EdF (M)
La parole est à la défense !
Le secteur défensif a été une des grandes satisfactions françaises lors de la victoire face à la Croatie jeudi (27:22). Avec notamment un Karl Konan épatant de maturité.
Guillaume Gille et Erick Mathé ont une question en moins à se poser, après la victoire de l'équipe de France face à la Croatie en ouverture du championnat d'Europe. Des absences pour cause de blessure, celle de Luka Karabatic apparaissait certainement comme une des plus préjudiciables, tant le pivot parisien a tenu une place prépondérante dans la charnière centrale tricolore lors des dernières conquêtes. Au point, parfois, de ne faire que défendre, laissant à d'autres le loisir d'aller inscrire les buts de l'autre côté du terrain. Alors forcément, quand ils ont vu la prestation de Karl Konan et de Ludovic Fabregas hier à Szeged, les entraineurs tricolores ont eu le sentiment que leurs interrogations concernant le secteur défensif avait peut-être une solution. "Karl a fait un super match" confirmait Nikola Karabatic en zone mixte après la rencontre. "C'est vrai qu'on n'a pas eu énormément de temps pour se régler, mais on a beaucoup parlé, histoire surtout de s'ajuster sur les tireurs de loin. Ce soir, j'ai trouvé notre défense bien en place. Tout n'est pas tout beau, tout rose, mais on sent qu'on va dans le bon sens" appuyait quant à lui Vincent Gérard, dont les quinze parades de jeudi sont aussi à mettre à l'actif de ses coéquipiers défenseurs.
Pourtant, avec moins de deux semaines pour tout régler avant le début de cet Euro, ce n'était pas gagné d'avance. Ludovic Fabregas et Karl Konan n'avaient encore jamais été alignés côte à côte avant le début de la preparation. Mais force est de constater qu'entre les deux, le manque de temps n'a pas été un problème. "Il y a des fois où on ne peut pas expliquer, on se trouve bien sur le terrain sans trop se connaitre. La préparation nous a permis de beaucoup échanger avec Karl sur le projet de jeu, sur les automatismes à avoir en début de compétition" souligne Ludovic Fabregas, qui n'a pas été le dernier à mettre en confiance son nouveau partenaire. "Il a de très grandes qualités, on lui a juste dit de continuer dans ce sens là et de ne pas réfléchir."
"Je sais qu'on peut faire encore mieux"
Karl Konan aurait bien pu se perdre pour sa première dans une grande compétition. Après tout, beaucoup l'ont fait avant lui, et on ne lui aurait pas reproché. Mais il a répondu présent. "J'étais stressé avant la rencontre, mais du bon stress. Le fait d'avoir de grandes responsabilités, de savoir que je devais remplacer quelqu'un comme Luka Karabatic, cela m'a motivé encore plus" explique le joueur du Pays d'Aix, qui fêtait hier soir sa quatrième sélection. Pendant la préparation, il refusait de se voir catalogué comme un défenseur exclusif. Il n'aura peut-être pas le loisir d'aller faire trembler les filets pendant ce championnat d'Europe, mais à la limite, peu importe. Tant qu'il peut gratter quelques bons ballons, son boulot sera fait. Et plus le temps va passer, et plus son association avec Fabregas pourrait devenir un casse-tête pour les adversaires des Bleus : "On sait qu'on n'a pas eu beaucoup de temps pour se préparer et tout accorder. Pour une entame, c'était bien, mais je sais qu'on peut encore faire mieux."
La suite, c'est l'Ukraine, dès demain, un adversaire qui semble largement à la portée de l'équipe de France si on en juge par sa prestation face à la Serbie jeudi en ouverture. De grosses lacunes des deux côtés du terrain qui ont entrainé une défaite de huit buts, alors que le coach Michael Biegler annonçait déjà, après la rencontre, que le principal était le futur de la sélection..."Si on gagne contre la Croatie avant de perdre contre l'Ukraine, ça serait un peu se tirer une balle dans le pied" résume Ludovic Fabregas, tandis que Guillaume Gille pourrait profiter de l'occasion pour faire tourner son effectif. Mais aussi pour laisser sa charnière centrale parfaire ses automatismes et gagner en confiance. Histoire qu'elle continue sur sa bonne lancée...
France - Ukraine à 18h00, en direct sur beIN Sports 1
Kevin Domas