Mondial 2021
Les joueurs entre ambition et fatalisme
Le Mondial 2021 débute ce mercredi avec l’entrée en lice du pays hôte, l’Egypte, face au Chili des frères Feuchtmann. Comment les joueurs vivent-ils la situation exceptionnelle liée à la pandémie mondiale, placés au cœur de la bulle sanitaire mise en place par les organisateurs égyptiens ? Emil Feuchtmann, le demi-centre chilien, nous livre ses premières impressions depuis le Caire.
Les forfaits de dernière minute des Etats-Unis et de la République Tchèque hier ont jeté un froid sur le Mondial 2021, rappelant de manière forte que le Covid serait l’une des préoccupations majeures des organisateurs pendant toute la durée de la compétition. Malgré ces soubresauts de dernière minute, inédits pour une compétition internationale de cette ampleur, les joueurs ont hâte de lancer leur Mondial dans quelques heures.
Le Chili, placé dans le groupe G, ouvre le bal aujourd’hui contre le pays hôte, l’Egypte, avant d’affronter la Suède (16 janvier) puis la Macédoine (18 janvier), son nouvel adversaire en lieu et place de la République Tchèque. Un match d’ouverture est toujours attendu par les organisateurs pour lancer la compétition. Celui de ce soir le sera encore plus, contexte sanitaire oblige. Les joueurs doivent s’adapter dans leur approche de la compétition, eux qui ont déjà été soumis à des protocoles sanitaires stricts avec leur club respectif depuis plusieurs mois.
Test PCR dès l’arrivée en Egypte
« Nous sommes arrivés lundi en Egypte avec la sélection nationale chilienne, raconte Emil Feuchtmann, homme d’expérience de la Roja qui a défendu les couleurs de Nancy pendant trois saisons (2017-2020). Mes premières impressions concernant la bulle sanitaire sont bonnes pour le moment. Nous avons été soumis à un test PCR en descendant de l’avion, à notre arrivée sur le sol égyptien. »
Les medias et le public ne feront pas partie du décorum cette année. Les joueurs ont découvert leur hôtel depuis lundi et s’apprêtent à y passer une grande partie de leur temps, alternant avec les entraînements et les matches. Pour la découverte du Caire, il faudra revenir lorsque la pandémie sera jugulée. « L’hôtel est réservé aux équipes, personne d’extérieur ne peut y pénétrer, détaille Emil Feuchtmann, qui vivra la compétition aux côtés de ses frères Erwin et Harald. Tout semble tranquille. Nous sommes deux joueurs par chambre. Plusieurs équipes sont avec nous ici au Caire : le Danemark, la Suède, le Congo, l’Argentine et l’Egypte. »
« Le Covid ne me fait pas peur ! »
Pour son sixième Mondial de suite, le Chili attirera donc tous les regards ce soir face aux Pharaons. L’occasion d’un premier coup d’éclat ? La tâche semble ardue pour les joueurs de l’espagnol Mateo Garralda, qui se sont retrouvés ensemble pour la première fois depuis un an et demi. « C’est un vrai préjudice pour notre sélection, notamment en attaque », se désole le sélectionneur du Chili dans les colonnes du quotidien national La Tercera. « Autant j’avais une idée claire de ce que nous pouvions viser lors des deux derniers Mondiaux, autant cette année, c’est très confus. » Une tête connue de tous sera ce soir sur le parquet du Cairo Stadium Sports Hall : le pivot Marco Oneto, ancien du Barça. Ce dernier est de retour en sélection après deux ans sans jouer.
Les joueurs auront-ils la boule au ventre avant d’entrer sur le terrain alors que le Covid et ses variants continuent de toucher l’ensemble de la planète ? « Personnellement, cette situation inédite pour un Mondial, avec la mise en place de la bulle sanitaire, ne me fait pas peur, confie Emil Feuchtmann, qui évolue désormais à Benidorm en Espagne. Le Covid ne me fait pas peur ! Si tu es positif, il faut l’accepter et le prendre avec une forme de fatalité. »
Olivier Poignard