Mondial (M)
Mikkel Hansen a pensé à ne pas jouer le Mondial
Après les joueurs de la sélection allemande, dont une partie ont préféré rester à la maison plutôt que de participer au championnat du monde, et Domagoj Duvnjak, la star croate, c'est au tour de Mikkel Hansen de critiquer la tenue du Mondial en Egypte.
Si l'annonce par les organisateurs du championnat du monde en Egypte de la mise en vente de billets pour assister aux rencontres a pu faire plaisir à certains, du côté des joueurs, c'est le scepticisme qui domine. Certains se posent des questions en privé tandis que d'autres n'hésitent pas à monter au créneau. Pourquoi, disent-ils en somme, devrait-on s'infliger des semaines en vase clos et jouer des rencontres sans public dans nos pays, si c'est pour laisser entrer 5.000 personnes dans les salles égyptiennes, comme l'espèrent les organisateurs ? "Je ne sais pas si on devrait annuler le tournoi, mais on devrait en tout cas le jouer à huis-clos. Je ne vois pas l'intérêt de vivre dans une bulle comme on a pu le voir à l'Euro féminin si c'est pour jouer dans une salle devant autant de monde. Cela n'a pas de sens" s'énerve Mikkel Hansen, dans les colonnes du Jylland Posten. La star danoise a entamé, avec sa sélection nationale tenante du titre, la préparation de la compétition dimanche dernier.
Les Scandinaves affronteront au premier tour l'Argentine, le Bahrein et la République du Congo, des adversaires qui ne devraient pas les empêcher de faire le plein de points avant le tour principal. Du coup, Mikkel Hansen a mis un peu de côté le sportif lors du point presse dominical pour s'étonner de l'organisation de la compétition. "Dans des pays comme la France, l'Allemagne ou le Danemark qui, de mon point de vue, prennent le coronavirus très au sérieux, on joue dans des salles vides depuis des mois, et il y a certainement une raison. En Egypte, on a l'air de prendre le virus moins au sérieux, si j'en juge par le nombre de personnes infectées, et on veut jouer devant plein de monde. J'ai du mal à comprendre la logique, et je ne suis pas le seul" continue Hansen.
Si les organisateurs égyptiens veulent mettre en vente les sésames (mais ne l'ont pas encore), les autorités sanitaires semblent ne pas avoir encore donné leur accord pour accueillir le public dans les quatre salles de l'événement, donnant au tout une désastreuse image d'incohérences et de bazar mal organisé. Et si le grand public et les médias n'ont pas d'idée quant au déroulé des événements lors d'une compétition qui commence dans dix jours, les joueurs non plus. "Il y a un moment que les organisateurs ont parlé d'une bulle, et maintenant on entend plein de rumeurs sur les spectateurs ou la sécurité. Il y a plein de gens qui ne vont pas voir leur famille pendant des semaines pour respecter les règles, mais j'ai l'impression que ces jours-ci, on ne parle plus des masses de la bulle" poursuit Hansen, avant de concéder qu'un forfait de sa part lui a traversé l'esprit : "Je mentirais si je disais que je n'y ai pas pensé. Et que je n'y pense pas encore..."
Kevin Domas