Proligue - J13
Saran et Cherbourg passeront les fêtes en tête
Nancy a dominé la Proligue pendant plusieurs semaines, mais avec sa deuxième défaite consécutive, c’est Saran, qu’il l’a battu vendredi (31-30) et Cherbourg qui virent en tête à la trêve. Pontault est à nouveau tenu en échec, tandis que Dijon a atomisé Sarrebourg. Angers retrouve in extremis le goût de la victoire et sort de la zone rouge.
Voilà plusieurs semaines que l’on avait fait de Nancy le favori absolu du championnat de Proligue. Les Lorrains ont fait de la montée leur objectif affiché, et leur début de saison – huit victoires en huit matchs – confirmait ce pronostic. La défaite de la semaine dernière, à domicile contre Dijon, a néanmoins stoppé l’élan nancéien. Et la rencontre de ce vendredi contre Saran, concurrent direct dans la lutte pour la première place, à nouveau sans Aurélien Tchitombi et avec seulement Kosta Savic comme arrière droit de métier qui faisait son retour après une longue absence, faisait figure de vrai test pour la suite. Après un premier quart d’heure un peu fou et très riche en buts (10-10, 15’), Saran parvient à creuser un premier écart important, comme en ont rarement concédé les Nancéiens depuis le début de saison. Les hommes de Fabien Courtial, efficaces en défense et en contre, notamment par Théo Avelange-Demouge (12 buts sur la rencontre) prennent six buts d’avance (19-13, 25’). « On a un joli temps fort avec de bonnes montées de balle, où eux piochent sur les attaques placées », analyse Fabien Courtial, le coach saranais, qui regrette néanmoins la fin de première période moins bien maîtrisée de ses ouailles (19-16, 30’). « On aurait pu avoir un écart plus important à la pause », estime-t-il.
Nancy puni par son début de match
En deuxième période, Nancy, peut-être remobilisé par ce retour en fin de première période, parvient à poursuivre sur sa lancée et à revenir au score (21-21, 39’). Mais Saran regagne en maîtrise et parvient à creuser de nouveau l’écart, de quoi semble-t-il s’assurer une fin de rencontre peu stressante (30-26, 54’). Mais Nancy marque trois buts de suite et remet une dernière fois la pression sur les Saranais (30-29, 59’). Un dernier but sur penalty de Théo Avelange-Demouge – contestable, selon Benjamin Braux – assure la victoire aux Saranais (31-30). Le coach nancéien ne cherche cependant pas les causes de la défaite dans la fin de rencontre. « Ce n’est pas possible de prendre 19 buts en première mi-temps, on a pris presque notre quota de buts à la mi-temps, regrette-t-il. Il ne nous ont pas surpris dans ce qu’ils ont fait, seulement, on n’a pas toujours respecté les consignes au bon moment. Pour moi, dans les 20 premières minutes, on fait un non-match, et on traîne ensuite comme un boulet ce début de match à -6. »
Côté saranais, la fin de rencontre a donné quelques sueurs froides à Fabien Courtial. « Quand il y a 30-26, on se dit que c’est bon, et ça rebascule ensuite. On a peur jusqu’au bout, mais ça passe. Tant que ça gagne à la fin… » Cette dernière victoire avant la trêve permet à Saran de passer les fêtes au sommet de la Proligue. Pas de quoi faire des plans sur la comète néanmoins côté saranais, où Fabien Courtial est conscient du calendrier jusqu’ici assez favorable des Septors, qui ont reçu les gros et n’ont pas affronté non plus Pontault-Combault dans cette première partie de saison raccourcie. « On a un potentiel intéressant dans ce championnat. Les perspectives de développement de mon équipe sont intéressantes, on a des choses à améliorer et c’est de bon augure, souligne-t-il. On est très contents d’être leaders avec le goal average, mais pas d’enflammade. » De l’autre côté, ces deux défaites de suite d’un but d’écart pour Nancy ne doivent pas faire tirer la sonnette d’alarme. « On vient d’enchaîner deux défaites c’est vrai, mais dans le calendrier, on a été à Cherbourg, à Saran, à Massy et à Pontault, donc quatre déplacements chez des équipes de haut de tableau », rappelle Benjamin Braux, dont l’équipe compte également un match de retard. Si cette opposition entre deux équipes ambitieuses pouvait apporter son lot d’enseignements, tout se jouera évidemment dans la deuxième partie de saison.
Cherbourg co-leader
Saran est accompagné en tête par Cherbourg. Les Manchois ont signé leur cinquième victoire consécutive en battant Massy à domicile. Après une première période équilibrée au tableau d’affichage, où aucune équipe n’a pris plus de deux buts d’avance sur son adversaire (11-11, 30’), la machine cherbourgeoise s’est mise en route en début de deuxième période, en profitant à la fois des infériorités numériques massicoises et des arrêts de Sven Horvat pour creuser un écart important (16-12, 37’ ; 19-13, 42’). Massy, soutenu par un bon Gauthier Ivah dans les buts et surtout par un excellent Edson Imare en attaque – avec douze buts (dont 4/4 pen.), il est l’auteur de plus de la moitié des buts des Lions –, parvient à refaire une partie de son retard et à donner des sueurs froides aux Cherbourgeois juste avant la fin de la rencontre (23-22, 59’). Mais un dernier but de Dmytro Gunko et un dernier arrêt de Sven Horvat concrétisent le succès de la JSC (24-22). Le collectif cherbourgeois confirme donc qu’il est un des concurrents les plus sérieux à la montée en s’installant au sommet du championnat pour l’hiver.
Pontault partage à nouveau les points, Dijon recolle
Une semaine après avoir partagé les points à Besançon, Pontault-Combault achève à nouveau sa dernière rencontre de 2020 sur un score de parité, cette fois chez lui contre Sélestat. Les Pontellois ont fait la course en tête une grande partie de la première période mais sans creuser l’écart, et le score de parité (déjà) à la pause semble logique (12-12, 30’). A l’entrée dans le premier quart d’heure, le PCHB parvient finalement à se détacher au score : l’ancien Sélestadien Ognjen Djeric, meilleur buteur côté pontellois, donne trois buts d’avance aux Franciliens à dix minutes de la fin (22-19, 50’). Sélestat, malgré un nombre de ballons perdus encore trop important (15), trouve les ressources pour revenir au score. Hugo Kriszt réalise une bonne entrée dans les buts alsaciens, et est décisif devant Gustavo Rodrigues à deux minutes de la fin. En contre, Simon Jaeger égalise, et c’est encore Kriszt qui ferme la boutique devant le même Rodrigues dans la dernière minute (24-24). Pontault peut avoir des regrets sur sa gestion de la fin de la rencontre, tandis que Sélestat retrouve le sourire après de dernières sorties peu satisfaisantes.
Peut-être porté par son succès contre Nancy de la semaine dernière, Dijon n’a pas fait dans le détail face à Sarrebourg. Dès le début de match, les promus mosellans sont dans les cordes (6-1, 7’), et si les hommes de Christophe Bondant parviennent à réagir en revenant à trois buts (11-8, 19’), Dijon se reconstitue un matelas plus confortable avant la pause (16-11, 30’). Un 4-0 au retour des vestiaires (20-11, 35’) conclu par Virgile Carrière, meilleur buteur du match (7 buts), met définitivement fin au suspense. À un quart d’heure de la fin, l’écart au score monte à onze longueurs (26-15, 47’). Sarrebourg s’incline donc logiquement et lourdement (32-20) face à une équipe de Dijon qui signe de loin son plus large succès depuis le début de la saison. Les Bourguignons rompent avec les victoires difficiles contre les équipes du bas de tableau (il y a encore deux semaines, ils battaient Angers l’arrachée, d’un but) et terminent l’année avec beaucoup plus de confiance qu’au début du mois. Ils sont désormais cinquièmes, à quatre points des leaders.
Nice passera Noël au chaud
L’écart entre les deux premières parties de tableau, identifié il y a quelques semaines, s’est un peu estompé sur les dernières journées avant la trêve. D’un côté, Sélestat et Massy ne sont pas parvenus à enchaîner et s’éloignent des premières places. De l’autre, des équipes comme Billère et Nice sont parvenus à signer quelques succès qui les ont éloignés de la zone rouge. L’opposition entre ces deux équipes du côté du Sporting d’Este avant la trêve pouvait donc signifier pour l’une d’entre elles de creuser encore davantage l’écart sur les dernières places. Mais dans ce qu’on pourrait appeler le choc du ventre mou, Nice a très vite pris les devants (2-5, 6’ ; 3-8, 10’). Le bon début de match de Gretar Gudjonnson dans les buts du Cavigal, qui se confirmera sur le reste de la rencontre (17 arrêts, 45%), fait partie des causes de l’envolée au score des Aiglons, qui poursuivent leur cavalier seul au score jusqu’à la pause (11-16, 30’), puis sur le reste de la rencontre. En effet, Billère ne parvient pas à revenir au score en deuxième période, à cause d’une réussite au tir bien inférieure à celle des Niçois (45 %, contre 65 % pour Nice), en partie à cause des arrêts du portier islandais du Cavigal. Les buts d’Axel Oppedisano (8 réalisations, dont 3/3 pen.) et de Manuel Crivelli (6) font le reste pour assurer aux Azuréens une deuxième période sans trop de pression et une victoire assez large (22-28). Fort de ce succès, le Cavigal passera la trêve avec dix points, à six points de la tête, tout comme de la zone rouge.
Angers retrouve le sourire et sort de la zone rouge
La zone rouge, justement, a été délaissée par Angers juste avant la trêve. Les promus n’ont glané qu’un point sur leurs huit dernières rencontres, et espéraient retrouver le goût de la victoire en recevant Besançon, qui fait partie des adversaires directs pour le maintien. C’est bien le SCO qui crée le premier écart en début de rencontre (6-3, 11’) et qui fait la course en tête en première période, mais les hommes de Dragan Zovko restent au contact et atteignent la pause sur un score de parité (12-12, 30’). La deuxième période reste très équilibrée, avec cette fois les Bisontins qui passent devant au score (22-23, 48’). Dans le dernier quart d’heure, Angers parvient à prendre à défaut son adversaire : quelques arrêts de Maxence Rizzi et un manque de réussite du GBDH permettent à des Angevins efficaces de creuser un écart au meilleur moment (26-23, 54’). Besançon ne parvient pas à revenir. Angers maîtrise les derniers instants de la rencontre et s’impose pour la première fois depuis deux mois (29-25). Malgré les neuf buts de Luka Brkljacic et les douze arrêts de Milos Mocevic, Besançon n’est pas parvenu à prendre le dessus face à une équipe angevine qui retrouve le sourire juste avant Noël.
Angers sort de la zone rouge, qui sera donc occupée pendant la trêve par Sarrebourg, largement battu à Dijon, et Strasbourg, qui affrontait Valence dans un duel qui sentait la lutte pour le maintien. À domicile, le VHB fait la course en tête en première période. Yoann Eudaric donne cinq buts d’avance aux Valentinois au terme de dix premières minutes totalement maîtrisées par les Drômois (7-2, 10’). Strasbourg se retrouve donc à courir après le score, et est enfin récompensé dans sa course peu après la pause. Joffrey Bonnemberger égalise (16-16, 33’), mais Valence reste devant au score et parvient à creuser de nouveau l’écart quelques minutes plus tard (25-22, 43’). Strasbourg égalise à nouveau, et s’offre une fin de rencontre au couteau (30-30, 55’). Mais à une grosse minute de la fin, les Strasbourgeois perdent un ballon et Valence gère bien ensuite sa possession. À trente secondes de la fin, Banjougou Gassama offre la victoire au VHB, un dernier but d’Ondrej Mika ne changeant rien à la défaite strasbourgeoise (34-33). Ce succès est extrêmement précieux pour Valence, qui passera la trêve avec trois points d’avance sur la zone rouge. Pour Strasbourg, cette quatrième défaite par un but d’écart en Proligue est synonyme de dernière place partagée avec Sarrebourg. Les Alsaciens devront être plus tueurs en deuxième partie de saison pour sauver leur tête en Proligue.
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Mickaël Georgeault