Proligue
Limoges monte "avec un sentiment mitigé"
Avec Cesson-Rennes, Limoges sera promu en Starligue la saison prochaine, pour la première fois de son histoire. Sans que le cœur ne soit forcément à l'euphorie.
Les premières accessions dans l'élite sont généralement accompagnées de scènes de joie mémorables. Celle de Limoges, officialisée ce midi après que la Ligue Nationale de Handball ait entériné la décision de mettre un terme à la saison en cours suite à l'épidémie de coronavirus, est légèrement différente. "J'ai un sentiment mitigé. On ne peut pas oublier la situation du pays, avec des gens malades et d'autres qui sont au devant de l'épidémie" tempère tout de suite le président limougeaud Alain Aubard. "Mais on est évidemment fier et heureux du chemin parcouru. Le club a été créé il y a quatorze ans, on l'a structuré petit à petit, on en récolte les fruits désormais et forcément, on est heureux. Mais la satisfaction a un goût particulier."
Limoges profite ainsi de la décision de faire passer la Starligue de quatorze à seize clubs, avec un an d'avance sur le calendrier prévu. Si cet élargissement de l'élite était dans les tuyaux pour l'été 2021, son application immédiate a trouvé du sens auprès de tous les acteurs du handball, afin de "faciliter la relance dans un contexte compliqué". Même si cette montée était devenu un objectif pour tous les acteurs du club. En début de saison, le président évoquait déjà une "montée à deux ans", mais le rêve est devenu réalité un peu plus vite que prévu. Le LH87 est-il prêt pour faire le grand saut ? "Il y a un écart énorme entre la Proligue et la Starligue. On avait fait un recrutement de qualité, avec des joueurs prêts à nous rejoindre, même pour un projet en deuxième division. Je ne sais pas si on est prêt, mais on va tout faire pour l'être." Un été agité en perspective, donc ? "Cela fait longtemps que je n'ai pas eu d'été calme ! Il y a toujours du travail quand on est président de club, quel que soit l'objectif" sourit le président Aubard.
Autant de matchs que possible à Beaublanc
Dans les faits, le LH87 espère disputer autant que possible ses matchs de championnat au Palais des Sports de Beaublanc (photo), qu'il partage avec le basket et le CSP. Mais l'organisation dépendra surtout de la qualification, ou non, des verts et blancs pour la coupe d'Europe la semaine prochaine. Mais même si certaines rencontres ne pouvaient pas être disputées dans l'enceinte de plus de 5000 places, le club ne serait pas démuni pour autant. "On essaiera le Zénith, comme on l'a fait pour nos matchs de fin d'année depuis trois ans, et au pire, on pourra toujours se replier sur la salle Henri Normand" constate Alain Aubard, qui espère bien afficher un budget flirtant avec les 3,5 millions d'euros au coup d'envoi de la saison prochaine. Même si, de son propre aveu, "c'est encore trop tôt pour le dire. Nous ne sommes pas dupes, certains de nos partenaires vont subir la crise. Mais nous avons la chance de pouvoir compter sur de nombreux petits partenaires plutôt que sur quelques gros. On sait aussi que nous ne serons pas forcément la priorité des collectivités, mais nous avons bon espoir d'arriver à un tel budget."
Côté terrain, Limoges a déjà officialisé quatre recrues : Micke Brasseleur (Nîmes), arrivé cet hiver, mais aussi Dragan Gajic (Veszprem), Martin Lindell (Arendal), Julian Emonet (Nantes). D'autres arrivées seraient dans les tuyaux. Selon nos informations, au moins deux renforts seraient attendus, dont un pivot étranger. Le tout devant être officialisé dans les prochaines semaines. Le temps de digérer la montée. L'aventure Limoges en Starligue est lancée. Dans des circonstances "pas vraiment euphoriques", mais elle est lancée.
Kevin Domas