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A Dunkerque, la jeunesse française prend le pouvoir
Après plusieurs saisons à naviguer dans le ventre mou du classement, Dunkerque aimerait bien s'offrir un destin européen. En se basant sur une identité locale forte.
"L'Esprit de Dunkerque" sonnait, il y a quelques temps, comme un slogan uniquement destiné aux réseaux sociaux, mais désormais, cela sera bien plus que cela. "L'Esprit de Dunkerque, ça rassemble la convivialité, le partage, le bonheur de faire des choses ensemble" détaille Patrick Cazal, le coach dunkerquois. Si on écoute les bruits de couloir, tout ceci s'était un peu dilué ces derniers temps, avec l'arrivée de joueurs étrangers moins concernés par le projet, et plus soucieux de leur petite personne. Alors les dirigeants de l'USDK ont pris une décision radicale l'hiver dernier : l'été sera celui d'une francisation de l'effectif. "On a eu, dans le passé récent, deux groupes, trois groupes au sein même de l'équipe, ce qui nous a amené à vouloir recruter des joueurs français. Le contexte économique nous y a peut-être poussé aussi, mais c'était en tout premier lieu une vraie volonté de notre part. Et au vu des premières semaines de préparation, j'ai le sentiment qu'on ne s'est pas trompé" continue Cazal, qui ne comptera que deux joueurs étrangers dans son effectif cette saison.
Trois joueurs de Proligue ont donc posé leurs valises pas loin du Stade des Flandres, et non des moindres. Le meilleur buteur de la saison passée Theo Avelange-Demouge (Saran), son dauphin Edson Imare (Massy) ainsi que le meilleur gardien du championnat du monde junior 2019, Valentin Kieffer (Saran). Si on y ajoute les premiers contrats pro des jeunes pousses maison Gabin Martinez et Gautier Crepel, respectivement 21 et 20 ans, et les jeunes anciens Samir Bellahcene, Dylan Garain, Tom Pelayo et Florian Billant, Dunkerque n'a pas fait les choses à moitié. Les jeunes Français auront le pouvoir cette saison. "On sait qu'il y aura des difficultés, que la jeunesse a parfois certains défauts, mais ils seront tout de même accompagnés de quelques cadres pour les garder dans le bon chemin. Cette équipe a énormément d'envie, de qualité, il lui manque encore un petit côté tueur, ce qui nous a manqué la saison passée" appuie Cazal.
Vers un destin européen ?
Cette incapacité à tuer les matchs, c'est sans doute ce qui a condamné Dunkerque à vivoter la saison passée, après avoir concédé cinq défaites d'un but. "Et aussi notre incapacité à bosser sur la première partie de saison à cause du covid. On n'a pas eu l'occasion de créer une dynamique, de fonctionner en équipe" note le coach dunkerquois. "La deuxième partie, après la trêve, a été, à mon sens, plus intéressante." Le but serait donc de garder l'élan de cette fin de saison, où Dunkerque a été capable de quelques coups (victoire à Saint-Raphaël, nul à Nîmes), pour lancer son exercice 2021/22. "On a vu dès le premier jour que tout le monde était concerné. C'est assez rare pour le dire, mais je suis hyper satisfait que les mecs soient tous arrivés en super forme, on a pu se mettre au handball très rapidement" note l'exigeant Réunionnais, glissant que par le passé, certains avaient parfois abusé des vacances...Mais désormais tout cela est de l'histoire ancienne.
Les saisons à ne rien espérer à partir du mois de mars, comme Dunkerque en a vécu beaucoup ces derniers temps, sont-elles également à remiser au placard ? Sa jeunesse bondissante va-t-elle porter l'USDK vers des sommets qu'elle n'a plus exploré depuis bien longtemps ? "J'aimerais bien qu'à l'entame du mois de mai, on soit encore en position pour aller chercher une sixième place européenne. Qu'on ait quelque chose à jouer sur les quatre ou cinq derniers matchs, ça serait une vraie satisfaction" espère Cazal, qui n'a plus connu la coupe d'Europe depuis 2015. Au vu de la qualité présente dans l'effectif, ce Dunkerque a une vraie tête d'outsider du championnat. Et si ce n'est pas cette saison, ça sera peut-être pour celle d'après, alors que la quasi-totalité de l'effectif sera encore engagée après 2022. Alors, roulez jeunesse !
Kevin Domas