Mondial 2021
Un Mondial sous haute protection
Pour la première fois de l'histoire, un championnat du monde va se tenir à huis-clos. Sans que toutes les précautions prises ne soient arrivées à rassurer complètement les acteurs.
C'est presque un symbole de la politique du comité d'organisation du championnat du monde. Un coup oui, un coup non, il aura fallu attendre ce weekend pour que, finalement, soit prise la décision de ne pas accueillir de public dans les quatre salles où se joueront les rencontres. Quatre ? Eh oui, malgré ce que laissait entendre le désormais président de la fédération française Philippe Bana, il n'y aura pas eu de réduction de la voilure, alors que l'ancien DTN pensait savoir que les matchs ne se joueraient plus que dans deux salles vidées de spectateurs. Le "pour être honnête, on ne sait pas vraiment où on met les pieds" lancé par Vincent Gérard ce dimanche résume finalement assez bien le sentiment des joueurs, qui pour certains ont pu avoir le sentiment d'être pris pour des pantins à la merci du marionnettiste Hassan Mustafa. L'omnipotent président égyptien de l'IHF aura eu ce qu'il voulait, un championnat du monde chez lui, même si sa volonté de remplir les salles s'est heurtée à la levée de boucliers de la part des syndicats de joueurs européens.
Pour minimiser les risques sanitaires, l'IHF et le comité d'organisation ont réduit au maximum les risques de contact entre les joueurs et les staffs, présents dans une bulle hermétique, et le milieu extérieur. Transferts dans des bus lavés et relavés, hotels réservés exclusivement aux accrédités testés régulièrement, annulation de toutes les accréditations médiatiques pour les journalistes non présents dans cette bulle...Des mesures qui n'ont tout de même pas rassuré certains, à l'image de ces stars allemandes (Patrick Wiencek, Hendrik Pekeler) ou suédoises (Andreas Nilsson, Niklas Ekberg) qui ont préféré rester à la maison. "J'y ai pensé aussi, je viens d'être de nouveau papa, ma compagne est seule avec mes deux enfants. On n'en a pas parlé entre nous, mais je peux comprendre ceux qui ont renoncé" explique le tricolore Kentin Mahé.
Si Hassan Mustapha a tenu contre vents et marées à maintenir le championnat du monde, on ignore encore avec combien d'équipes il se jouera. Et surtout, avec lesquelles. La République Tchèque et les Etats-Unis ont déjà du renoncer, le Cap-Vert, qui compte une demi-douzaine de cas positifs dans ses rangs, n'en est pas loin. La Macédoine et la Suisse ont pallié aux premiers désistements, mais ne vous inquiétez pas, l'IHF a tout prévu. Si plus de quatre équipes devaient jeter l'éponge, un nouveau système de compétition avec un nouveau tirage au sort sont prévus au règlement. Quoi qu'il arrive, ce championnat du monde se jouera.
Kevin Domas