Proligue
Cesson, champion d'une saison tronquée
La Proligue s’est achevée hier sur décision du comité directeur de la Ligue nationale de handball. Dans ces conditions particulières, Cesson-Rennes, leader après 18 journées, est sacré champion, et accède à la Starligue avec Limoges.
Un mois après les derniers matchs de Proligue, l’heure du bilan. Enfin le bilan, les derniers matchs ont eu lieu il y a plus d’un mois ! Déjà le bilan, pourrait-on également penser, alors que les Finales de Saint-Brieuc devaient avoir lieu le week-end des 23 et 24 mai. La Ligue a suivi la voie de la raison en annulant les derniers matchs de la saison et les Finales briochines. L’officialisation de l’arrêt définitif de la saison dans une période de confinement a le mérite de mettre fin à cette période d’incertitude, et de pouvoir se projeter sur l’après. Mais aussi, maintenant qu’on est sûr que l’exercice est terminé, de se retourner en arrière.
Cesson et Limoges récompensés
Début septembre, les observateurs s’accordaient pour dire que Cesson et Limoges étaient les deux grands favoris du championnat. Les deux plus gros budgets, les deux effectifs qui paraissaient les mieux armées sur le papier pour la montée ont su tenir leur rang. Le début de saison a été plutôt moyen pour les Cessonnais, qui n’arrivaient pas vraiment à se libérer. Mais la prise en main du groupe par Sébastien Leriche a relancé le club breton qui, avant la suspension de la saison, restait sur sept succès consécutifs. Pouvant toujours compter sur une solide défense, la meilleure du championnat, les Irréductibles ont gagné en fluidité en attaque et ont surtout été très forts mentalement pour remporter des matchs accrochés. De quoi combler le retard et même prendre la tête, alors que Limoges peinait à reprendre le rythme d’une première partie de saison canon. Le LH 87 a concédé trois défaites en février, contre Cesson, Sélestat et Nice, avant de finir sur deux victoires qui le maintenait à la deuxième place, à deux points des Bretons. Suffisant cependant pour obtenir la deuxième place, avec un point d’avance sur Massy.
Le club francilien n’est pas récompensé d’une saison solide. Mais le club a montré des fragilités en-dehors du terrain, qui l’ont conduit à perdre deux points sur décision de la CNACG cet hiver. Sans ces points retirés, les Massicois, meilleure attaque du championnat et qui disposait du meilleur gardien du championnat au nombre d'arrêts, Nicolas Gauthier (212 arrêts, 34 %), occuperaient la deuxième place. Parmi les autres équipes qui terminent aux places d’honneur, Nancy, qui a alterné le bon et le moins bon pour cette première année du nouveau projet autour de Benjamin Braux, mais qui termine tout de même à une honorable quatrième place, et Pontault-Combault, relégué de Starligue la saison passée, qui finit à la cinquième place. Les Pontellois ont eu beaucoup de mal à enchaîner les bonnes performances, mais ils feront sans nul doute partie des équipes à suivre la saison prochaine. A noter que l'ailier pontellois Théo Avelange-Demouge décroche le titre de meilleur buteur du championnat, avec 127 buts en 18 matchs, soit une moyenne d'un peu plus de sept buts par match.
Belles saisons pour Billère et Nice
Dans ce championnat très serré tout au long de l’année, deux équipes ont connu un destin inverse. Cherbourg, une des équipes les plus agréables à jouer jusqu’en décembre 2019, surprend à la trêve avec une deuxième place amplement méritée et une seule défaite au compteur. Mais la reprise se passe mal, les Normands ne parviennent plus à gagner et terminent à une plus anonyme sixième place, qui restait néanmoins synonyme de play-offs. Saran, de son côté, a passé plusieurs semaines dans le bas du classement de Proligue, s’inclinant même chez lui au cœur de l’automne face au promu Valence. Mais les Saranais, portés par un solide Romuald Kollé (meilleur buteur du championnat hors penaltys avec 93 buts) se sont rattrapés début 2020, enchaînant les victoires et parvenant à la huitième place, tout près des play-offs.
Billère et Nice ont été globalement constants et terminent au milieu du classement, près des places qualificatives pour les play-offs. Promu avec un effectif totalement renouvelé à l’intersaison, le BHB 64 peut se satisfaire que la mayonnaise ait aussi bien pris cette saison. Septième au soir de la 18e journée, les Béarnais ont su tirer leur épingle du jeu cette saison pour écarter toute crainte de descente bien avant la suspension du championnat, notamment avec des victoires contre des équipes candidates à la montée comme Cesson ou Saran, qu'ils ont battu à deux reprises. Même chose pour le Cavigal de Nice, pour la première année d’Asier Antonio au poste de numéro 1 sur le banc niçois. Les Aiglons ont réalisé une bonne saison, réalisant quelques coups comme lors de leur victoire à domicile contre Limoges. Malgré son petit budget, le Cavi’ a montré qu’il avait sa place en Proligue.
Dijon a déçu, Valence et Besançon sauvés par le gong
Dans la deuxième partie du tableau, Sélestat peut nourrir des regrets avec sa dixième place. Candidat déclaré aux play-offs, le club alsacien paie un début de saison difficile. La carburation semblait pourtant bonne juste avant la suspension du championnat, avec notamment une très belle victoire à Limoges. On ne saura jamais si les huit dernières journées auraient permis aux Sélestadiens d’atteindre une position plus élevée au classement. Petite consolation, il reste le meilleur club alsacien devant l’Entente Strasbourg-Schiltigheim. L’ESSAHB, auteur d’une belle première partie de saison à domicile, a décroché son maintien sans stresser avec six points d’avance sur la zone rouge, une belle performance après avoir obtenu son maintien sur tapis vert lors de l’exercice précédent.
La déception vient peut-être de Dijon, onzième et jamais vraiment dans le coup cette saison. Le choix de ne presque pas toucher à un effectif troisième de la saison régulière l’année passée était audacieux, mais il n’a pas payé, faute de confiance. Surtout, le DMH a souffert des blessures à répétition de ses joueurs cadres, et n’a pu aligner que rarement son sept majeur cette saison. Le club va pouvoir entamer une réflexion sur la stratégie à suivre pour cet été, sur un renouvellement peut-être plus important de son effectif.
Enfin, la saison a été longue pour les deux autres promus Valence et Besançon. Rapidement distancés au classement, les deux clubs étaient promis à la relégation en N1 avec de nombreuses défaites au compteur. Les deux clubs sont finalement maintenus du fait de la suspension du championnat. Ils ont maintenant plus de quatre mois pour préparer la saison prochaine, où ils auront pour objectif de décrocher leur maintien sur le terrain, cette fois.
Mickaël Georgeault