EdF (M)
Les Bleus, la vie dans la bulle
Après les filles au championnat d'Europe il y a un mois, les garçons de l'équipe de France découvrent le principe d'une compétition dans une bulle sanitaire. Sans, pour l'instant, trouver le temps long.
Il y a ceux qui se plaignent, et ceux qui prennent les choses avec un peu plus de philosophie. On entend, depuis le début du championnat, beaucoup ceux qui se comptent dans la première catégorie, moins les autres. Norvégiens et Danois ont été les premiers à se plaindre des conditions sanitaires en cours lors du championnat du monde en Egypte. Pas assez de tests, pas assez de gestes barrières, pas assez de masques dans les salles et les couloirs de l'hôtel, la liste est longue. S'il semble qu'effectivement, un certain nombre de locaux ne soient pas des aficionados du port du masque, dans les rangs de l'équipe de France, on ne semble pas trop s'en soucier. "C'est avant tout une question de responsabilité individuelle. Il y a peut-être des petits trous d'air, des choses à modifier, mais on n'est pas venu là pour se plaindre des errements des uns et des autres" explique Ludovic Fabregas.
Alors on n'entendra pas les membres du team France se plaindre de la bonne heure de bus qui sépare leur hôtel de l'arena Hassan Mustapha, ni des tests PCR réalisés à plus d'une heure du matin, au retour de la rencontre face à la Norvège. Ni même du fait que les équipes partagent certains espaces avec les membres de l'organisation ou des medias, dont le suivi sanitaire est plus laxe que celui réservé aux équipes, qui seront désormais testées toutes les vingt-quatre heures. Mais, dans ce grand bazar, les Français ne sont finalement pas les plus mal lotis, ayant hérité d'un hôtel dans les faubourgs du Caire, plus spacieux que celui du centre-ville où sont notamment logés les Danois. Donnant l'occasion à Guillaume Gille de louer les conditions dans lesquels l'équipe de France évolue ces jours-ci. "On bénéficie d'un environnement très clément, on a des zones herbeuses à l'hôtel pour faire un peu de physique, et le faire en extérieur à cette période de l'année, c'est exceptionnel" disait-il vendredi, avant de partir en balade dans les jardins de l'hôtel, qui donnent sur les pyramides de Gizeh, situées à quelques hectomètres.
Et quand ce n'est pas balade sur les bords des imposantes piscines pour les joueurs de l'équipe de France, c'est repos et distraction dans les chambres d'un étage privatisé. Au menu, soins et séances videos mais aussi des activités un peu plus détendues, alors que les Français pourraient passer près de cinq semaines ensemble, au cas où ils rejoignaient le dernier de la compétition. "On a prévu le coup avec Valentin Porte, on a ramené des bouquins et des consoles de jeu, les ordis pour les analyses vidéos, finalement on est bien occupé" sourit Ludovic Fabregas. Les parties de pocha, ce jeu de cartes dont sont particulièrement friands certains joueurs, n'ont pas encore commencé. Mais cela ne saurait tarder, alors que le staff veille à ce que les journées ne semblent pas trop longues. "On est à l'écoute des joueurs même s'il ne faut pas perdre de vue que le principal reste de gagner des matchs" insiste le sélectionneur. Une des conditions pour aller loin dans la compétition sera quand même de rendre vivable cet enfermement dans une prison dorée.
Kevin Domas