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Ekdahl du Rietz, revenu pour le plaisir de jouer
Kim Ekdahl du Rietz était l'invité surprise du Final Four de l'European League. Le Suédois, en retraite, a joué les deux matchs de Rhein-Neckar Löwen, et a montré qu'il pouvait encore dépanner au plus haut niveau. Sans toutefois vouloir refaire du handball son métier.
On connaît tous un peu la composition des étés des étudiants et étudiantes : passer du temps avec ses amis et, bien souvent, travailler grâce à un job d'été pour lequel on a postulé plusieurs mois avant. Kim Ekdahl du Rietz est étudiant, il est en vacances, et il est retourné voir ses amis en Allemagne pendant sa longue pause estivale. Mais l'étudiant suédois de l'université de Hong Kong n'est pas un étudiant comme les autres, déjà parce qu'il a 31 ans, et ensuite parce qu'il a une carrière de handballeur professionnel derrière lui. Et pendant ses vacances, il peut faire une pige comme joueur de handball professionnel, un job pour lequel il n'a même pas vraiment postulé - connaître les employeurs est toujours utile pour décrocher un job d'été. Mais l'ancien joueur du HBC Nantes et du Paris Saint-Germain est resté très lié aux Rhein-Neckar Löwen, où il a joué de 2012 à 2017, puis à la fin de la saison 2017-2018, où il a mis fin à une première retraite du handball qui a duré moins d'un an.
Une première compliquée, avant un deuxième match plus abouti
Il a donc été appelé par le staff du club de Mannheim pour défendre à nouveau les couleurs des Lions le temps d'un week-end, pour le Final Four de l'European League disputé à domicile, comme solution supplémentaire pour un effectif décimé. Romain Lagarde incertain, l'arrière gauche devait notamment compenser l'absence du Français. Mais passée la surprise, le Suédois a eu du mal à reprendre pied avec le haut niveau. Son association avec Andy Schmid au début de la demi-finale contre Berlin a été défaillante. Sans qu'il soit plus à blâmer que son partenaire suisse, un ton en-dessous de ses standards ce week-end, Ekdahl a clairement souffert face à la grosse défense berlinoise. On pourrait parler d'un retour prématuré, et l'entrée notamment de Lukas Nilsson à sa place (et celle de Lagarde en demi-centre) a permis de changer la donne pour les locaux, sans pour autant inverser la tendance et éviter la défaite.
Le duo Klaus Gärtner - Martin Schwalb n'a pas voulu refaire la même erreur pour le match pour la troisième place, et a utilisé son pigiste différemment : seulement en défense, mais en participant aux montées de balle. Cela a permis à Ekdahl de marquer le premier but de la rencontre contre Plock, et, gagnant en confiance au fil des minutes, de finir avec cinq buts marqués et une belle prestation défensive, participant ainsi grandement à la victoire de son équipe (27-32). "J'ai pris beaucoup de plaisir sur ce match, a déclaré Ekdahl en conférence de presse. Bien sûr, c'était une déception de ne pas avoir gagné le match hier [samedi], mais je suis content qu'on soit passé au-dessus en équipe et qu'on ait aussi bien joué. Les gars ont pris du plaisir et moi aussi."
Retour à Hong Kong en septembre
La notion de plaisir est centrale dans les réponses du Suédois, lui qui avait justement arrêté en 2017 car il ne trouvait plus de plaisir à jouer au plus haut niveau. Après avoir cette fois coupé plus d'un an, Kim Ekdahl du Rietz est heureux d'avoir retouché au handball de haut niveau le temps d'un week-end. "C'était pour moi un challenge de voir si je pouvais toujours jouer au handball à ce niveau après quinze mois sans jouer du tout et voir comment ça marche physiquement, mentalement, et sur le terrain, ajoute-t-il. Je suis très reconnaissant d'avoir eu cette opportunité de la part de l'équipe et du staff, car ça a été pour un challenge très intéressant."
De là à revoir le double champion de France avec Paris plus durablement sur les terrains de handball ? Conscient des nombreux allers-retours de sa carrière, Ekdahl du Rietz répond par la négative, mais sans toutefois fermer totalement la porte : "Ce n'est pas mon intention de revenir au handball professionnel, mais comme j'ai eu beaucoup de va-et-vient dans ma carrière, je vais dire que je ne sais pas, élude-t-il. J'ai prévu de repartir à Hong Kong, mon troisième semestre débute en septembre, et d'ici là j'ai encore trois mois et demi de vacances." A priori, son mini-job d'été est donc terminé, et il va donc pouvoir passer du temps avec ses amis, comme un vrai étudiant en vacances.
A Mannheim, Mickaël Georgeault