EdF (M)
Une quatrième place, oui, mais pleine d'espoir
L'équipe de France s'est inclinée cet après-midi, dans la petite finale du championnat d'Europe face au Danemark (32:35 après prolongations). Au bout d'une aventure qui offre tout de même quelques belles perspectives pour l'avenir.
"Celle-là, c'est sûr que je ne vais pas la ramener à la maison." La médaille distribuée au perdant de la petite finale du championnat d'Europe n'a pas été du goût de tout le monde, et surtout pas de Valentin Porte et de ses coéquipiers. Il faut dire qu'on a du mal à comprendre l'intérêt de jouer un match pour le bronze, si c'est pour que tout le monde soit au final récompensé. Mais au final, quoi de plus surprenant qu'une fin improbable pour une compétition qui ne l'aura pas été moins ?
En revanche, le match d'aujourd'hui, perdu au bout des prolongations face à un Danemark privé de Mikkel Hansen et très vite de Mathias Gidsel, sera venu confirmer une chose. Cette équipe de France, pourtant mise à rude épreuve depuis cinq semaines, n'est pas loin de la vérité. "Quand on voit que nos trois derniers matchs se jouent à des détails, on se rend compte de la difficulté de remporter un Euro" souligne le sélectionneur Guillaume Gille. Ses hommes ont du s'arracher pour arriver dans le dernier carré, avant de s'incliner au buzzer face à la Suède. Cet après-midi encore, il s'en sera fallu de pas grand-chose, de deux arrêts de Niklas Landin dans la seconde prolongation alors que Vincent Gérard baissait la garde, pour que les Français ne reviennent pas médaillés de Budapest. "C'est rageant, frustrant de finir comme ça" bout Karl Konan. "Ce qui est encore plus rageant, c'est que ces détails, on n'arrive pas à les régler après un mois ensemble."
"Les bonnes attitudes"
Cette nouvelle équipe de France, à moitié néophyte à ce niveau, a faim. Elle se perd parfois dans son enthousiasme, mais elle aura montré pendant quinze jours qu'avec un peu plus de bouteille, les retours de Luka Karabatic et de Nédim Rémili aussi, elle pouvait avoir confiance en l'avenir. "Je pense qu'on est sur le bon chemin. On a montré qu'on avait énormément d'envie, les bonnes attitudes même dans la difficulté" notait Dika Mem, qui aura encore pris plus de volume pendant la compétition, au point de sembler même sur-utilisé.
Et pourtant, des difficultés, il y en aura eu. Blessures avant le décollage, Covid pendant la compétition, soucis en tous genres, l'équipe de France, comme ses adversaires, en aura bavé. "C'est la compétition la plus difficile que j'ai connu. On nous aura tout fait subir en quinze jours, on aura été au crash-test tous les matins. Ca fait des expériences de coaching, mais j'espère bien qu'elles resteront uniques" résume Guillaume Gille. La dernière en date, le retour de Kentin Mahé aujourd'hui, après huit jours d'isolement "pour un CT à 29.8 au lieu de 30". Seul dans sa chambre, le meneur de jeu aura cotoyé "les bons moments et ceux où j'étais en détresse, limite à casser des objets".
Le demi-centre a emmené tout le monde sur son dos cet après-midi, avec son enthousiasme et sa joie de revoir enfin la lumière. "D'ailleurs, quand je suis sorti hier, les mecs étaient super tristes d'avoir perdu tandis que j'avais un grand sourire de pouvoir enfin voir la lumière du jour" relate-t-il. Cela n'aura pas suffi, mais sa performance était en revanche un sympathique aperçu de ce à quoi l'équipe de France peut aspirer dans un futur proche. Il y a de l'entrain, de l'envie, de la qualité aussi. Il lui manque sans doute un peu d'expérience collective. Mais une chose est sûre : on devrait revoir ces Bleus à ce niveau d'ici peu.
France - Danemark 32-35 (14-13, 29-29, 30-32) Budapest, MVM Arena , 10 021 spectateurs Arbitres : V. Horacek, J. Novotny (CZE)
France : Gardiens : Gérard (17 arrêts / 49 tirs dont 1/1 pén), Desbonnet (0 arrêt / 2 tirs); Y. Lenne (5/7), Minne (0/2), M. Richardson (1/1), Mem 3/8), Tournat (4/5), N. Karabatic (0/3), Mahé (8/12), Fabregas (1/2), Descat (7/9 dont 3/3 pén), Porte (0/1), Kounkoud, Nahi (0/1), Konan, Briet
Exclusions temporaires : Porte (20’), Gérard (40’), Konan (54’), N. Karabatic (54’)
Danemark : Gardiens : N. Landin (20 arrêts / 51 tirs dont 0/2 pén), Møller (0 arrêt / 1 tir dont 0/1 pén); Kirkeløkke (5/12), M. Landin (2/3), Jakobsen (1/3 dont 0/1 pén), Lauge (4/6), Saugstrup (3/4), Svan (3/5), Møllgaard, Mensah (2/3), J. Hansen, Andersson, Mensing (3/8), Holm (10/18), Gidsel (0/1), Hald (2/2)
Exclusions temporaires : Kirkelokke (16’), Hald (48’)
Kevin Domas