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Le Paris Saint-Germain, toujours aussi attractif ?
Le club du Paris Saint-Germain, qui affronte ce mardi soir Kielce en Champions League, a annoncé la semaine passée le départ du Danois Mikkel Hansen en 2022. Dans un contexte inédit, le PSG est-il encore attractif pour les stars du handball ?
Mikkel Hansen quittera donc le Paris Saint-Germain à l’été 2022, au bout de dix ans passés sous les couleurs du club de la capitale. Après Uwe Gensheimer en 2019, Sander Sagosen et Rodrigo Corrales en 2020, le Danois au bandeau est la dernière des grandes stars parisiennes à quitter la capitale. Pour Hansen, le contexte semble différent que pour les trois autres : à 35 ans en juin 2022, le triple meilleur joueur du monde ne représentera pas l’avenir du PSG, surtout avec son salaire XXL. Et dans un contexte où la visibilité économique post-2022 des dirigeants parisiens est limitée, et où le budget de 20 millions d’euros annoncé pour cette saison devrait être revu à la baisse, le Danois a préféré devancer l’appel, et ne pas refuser la proposition de contrat d’Aalborg.
Si la décision, d’un côté comme de l’autre, fait sens, serait-elle un nouveau signe d’un supposé affaiblissement de l’effectif du Paris Saint-Germain ? “Je ne pense pas, c'est surtout un nouveau cycle qui a débuté l’été passé, avec l’arrivée de joueurs comme Ferran Sole ou Elohim Prandi, qui ont encore une belle marge de progression devant eux” tempère Jérôme Fernandez, l’ancien entraineur du Pays d’Aix et désormais consultant pour la chaine Eurosport. L’ancien directeur sportif parisien Bruno Martini le soulignait lui-même en introduction de la saison. C'est vrai, chaque sou est pesé et le Paris Saint-Germain ne fait pas de folie. Mais non, l’équipe n’est pas sur le déclin et entend bien se battre pour jouer les premiers rôles dans toutes les compétitions. “On a quand même signé Dainis Kristopans, que toute l’Europe voulait, trois joueurs internationaux français, j’ai du mal à penser que notre équipe sera plus faible que les saisons précédentes” disait Martini à la conférence de rentrée de la LNH en septembre.
De nombreux cadres en fin de contrat en 2022
De l’avis de tous les observateurs, le Paris Saint-Germain reste un club incroyablement attractif, en partie grâce à sa capacité à remporter la Champions League. “Mais il le sera encore plus quand l’épine dorsale de l’effectif aura vu ses contrats verrouillés” glisse Bhakti Ong. L’agent des frères Karabatic et de Nédim Rémili ne sait que trop bien de quoi il parle, alors que ses trois protégés, mais aussi Vincent Gérard, Benoit Kounkoud ou Mathieu Grébille verront leur engagement expirer en juin 2022. Pour Thierry Omeyer, le nouveau directeur sportif parisien, il va bientôt falloir passer la vitesse supérieure, en jonglant entre volonté de conserver ses meilleurs éléments et impératifs économiques. “Paris n’a jamais donné de salaires disproportionnés, et vu le contexte, on va plutôt vers une baisse des salaires. Mais c’est partout pareil en Europe et encore, certains clubs comme Barcelone, Kiel ou Veszprem ont demandé des efforts bien plus importants à leurs joueurs pendant la crise que le PSG” poursuit Ong.
Raul Gonzalez, un atout de poids
Cette attractivité envers les recrues potentielles, Thierry Omeyer, le nouveau directeur sportif, pourra la vérifier dans les prochains mois, à l’heure de préparer le cycle qui débutera en 2022. Si l’arrivée du gardien norvégien Torbjorn Bergerud est en très bonne voie pour la saison 2022/23, pour le reste, il va falloir prospecter. Sans pour autant faire de folies. “On sait déjà qu’il va leur falloir un gros arrière gauche. Mais le Paris Saint-Germain ne mène pas forcément la danse sur le marché des transferts ces derniers temps. Des clubs comme Kiel ou Veszprem sont capables d’aller chercher des joueurs sur lesquels Paris aurait eu un temps d’avance il n’y a pas si longtemps” prévient Jérôme Fernandez. Tout en majorant l’effet Raul Gonzalez sur la capacité parisienne à signer des superstars ou des profils recherchés sur le marché. Il faut dire qu’entre Kristopans, Stas Skube, Igor Karacic ou le portier serbe Dejan Milosavljev, de nombreux joueurs ont pris une autre dimension sous sa direction. "La prolongation du staff sera la première étape, celle des cadres en fin de contrat en 2022 sera la seconde. Dès que les dirigeants auront de la visibilité financière sur le futur, tout ceci devrait se mettre en marche rapidement" appuie encore Bhakti Ong.
Dans la liste des joueurs transformés par Raul Gonzalez, on pourrait également citer Dylan Nahi. L’ailier gauche parisien mettra pourtant les voiles vers Kielce à l’été prochain, un des rares départs prévus cette année, alors que Viran Morros ne devrait pas non plus prolonger l’aventure. Le message passé à la concurrence, dans le cas de l’international de 21 ans, ne semble pas des plus positifs. Pas volontaire pour s’aligner sur les propositions de la concurrence sur les dossiers Corrales et Sagosen, le PSG ne serait également pas en capacité de conserver ses meilleurs jeunes. Pas si simple... “Dylan a fait son choix très tôt, rapidement après l’arrivée du staff actuel. Je reste persuadé que s’il avait attendu un peu, ça aurait pu se passer différemment. D’ailleurs, Raul lui offre encore toute sa confiance cette saison” note Fernandez, voulant différencier les différents cas de figure.
Alors certes, Sagosen et Gensheimer sont venus à Paris pour gagner la Champions League et n’y sont pas parvenus, se permettant quelques allusions à peine voilées dans les médias sur la capacité du PSG à décrocher le Graal. Mais, à y regarder de plus près, combien de joueurs ont signé à Barcelone et à Veszprem avec le même objectif ces dernières années, et sont toujours autant sur leur faim ? Paris n'est peut-être pas plus attractif que ces autres grands d'Europe, mais ne l'est certainement pas moins, avec de nombreux atouts dans sa manche pour continuer à faire les yeux doux aux meilleurs dans un futur proche...
Paris Saint-Germain - Kielce mardi à 18h45 et HBC Nantes - Zagreb à 20h45, le meilleur du hand européen est sur l’appli Eurosport.
Kevin Domas