Euro (M)
Viktor Hallgrimsson, l’Islande a un incroyable talent
Le jeune gardien islandais Viktor Hallgrimsson (19 ans) dispute sa première compétition senior avec l’Islande. Il s’est déjà illustré depuis le début de l'EURO, et il n’a pas fini de faire parler de lui.
Jure Dolenec, Dean Bombac et Miha Zarabec sont, en plus d’être d’excellents demi-centres ou arrières, de très bons tireurs de penaltys. Mais vendredi dernier, contre l’Islande, ils ont tous buté tour à tour sur un grand gardien (2,03 m) de seulement 19 ans : Viktor Gisli Hallgrimsson. Le jeune homme, doublure de Björgvin Pall Gustavsson pour sa première compétition internationale, semble être déjà un spécialiste de l’exercice, avec un joli 5/10 en cinq rencontres, une bonne note pour un gardien. « On y travaille avec Björgvin et notre entraîneur des gardiens, explique l'intéressé. On prépare bien cet exercice, et j’essaie d’appliquer ces conseils en match. » Une facette du talent d’un gardien qui semble en avoir à revendre, à seulement 19 ans.
Un binôme qui fonctionne avec Gustavsson
Malgré son jeune âge, Hallgrimsson a déjà passé la phase de découverte et d'intégration au groupe : « Je m’entraîne avec eux depuis déjà un an et demi, je les connais plutôt bien, fait-il remarquer. J’ai aussi joué avec certains en club ou dans les équipes jeunes. » De fait, Hallgrimsson n’est pas le seul jeune talent de la sélection, ni même le plus jeune joueur appelé (le futur demi-centre de Kielce Haukur Thrastarsson a 18 ans). L'écart d'âge est très important entre ces jeunes et les plus anciennes gloires de l'équipe, notamment avec le capitaine Gudjon Valur Sigurdsson qui a débuté sa carrière alors que certains de ses coéquipiers n'étaient même pas nés… « C’est une super combinaison entre les jeunes joueurs et les plus anciens, se satisfait le jeune gardien. Nous manquons encore un peu d’expérience, mais nous apportons l’énergie et eux apportent l’expérience. »
Le lien entre Hallgrimsson et son partenaire Gustavsson, de quinze ans son aîné, suit le même modèle : « Il me donne des conseils, et me dit de profiter de tous les instants sur le terrain, ajoute Hallgrimsson. Notre relation fonctionne bien. J’ai aussi des gardiens plus anciens avec moi dans mon club à GOG, donc je suis habitué à avoir des gardiens plus âgés qui me disent ce qu’il faut faire ! » Cette relation convient aussi à son binôme Björgvin Pall Gustavsson. L'ancien gardien de Magdebourg et de Bergischer, actuellement à Skjern, affirme que « notre paire est à l’image de l’équipe : des très jeunes avec des éléments beaucoup plus expérimentés. J'aime beaucoup cela, ils apportent beaucoup de fraîcheur et de joie. » « Je suis persuadé que le fait d’être avec Björgvin ne peut lui être que bénéfique, car c’est un gardien qui partage beaucoup, ajoute l'entraîneur des gardiens de la sélection, Tomas Svensson. Malgré son caractère qui peut paraitre volcanique, il n’hésite pas à partager ses conseils avec les plus jeunes. »
Une marge de progression encore importante
Pour l’instant, Gustavsson reste le numéro un incontestable en sélection, et sa grosse prestation contre le Portugal lui a permis de rappeler à tout le monde qu'il est loin d’avoir fini de faire parler de lui. Hallgrimsson, qui n’affiche pas encore des statistiques folles depuis son arrivée dans le championnat danois l’été dernier, à GOG Gudme (28,7 % de réussite depuis le début du championnat), a aussi encore des progrès à faire. « J’aurais pu repousser quelques tirs à 9 mètres », reconnaît-il à propos de sa compétition. « Il a beaucoup d’avenir, mais il a encore beaucoup à prouver, il a une grosse marge de progression, déclare à ce propos Björgvin Pall Gustavsson. Mais il travaille beaucoup pour progresser. Il est parti très jeune dans un championnat plus huppé, ça ne peut lui être que bénéfique. » Tomas Svensson rappelle quant à lui que Hallgrimsson « est un gardien extrêmement jeune, il faut être indulgent avec lui. » Mais il semble avoir déjà les bases pour aller loin : « Il a de très bons réflexes, il prend beaucoup de place sur les tirs de près », ajoute l'entraîneur suédois. « C'est rare qu'on ait de tels talents comme Hallgrimsson ou Thrastarsson en Islande, souligne quant à lui Gudjon Valur Sigurdsson, dans le podcast (Un)informed Handball Hour. Ils pourraient atteindre le niveau d'Aron Palmarsson. »
En club, Hallgrimsson prend déjà de plus en plus de temps de jeu à son binôme, Søren Haagen, 45 ans. En sélection, sa place est aussi amenée à grandir. « J’essaie de prendre de plus en plus de responsabilités, reconnaît-il. Mon souhait est de jouer le plus possible. » Le portier espère bien atteindre l’objectif de sa sélection : « aller chercher une qualification olympique. » Histoire de passer le relais avec Gustavsson, médaillé d’argent à Pékin en 2008...
A Malmö, Mickaël Georgeault avec Kevin Domas