EdF (M)
Les miraculés de Budapest
Au bout d'un suspens incroyable, les joueurs de l'équipe de France ont été chercher leur qualification pour les demi-finales du championnat d'Europe en battant le Danemaerk (30:29).
"Je n'ai jamais arrêté d'y croire." S'il dit vrai, alors Valentin Porte est bien un des rares. Un des rares à avoir encore cru à un renversement de situation pas possible. Le capitaine de l'équipe de France avait certainement regardé la rencontre entre la Suède et la Norvège la veille, quand les Suédois avaient remonté cinq buts de débours en quelques minutes pour aller chercher leur billet pour le dernier carré. Et cela lui a sans doute donné des idées. Mais pendant les quarante-sept premières minutes, compliqué de dire que les Bleus ont envoyé une quelconque lueur d'espoir. "J'ai cru revoir l'équipe du match contre l'Islande : une défense amorphe, pas d'arrêt de gardien et une réussite au shoot qui nous fuit" continue Captain Porte.
Pendant trois-quart d'heure, malgré les absences de Mikkel Hansen et Mathias Gidsel, les Danois vont faire sa fête à la défense française. Un seul arrêt de gardien français en trois-quart d'heure, tandis que Kevin Møller et Niklas Landin en cumulaient treize, à ce moment du match. Il faut dire que jamais la défense n'a aidé Vincent Gérard et Wesley Pardin. Jacob Holm et son alter-ego gaucher Niklas Kirkelokke empilaient, eux, quatorze buts. "Dès le début du match, on n'a pas mis l'intensité défensive qu'on voulait. Sur les huit premières minutes, il n'y a pas un contact. On était vraiment loin de ce qu'on avait imaginé" résume l'entraineur Erick Mathé, incapable de trouver pendant longtemps de trouver la clé du coffre-fort danois.
L'expulsion de Fabregas, le déclic
Et puis, à quatorze minutes de la fin, Ludovic Fabregas écope de son troisième deux-minutes, assez sévère, pour une manchette sur Holm. "Le calice jusqu'à la lie" se dit-on. Au contraire. "Cela nous a boosté, au contraire. L'équipe s'est dit que tout ne pouvait pas être contre nous. C'est le moment où l'énergie va basculer de notre côté" relate Mathé. Nikola Karabatic se jette sur tous les ballons, Dika Mem passe d'invisible en première période à génial, tandis que Vincent Gérard sort les arrêts qu'il faut, au moment où il faut. "Je me suis dit qu'on ne pouvait pas sortir comme ça. Alors quand les ballons trainent, je me jette dessus. Je vais avoir mal partout, mais tant pis, ça me rappellera des bons moments" sourit Karabatic.
Ne reste plus, une fois la bascule opérée, qu'à mettre la tête sous l'eau aux Danois. Hugo Descat s'en charge, égalisant d'un énième pénalty parfait, tandis que le bras de Dika Mem ne tremble pas au moment de mettre l'équipe de France devant au score. Ces Bleus ont peut-être du puiser dans leurs réserves, mais, à Budapest, ils ont renversé une montagne. "Ca a été une vraie épreuve mentale, de celle dont on se souvient pendant longtemps" souligne encore Karabatic, laissant le mot de la fin à son capitaine : "Il s'est peut-être créé quelque chose. Entre l'annonce du forfait de Nicolas, le scénario, l'équipe a du puiser et être très, très forte mentalement." Les Suédois sont prévenus, ces miraculés ne lâcheront rien.
Kevin Domas