EdF (M)
Les Bleus plongent dans l'inconnu magyar
Après une préparation perturbée par les conditions sanitaires et les blessures, l'équipe de France entame ce soir son championnat d'Europe, avec un choc déjà programmé face à la Croatie (20h30).
Moins de cinq mois après avoir grimpé sur le toit de l'Olympe, ils doivent maintenant se farcir l'ascension du plus haut sommet européen. Les joueurs de l'équipe de France n'auront pas eu le temps de savourer leur plaisir qu'ils doivent presque immédiatement remettre l'ouvrage sur le métier, dans un contexte plus que compliqué. "On finit par avoir l'habitude de ce rythme un peu fou. Mais il y a une vraie motivation à continuer à gagner des titres, à faire gagner cette équipe de France" souligne Guillaume Gille, pas rassasié pour un sou.
Lui et son équipe ont du naviguer au milieu des blessures (Nédim Rémili et son pied, Luka Karabatic et sa cuisse, Timothey N'Guessan et sa cheville, Jean-Jacques Acquevillo et ses adducteurs) et du contexte sanitaire plus que compliqué pour arriver à Szeged. Et au final, en comparaison avec les autres engagés, les Bleus ne s'en tirent pas si mal. Six cas positifs chez les Polonais, sept chez les Serbes, avec le seul Valentin Porte mis à l'isolement mais qui a réintégré le groupe hier, la France sort avec un bilan honorable de cette course de haies qu'aura été sa préparation. "On a quand même utilisé beaucoup d'énergie sur du travail qui n'est pas utilisable. Mais on n'avance pas si on est dans la frustration, sur les conditions, il faut toujours aller de l'avant" continue Guillaume Gille.
Sept nouveaux joueurs pour un effectif grandement remanié
En attendant, force est de constater que l'équipe de France a su tirer partie, depuis deux ans, des circonstances. Celles-ci ont forcé les Bleus à se replier sur eux-mêmes, à se priver de leurs supporters mais, au final, ils ont pu se parler, mettre à profit l'année 2020 sans match pour repartir de l'avant après un championnat d'Europe raté il y a deux ans. L'Egypte a été la première étape, le Japon la seconde, la Hongrie sera-t-elle la suite logique ? "On essaye de ne pas voir aussi loin, dans la situation actuelle, on se concentre sur le premier match de l'Euro, le reste, on verra après" prévenait Nikola Karabatic, qui entame ce soir sa dixième campagne européenne.
Le désormais doyen tricolore, bien aidés de quelques autres glorieux "anciens", a fait de son mieux pour accompagner les sept néophytes qui figurent dans le groupe choisi par Guillaume Gille et Erick Mathé. Un renouvellement un peu forcé par les blessures, mais un peu dans l'air du temps depuis les retraites de Michaël Guigou et Luc Abalo l'été dernier. Pour certains, comme Dylan Nahi et Yanis Lenne, on dirait presque qu'ils ont toujours été là, pour d'autres, l'heure est venue de monter la marche internationale. "Et cela ne se fait pas comme ça. Une alchimie dans une équipe, ce n'est pas une recette de cuisine, où on met un peu de ci et un peu de ça et on fait chauffer" précise encore le sélectionneur. Qui a encore découvert quelque chose tard hier soir : Luka Cindric, annoncé comme forfait depuis une semaine, a fait son arrivée à Szeged. Quand on vous parle d'incertitudes...
France - Croatie à 20h30, en direct sur beIN Sports 1 et TFX
Kevin Domas