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Les yeux à Tokyo, la tête à l'Euro

, par Dalibor

Pour la première fois depuis 2008, l'équipe de France n'a pas encore son sésame pour les Jeux Olympiques, qui se dérouleront dans un peu plus de six mois à Tokyo. Le chemin le plus court vers le Japon passe par le sommet de l'Europe, dont ils débutent le championnat en fin d'après-midi, face au Portugal.

C'est l'histoire d'une équipe de France qui, après avoir tutoyé les étoiles pendant une décennie, revient sur terre. Presque contrainte et forcée, par la retraite de quelques-uns de ses glorieux anciens, peu à peu remplacés par une jeune garde qu'on devine tout aussi douée. Mais le temps de latence entre l'arrêt des uns et la mise en marche des autres fait que, ces dernières années, on a presque eu l'impression que la sélection tricolore en était redevenue comme les autres. Les deux médailles de bronze dans les dernières compétitions internationales ont été autant frustrantes que porteuses d'espoir. Un espoir que les Bleus espèrent qu'il va les porter vers les sommets, trois ans après leur dernier succès. Car ce n'est plus le moment de travailler, mais de récolter les fruits du labeur. "Les jeunes, à l'image de Ludovic Fabregas et de Dika Mem, sont devenus de vrais leaders, ce qu'ils n'étaient pas encore il y a deux ans. On a plus de certitudes vis à vis d'eux" explique Didier Dinart. Ces certitudes, il faudra désormais les transformer sur le terrain. Ce championnat d'Europe doit être la compétition où l'équipe de France dévoile enfin son potentiel sur la durée, et pas seulement pas à-coups, comme on a pu le voir au dernier championnat du monde. "On a sans doute manqué un peu de constance par moments, mais on a aussi su se mobiliser pour aller chercher des médailles. Je retiens ces deux médailles de bronze comme étant pour nous encourager, un signe qu'on est toujours présent" explique quant à lui Nikola Karabatic.

Un ticket pour Tokyo, une économie de temps, d'énergie et d'argent

Et si le titre européen est si important à aller chercher, c'est que le décrocher ouvrirait en grand des brèches dans le calendrier surchargé des joueurs de l'équipe de France. Car qui dit champion d'Europe, dit qualifié direct pour les prochains Jeux Olympiques, mais aussi pour le prochain championnat du monde. Ce qui, en plus de libérer une semaine en avril et dix jours en juin, permettrait de s'éviter tout stress inutile et, accessoirement, à la FFHB de faire l'économie financière de l'organisation d'un TQO où la France pourrait retrouver la Croatie, le finaliste de la CAN et une troisième équipe européenne. "On n'a plus le droit à l'erreur. Notre objectif principal sera de se qualifier pour les demi-finales, ce qui qualifierait pour le prochain Mondial. Ensuite, on pourra espérer entrer en finale" détaille Dinart, qui ne verrait pas d'un mauvais œil le calendrier de ses joueurs s'alléger. "On est sur une saison à 90 matchs pour certains joueurs, c'est effrayant. Le dernier weekend de l'Euro devait se tenir en janvier et pas en février, les garçons ont eu une préparation raccourcie au maximum, et certaines équipes payent déjà les pots cassés" ajoute le directeur technique national Philippe Bana, faisant allusion aux trois blessés que le Danemark doit déplorer à l'heure d'entamer la compétition.

Luka Karabatic en réserve, Claire et Pardin à disposition

Sur ce plan, l'équipe de France ne s'en sort pas trop mal. Kentin Mahé, opéré du genou, est forfait et Luka Karabatic, le pivot du Paris Saint-Germain, est en phase de reprise. Même si le poste est bien fourni, avec trois joueurs dans la liste des seize convoqués pour la compétition, on n'est pas à l'abri de voir revenir le capitaine du Paris Saint-Germain en cours de compétition. Celui-ci s'est entretenu avec son club depuis sa blessure au doigt et a vu le docteur Pierre Sébastien mardi, pour valider sa capacité à reprendre l'entrainement avec contact. "Si on a besoin de lui, on pourra faire appel à lui" appuyait Dinart avant le décollage. L'autre interrogation a été levée ce jeudi avec la réduction du groupe à 16 joueurs : le sélectionneur a tranché et laissera Nicolas Claire et Wesley Pardin en tribunes. Claire a été très peu utilisé en préparation et pas apparu depuis un an sous le maillot bleu, et Melvyn Richardson ou Romain Lagarde ont montré leur capacité à évoluer à son poste de demi-centre. "Mais il connaît le fonctionnement du collectif, et en cas de pépin, il reste prêt, souligne Dinart. Ce n’est pas forcément évident pour lui, mais il reste positif et au service du collectif." Claire comme Pardin resteront au contact du groupe, et leur présence devrait apporter du positif au groupe. "Wesley peut nous apporter un dynamisme différent, il n’est pas vraiment dans la compétition donc il doit être moins stressé que nous, note par exemple Yann Genty, finalement préféré dans le rôle de doublure de Vincent Gérard. Il peut nous apporter une certaine sérénité."

Un parcours escarpé jusqu'au sommet

De la sérénité, l'équipe de France en aura besoin avant de commencer son championnat d'Europe. Avant d'affronter le plat de résistance, sous la forme de la Norvège devant son public, les Bleus pourront se mettre en jambes dès ce soir face au Portugal. Un adversaire qui n'est en rien un faire-valoir, puisque les Lusitaniens avaient surclassé les Bleus en qualification pour l'Euro en mars dernier (33-27). Il faudra ensuite dominer la faible Bosnie-Herzégovine pour se qualifier dans les deux premiers du groupe, s'envoler vers la Suède, y affronter un autre pays-hôte et le Danemark, champion du monde en titre, qui évoluera à dix minutes de chez lui. Pour terminer dans les deux premiers et espérer pouvoir rejoindre le dernier carré. "Autant dire que le chemin est très escarpé. Mais on aborde cette compétition dans l'habit de l'équipe qui aura tout à gagner. On peut en surprendre plus d'un et on sera plus caché que d'autres qui joueront devant leur public" termine Valentin Porte. Cachés peut-être, mais ces bleus n'en ont pas moins envie de renouer avec les titres.

Le programme de l'équipe de France au premier tour :

Vendredi 10.01 France - Portugal à 18h15 (en direct sur beIN Sports 1)

Dimanche 12.01 Norvège - France à 18H15 (en direct sur beIN Sports 3 et TMC)

Mardi 14.01 France - Bosnie à 18h15 (en direct sur beIN Sports 1 et TMC)

Kevin Domas

Prochain match TV

Dunkerque

20:00

Sam. 23 Nov.

Montpellier HB

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Dede83
Dede83
4 années il y a

Que j’ai hâte d’être à ce soir 20h afin d’avoir une meilleure idée de cette équipe qui j’espère ira jusqu’au bout

drauglin09
drauglin09
4 années il y a

Sur la papier, ça a de la gueule mais j'ai un gros doute sur le poste o combien important de gardien. Avoir un top gardien qui fait peur rien que par son nom, ça gagne des matchs, ça force les adversaires à jouer différemment, forcer des shoots. Je me souviens d'un Ermin Velic qui faisait flipper les mecs sur penalty et se mettaient à tirer 1 mètre au dessus de la cage. On avait ça avec Omeyer, les espagnols avaient Sterbik.
Là, on a des gardiens honnêtes mais pas des killers qui vont faire complètement douter l'équipe en face.

On va être fixé ce soir sur le niveau de notre équipe face aux portugais. Bon, je pense qu'on est prévenu que ce ne sont pas des charlots, mais le match piège par excellence.

Flo_s
Flo_s
4 années il y a
Répondre à  drauglin09

Complètement d’accord avec vous, sur le papier nous avons sans doute le meilleur effectif. Faut-il encore réussir à faire jouer tous ces excellents joueurs ensemble et c’est dans ce secteur que j’ai le plus de doute. Contre des bonnes équipes les individualités devraient suffire, cependant sans un jeu collectif plus huilé la tache risque de s’avérer beaucoup compliquée contre les tops équipes.

Il y a eu beaucoup de discussion sur le forum à propos du poste de gardien. De mon coté ma plus grande inquiétude se porte plutôt sur le poste de demi-centre. Beaucoup de test ont été réalisés sur ce poste et hormis Niko qui tient toujours la baraque, je suis toujours en attente d’un deuxième vrai meneur de jeu pour faire la paire avec Niko. Niko met en place un jeu proche de la défense basé sur l’impact mais un peu lent. Il serait donc intéressant de trouver un DC avec un profil complémentaire qui apporterait un jeu plus dynamique et plus fluide.

leFnake
leFnake
4 années il y a
Répondre à  Flo_s

Moi aussi j'ai du mal à comprendre ce Gérard bashing et comment on peut considérer le duo Genty-Pardin meilleur que lui. Gérard a une expérience internationale (EDF + LDC) incomparable par rapport à deux autres (une dizaine de sélections et de matchs de coupe de l'EHF à eux deux), or on sait que si la fougue et l’insouciance d'un débutant peut faire des merveilles, l'expérience prévaut quand même dans les moments décisifs et permet de garantir une certaine régularité (même si tout le monde a des matchs sans) et c'est d'ailleurs en partie pour ça que Karabatic, Guigou, Abalo sont préférés à Minne, Caucheteux et Lenne par exemple.

On peut toujours trouver à redire sur les élections des meilleurs joueurs d'une compétition, mais là aussi, Gérard ne souffre d'aucune comparaison par rapport à Genty-Pardin : meilleur gardien du Mondial 2017 et de l'Euro 2018, nommé à l'élection du meilleur handballeur mondial de l'année en 2018 et 5 fois élu meilleur gardien du championnat de France contre deux titres de meilleur gardien du championnat pour Genty et rien pour Pardin (je ne sais même pas s'il a déjà été nommé ?). Donc soit les experts et les internautes qui votent n'y connaissent rien, soit, si on ne raisonne pas que sur les 6 derniers mois, je ne comprends pas comment on peut dire que Genty et Pardin sont intrinsèquement meilleurs que Gérard.

Alors oui, la saison dernière de Gérard a été globalement plutôt mauvaise avec Montpellier (comme Genty cette saison finalement), oui, il a trop souvent un caractère de cochon à la limite du supportable, oui ses dernières sorties avec l'EDF ne sont pas tops, mais l'EDF ne peut aujourd'hui se passer de Gérard. Alors peut-être que s'il n'augmente pas son niveau de jeu pendant l'Euro (notamment lors des matchs décisifs), cela ne nous permettra pas de passer en demi-finale, mais ce n'est pas Genty ou Pardin qui permettront à mon sens de franchir ce cap.

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