manières en étant invaincu depuis, avec des victoires à Grenoble et à Vernon, qui la propulsent à la 2e place du classement. La meilleure attaque de la poule semble donc bien supporter le "grand chamboulement" de l'intersaison avec de nombreux départs et arrivées, dont celle d'Issam Tej en tant qu'adjoint. "On a voulu ce changement pour devenir de nouveau ambitieux, expose l'entraîneur angevin. Maintenant le temps de travail joue pour nous, plus les semaines vont passer et plus les affinités techniques et relationnelles vont se développer."

Veljko Indjic (Vernon)

A Grenoble, la saison 2019-2020 se veut comme un "tournant", selon les mots du coach Aziz Benkahla, où le club devra "au delà du sportif, ne plus reproduire les erreurs du passé." Sur le terrain, on observe "un groupe en construction" qui doit s'approprier un nouveau projet de jeu et manque encore de quelques automatismes en attaque. Le jeu est néanmoins brillamment organisé par la recrue Léo Dubois et la marque bien alimentée par l'ailier gauche Hakim Malek, meilleur buteur de la compétition et sportif grenoblois du  mois de Septembre. La défense n'est pas en reste et constitue le "socle" de la formation iséroise. Avec un groupe réduit et un début de saison marquée par la blessure du deuxième demi-centre plein de promesses Marko Mishevski, le GSMH38 a laissé des points en route, notamment lors du "non-match" à domicile face à Angers. Malgré cela, les Grenoblois parviennent à tenir leur rang avec des victoires maîtrisées face à Boulogne ou Sarrebourg et un bon match nul à Gonfreville, ce qui les mènent à la 5ème place.

VAP en difficulté, Sarrebourg n'a pas encore pu montrer son meilleur niveau de jeu. 3 victoires face aux 3 derniers de la poule et 3 défaites face à Vernon, Grenoble et Amiens mènent l'équipe mosellane à une 8ème place. "Ce qui nous a desservi, c'est paradoxal, c'est d'avoir fait une bonne préparation." expose Chistophe Bondant, l'entraîneur. Les Sarrebourgeois savent néanmoins qu'ils peuvent s'appuyer sur leur défense 0-6 piégeuse et sur leur public "chaud bouillant" : Près de 1000 spectateurs viennent encourager leur équipe, sachant que la ville compte... 12 000 habitants. L'équipe devra néanmoins travailler sur la continuité du jeu en attaque pour perdre moins de ballons et remonter au classement. "Prétendre à monter cette année c'est bien mais il faut rester lucides, tempère le coach. A l'heure actuelle, on a un budget de statut VAP mais pas un budget de Proligue." Ce qui n'empêchera pas au collectif de tout faire sur le terrain pour aller chercher les 2 premières places, synonymes de montée.

Skirmantas Pleta (Caen)

Sur ce début de saison, nul doute que la formation VAP la plus en difficulté est Caen, à la 9ème place. Le premier rendez-vous manqué de peu à domicile face à Gonfreville "impacte tout le début de championnat", expose le coach Roch Bedos. Et après une nouvelle défaite d'une longueur à Frontignan, "le paroxysme arrive au match de Rennes où on passe totalement à  côté (29-18)." L'entraîneur fait remarquer que la saison précédente, très dure pour son groupe en Proligue, a laissé des traces : "Des joueurs ont été meurtris, certains blessés, d'autres se sont blessés entre temps ..." Mais, au pied du mur, les Normands ont su redresser la barre en prenant les points face à Vernouillet. L'équipe retrouve alors "cet état d'esprit qui lui faisait défaut lors des premiers matchs" et renoue avec la victoire après 11 mois de disette ! Si cela ne se traduit pas encore au classement avec un match perdu avec les honneurs à Vernon, et si l'entraîneur n'est pas pleinement satisfait de sa défense "encore instable", les Normands ont lancé leur saison. "Aujourd'hui, nous sommes aptes à relever le défi de Grenoble" annonce l'entraîneur avant le match de ce soir, déjà décisif pour la suite du championnat.

Quel retour sur la nouvelle formule ?

Si les différents participants sont affectés de manières différentes par la nouvelle formule de la compétition, ils s'accordent quand même sur la plupart des points.

Pour ce qui est des points négatifs, certains entraîneurs déplorent la dimension financière de l'accession à la poule comme l'entraîneur de Boulogne : "ça n'est qu'une question d'argent, je pense que la seule vérité est celle du terrain". "Je trouve ça dur que le maintien sportif puisse être remis en question par des statuts financiers" ajoute Pierre Le Meur (Rennes). Par ailleurs, certains évoquent le sort des autres poules qui "ne vivent pas le même championnat, souligne le coach de Gonfreville. Et comment maintenir tes joueurs sous pression quand tu joues face à des équipes qui étaient 3èmes de N2 ?". Pour lui, il était "vital" d'évoluer dans cette poule pour maintenir son collectif mobilisé. Christophe Bondant (Sarrebourg) évoque également un "nivellement vers le bas" de la N1 hors-élite. Enfin, si la poule 1 présente un niveau de jeu nettement supérieur aux autres, on regrette que les seules 2 premières places permettent l'accession aux play-offs. D'autres, comme l'entraîneur angevin s'interrogent sur la durée de ces play-offs "Un Final4 aurait suffit. On demande encore une économie supplémentaire aux clubs qualifiés pour les déplacements."

Pour ce qui est des points positifs, si certains déplorent des déplacements compliqués à gérer pour des joueurs non professionnels, la nouvelle formule permet néanmoins de "se projeter sur l'ensemble de la saison pour anticiper les déplacements" plus facilement que sous la précédente formule, souligne le coach d'Amiens, Pierre-Alain Lavillette. "Et certes, on a de gros déplacements, mais par contre on a un championnat qui a de la gueule !" Et, en effet, ce constat d'Ibrahima Diallo est partagé par tous les entraîneurs. "Cette nouvelle formule passionne" à Vernouillet, et Michel Laborde, à Pau, apprécie que "toutes les cultures handball de France soient représentées".

Enfin, cette poule élite permet, et c'est là son objectif, de mener au professionnalisme. "Il y a encore de la place pour l'amateurisme mais on est à la limite", évoque l'entraîneur rennais. D'un côté, la formule permet aux clubs de gagner en visibilité  et en "lisibilité pour les partenaires", ajoute Roch Bedos, avec un championnat plus compétitif. De l'autre, elle permet aux joueurs de se frotter à un plus haut niveau toute l'année. L'obligation de filmer et mettre à disposition sur une plateforme fédérale les matchs 24h après les avoir joués permet de "mieux préparer les matchs", souligne le coach de Sarrebourg. A ce niveau d'exigence, les clubs amateurs sont confrontés à un dilemme. Le capitaine frontignanais Olivier Lamarre évoque le cas de son club : "ça nous permet de réfléchir sur notre évolution : soit redescendre en poule de secteur en restant amateur, soit postuler très rapidement au statut VAP pour pouvoir se battre à armes égales."

Reste un dernier enjeu de "dénomination", comme le soulignent Michel Laborde et bien d'autres coachs, pour un niveau qui n'est pas encore de la Proligue, mais n'est manifestement plus de la Nationale 1, et qui n'ose pas encore dire son nom.

 

Programme de la 7ème journée (Samedi 2 Novembre) :

Frontignan - Amiens Vernouillet - Vernon Sarrebourg - Angers Pau Nousty - Rennes Boulogne - Gonfreville Grenoble - Caen  

Antoine Piollat

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jpf_hb
jpf_hb
4 années il y a

"Reste un dernier enjeu de “dénomination“, comme le soulignent Michel Laborde et bien d’autres coachs, pour un niveau qui n’est pas encore de la Proligue, mais n’est manifestement plus de la Nationale 1, et qui n’ose pas encore dire son nom."

Effectivement, à quand une création de la D3 regroupants ces mêmes clubs de "N1 élite", les choses seraient plus claires pour le grand public !

Ayant déjà fait quelques matchs à Sarrebourg (pour suivre les arbitres désignés), je peux témoigner du côté “chaud bouillant” de ce public, quelques fois même un peu trop, mais c'est ça la passion du sport !
Et en effet, le club (candidat à la montée en D2 – comme quasi tous dans cette poule élite), déçoit un peu en ce début de saison… Mais la saison est encore longue et la poule très équilibrée. Et effectivement la "bonne préparation" et l'absence de Lucas Weiss, blessé en début de saison ont fait un peu de mal.

cochonne
cochonne
4 années il y a
Répondre à  jpf_hb

Bonjour
j'ai l"impression que le handball n'a jamais suscité autant d' intérêt que ces cinq dernières années, des projet d'équipes se multiplient et la hiérarchie actuelle de la LSL à la N1 en passant par la Proligue est en train d'être fortement bouleversée.
La question est comment faire pour que ça dure et pour ne pas voir ces nouveaux clubs rapidement revoir leurs ambitions à la baisse voir déposer le bilan quand chacun aura atteint ses limites budgetéaires et verra sa possibilité d'expansion arriver au bout de sa capacité ?
Il faudrait bien sûr créer une vraie D3 pour les raisons que vous avancez mais aussi revoir les règles liées àl la formation des jeunes pour que les clubs formateurs puissent non seulement vivre correctement de leur travail à ce niveau mais aussi rétribuer correctement les jeunes pousses qui sacrifient en quelque sorte une partie de leur formation et de leur avenir en espérant un jour pouvoir vivre de leur sport.
A 20 ans c'est bien de laisser tomber les études (80% des cas) et de se conserver exclusivement au handball mais il faut vouloir vivre avec 500-700 euros dans une chambre meublée et prier pour que ça marche sinon le retour à la réalité de la vie risque d'être un peu compliqué.

jpf_hb
jpf_hb
4 années il y a
Répondre à  cochonne

C'est vrai qu'il faut absolument à ce niveau (N1 élite, N1, N2) un projet d'études et un projet professionnel qui tient la route à côté du handball, parce que en effet, le jour où ça ne marche pas (beaucoup plus rapidement qu'en D1 D2, c'est pour dire) ça va être très dur

cochonne
cochonne
4 années il y a
Répondre à  jpf_hb

Dès qu'un jeune intègre une équipe pro les études ne sont plus une priorité et certains intègrent ces équipes à 17 ou 18 ans et mettent leur scolarité en "sommeil" quand ils ne l'abandonnent pas purement et simplement, y compris ceux qui ont intégrés un pôle espoir.
L'édifice "handball" grandit à vitesse grand V mais si les fondations ne sont plus correctement dimensionnées et adaptées, il ne restera un jour que des ruines… et des regrets.

leFnake
leFnake
4 années il y a
Répondre à  cochonne

je me rappelle d'un temps où Anti avait refusé de prendre Tournat en équipe pro pour qu'il puisse passer son bac !

Jack3544
Jack3544
4 années il y a
Répondre à  leFnake

Je me rappelle d'un autre jeune en EDF et au porte de l'équipe première, encore en école d'ingénieur, à qui on a dit, maintenant, il faut choisir…

leFnake
leFnake
4 années il y a
Répondre à  Jack3544

qui s'appelle ?

jpf_hb
jpf_hb
4 années il y a
Répondre à  Jack3544

Julien Meyer ?

BENJEE
BENJEE
4 années il y a

Cochonne ce n’est pas parce que un jeune joueur apprenti a selestat..,, ou des jeunes joueurs ont laisse tomber leurs études post bac que c’est la généralité partout. Au contraire je côtoie des jeunes pro de N1 et plus haut et 90% sont encore en études ou formation spécifique genre BPJEPS ou DEJEPS
La 1ère chose qu’on a dit à mon neveu en arrivant aux tests du centre de Chartres c’est ici on poursuit ses études sérieusement ou sinon ça n’ira pas

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