LBE
Le point sur les effectifs avant la reprise 2/2
La saison de Ligue Butagaz Energie reprend ce vendredi. Deuxième partie de notre point sur les effectifs de l'élite du handball féminin, cette fois avec les équipes de la première partie du tableau de la saison dernière.
Après les équipes de la deuxième partie de tableau présentées mercredi, nous faisons le point aujourd'hui sur les équipes de la première partie du tableau de la saison 2021-2022. Hormis Nice, toutes ces équipes participeront à la coupe d'Europe cette année, et les changements ont été parfois importants, comme à Chambray, ou plus modestes, comme à Besançon. Les deux équipes majeures du championnat, Metz et Brest, ont l'effectif pour continuer à lutter pour le titre cette saison.
Nice (7e) : Clément Alcacer arrive, l'effectif reste jeune
Du côté de l'OGC Nice, le changement majeur à l'intersaison reste celui du changement d'entraîneur : Clément Alcacer est arrivé et remplace Marjan Kolev, qui était en poste depuis six ans sur la Côte d'Azur. L'ancien responsable du centre de formation de Metz n'est pas arrivé seul, puisque deux de ses recrues sont des joueuses qu'il avait sous ses ordres la saison dernière en Moselle : Laureen Dembélé et Anne-Emmanuelle Augustine ont signé leur premier contrat pro avec l'OGCN. La dernière nommée aura la lourde responsabilité de prendre le relais de Noémie Lachaud sur le poste de pivot : à Nice depuis six ans, Lachaud a décidé de quitter le club pour revenir dans sa région d'origine et porter les couleurs de Mérignac.
L'autre recrue du club, la Slovaque Adriana Holejova, est également une jeune joueuse (23 ans). Elle découvrira la LBE aux côtés d'une autre Slovaque, bien plus expérimentée, Martina Skolkova. A 38 ans, l'arrière fait partie des joueuses d'expériences du groupe, avec Ehsan Abdelmalek, sacrée meilleure joueuse du championnat la saison dernière (36 ans), et la gardienne Marija Colic (32 ans), qui aura comme doublure Jovana Micevska (22 ans), tandis que Lucie Satrapova, qui n'a pas joué la saison dernière, a quitté le club. La majeure partie de l'effectif est composée de jeunes joueuses, 5 des 12 professionnelles n'ont pas plus de 23 ans et le groupe sera renforcé régulièrement par des joueuses du centre de formation.
Chambray (6e) a connu de gros changements
C'est peut-être l'équipe qui a connu les plus gros changements à l'intersaison : Chambray a voulu changer de dimension, et la direction a décidé de ne pas renouveler le contrat de Jérôme Delarue, qui a pourtant atteint les objectifs en emmenant le club en Europe. Ce sera désormais Mathieu Lanfranchi qui sera aux manettes : l'ancien pivot arrive avec l'expérience de son passage comme adjoint à Nantes, et devient pour la première fois numéro un avec un club ambitieux. Une ambition qui se lit dans le recrutement du CTHB : Nadia Mielke-Offendal, une des meilleures buteuses de LBE depuis son arrivée en France à Paris 92, est la tête d'affiche d'un recrutement qui comprend également l'internationale française Manon Houette, la Néerlandaise habituée de la Ligue des champions Laura van der Heijden, le retour sur les terrains de l'ancienne Messine et Parisienne Melvine Deba ainsi que l'arrière Karichma Ekoh et la gardienne Agathe Quiniou. Cette dernière, numéro trois à Brest, arrive avec l'ambition de franchir un palier dans sa carrière, et devrait former un très beau binôme avec Rikke Granlund.
Chambray a certes perdu des joueuses intéressantes, notamment au poste d'arrière droite où Jannela Blonbou et Alexandra Lacrabère sont parties. Des joueuses présentes depuis longtemps au club comme Sophia Fehri ou Andréa Novellan ont également fait leurs bagages. L'équipe constituée n'en est pas moins très intéressante sur le papier, avec de l'expérience (Stoljkovic, Granlund, van der Heijden, Houette) et des joueuses plus jeunes qui ont des choses à montrer ou à remontrer (Deba, Lagerbon, Ekoh, Quiniou). Chambray semble bien armé pour se mêler à la lutte européenne encore une fois cette année.
Nantes (5e) : peu de renforts, mais des renforts de qualité
Nantes aussi a une solide armature pour jouer l'Europe. Les Neptunes n'ont pas révolutionné la composition de leur effectif : côté départs, Amandine Tissier s'est retirée du handball professionnel, Mai Kragballe a quitté le club six mois après son arrivée pour lutter pour le titre en Suède avec Sävehof, et Fie Woller, engagée comme joker médical l'an dernier, est rentrée au Danemark pour jouer avec Copenhague. Emilie Bellec, déjà prêtée l'an passé, et Clara Vaxes sont parties gagner du temps de jeu. Dans le sens inverse, les arrivées sont plutôt intéressantes. Marine Dupuis arrive comme nouvelle gâchette sur l'aile gauche, Anna Lagerquist arrive avec son expérience du très haut niveau renforcer le poste de pivot, et la très prometteuse Léna Grandveau renforce la base arrière.
Avec 17 joueuses, Nantes compte un des effectifs pros les plus fournis du championnat, tout en pouvant compter sur un centre de formation assez solide (Naémi Hardouin notamment fait partie des joueuses du centre qui ont eu pas mal de temps de jeu la saison dernière). Arrivée en cours de saison dernière, d'abord comme adjointe puis comme coach principale, Helle Thomsen a pu profiter de l'intersaison pour travailler avec un effectif qu'elle a pu désormais s'approprier. Elle devra désormais traduire l'ambition des dirigeants nantais sur le terrain, et elle pourra s'appuyer sur ses internationales restées au club (Hagman, Strömberg, Ondono, Placzek) pour essayer d'amener le club le plus haut possible, en France comme en Europe.
Besançon (4e) s'inscrit dans la continuité de la saison dernière
Si Chambray a changé beaucoup de choses, pas de changement de cycle à signaler du côté de Besançon. En même temps, Sébastien Mizoule et son équipe ont fait très fort la saison dernière, en atteignant la quatrième place de LBE et les quarts de finale de Ligue européenne, sans oublier la finale de Coupe de France perdue contre Metz. L'ESBF essaiera donc de faire aussi bien, voire mieux cette année, avec un effectif assez stable, même si les départs ne sont pas négligeables. Excellente cette saison, Aleksandra Rosiak a suscité l'intérêt de plus gros clubs et a rejoint Krim pour jouer les premiers rôles en Ligue des champions. La gardienne internationale formée au club Roxanne Frank est quant à elle partie à Paris, alors que Line Uno, pas épargnée par les blessures, est partie à Herning jouer le haut de tableau du championnat danois.
Les joueuses qui arrivent tenteront de se mettre à la hauteur des partantes. La gardienne norvégienne Tonje Lerstad, affrontée par l'ESBF la saison dernière en coupe d'Europe, gardera les cages avec Sakura Hauge. Ivana Dezic, championne de Croatie avec le Lokomotiva Zagreb la saison dernière, renforce un poste d'arrière droite où Natalia Nosek était seule la saison dernière. Nada Corovic est une jeune arrière gauche monténégrine de 21 ans qui arrive pour franchir un ou plusieurs paliers dans sa jeune carrière. Enfin, Audrey Dembélé, prêtée par Metz, reste une saison de plus dans le Doubs. Avec toujours la présence de joueuses expérimentées comme Sabrina Zazaï, Camille Aoustin ou Alizée Frécon-Demouge, et la montée en puissance de la jeune internationale Lucie Granier, Besançon aura des arguments à faire valoir cette saison en LBE et en Coupe d'Europe.
Paris 92 (3e) avec de nouvelles internationales françaises
Après Gnonsiane Niombla et Laura Flippes, Paris 92 est allé chercher de nouvelles internationales françaises pour renforcer son effectif pour cette nouvelle saison. La gardienne de Besançon Roxanne Frank, mais aussi la demi-centre et la pivot de Metz Méline Nocandy et Astride N'Gouan sont des recrutements de très haute valeur pour l'effectif de Yacine Messaoudi. Ajoutons à cela Jannela Blonbou, une des arrières droites les plus en vue ces dernières années en Ligue Butagaz Energie, et le retour de prêt de Coura Kanouté, et vous avez un effectif solide, qui laisse aussi la place aux plus jeunes pour s'exprimer.
Pas mal touché par des blessures, notamment au poste de pivot (Adja Ouattara a manqué presque l'intégralité de la saison dernière), Paris compte logiquement plus de départs que d'arrivées : trois pivots - Ruth Joao, Laëtitia Lapointe et Mabana-Ma Fofana - quittent ainsi le club, pour une arrivée. Catherine Gabriel part pour une nouvelle expérience en Hongrie, Nadia Offendal a signé à Chambray et Marie-Hélène Sajka a signé dans l'ambitieux club danois Nykøbing. L'effectif parisien mélange qualité, expérience et jeunesse, et fait partie sans conteste des gros du championnat pour la saison à venir.
Brest (2e) a triplé tous ses postes
Finaliste de la Ligue des champions et champion de France en 2021, Brest n'a pas connu les mêmes succès la saison dernière mais s'est maintenu dans le haut du panier du handball européen. Le club a dû néanmoins faire face à des départs importants lors de cette intersaison : Tonje Løseth à Odense, Kalidiatou Niakaté à Bucarest et surtout Sandra Toft, une des meilleures gardiennes du monde, à Györ, seront des concurrentes au BBH en Ligue des champions cette saison. Sladjana Pop-Lazic a pour sa part pris sa retraite, tandis que les jeunes Amandine Lagattu (nouvelle orientation professionnelle) et Agathe Quiniou (Chambray) ont aussi quitté le club.
Pour cette nouvelle saison, Pablo Morel a tenu à d'abord combler les départs des cadres, sécuriser le contrat d'autres (Cléopatre Darleux, Pauline Coatanéa, Djurdjina Jaukovic, Coralie Lassource et Constance Mauny ont resigné avec le club finistérien) et aussi à tripler les postes. Les recrutements d'Itana Grbic, venue de FTC, Merel Freriks (photo de tête), pivot néerlandaise jusqu'ici à Dortmund, et le retour de Julie Foggea en France après avoir remporté le titre de championne de Roumanie avec le Rapid Bucarest, sont des renforts solides pour le BBH. Les dirigeants brestois ont également saisi une jolie opportunité en obtenant le prêt pour la saison de Tatjana Brnovic, sous contrat avec les Russes de Rostov. Les derniers renforts permettent de donner de la profondeur au banc brestois : Elisa Técher (Fleury), Estel Memana (Chambray) et le retour de prêt de Petra Marinovic (Saint-Amand) s'inscrivent dans cette veine. De quoi encore se mêler à la lutte pour le titre cette saison.
Metz (1er) : un effectif complété juste avant la reprise
Après une saison dernière de très haut niveau avec un titre obtenu de haute volée et un Final Four de Ligue des champions, Metz devra faire au moins aussi bien cette saison. Les Dragonnes ont cependant perdu beaucoup de cadres : les internationales Méline Nocandy, Astride N'Gouan, Orlane Kanor et Grâce Zaadi, qui avait fini la saison en Lorraine, sont parties. Ivana Kapitanovic et Adriana Cardoso complètent le rang des départs de l'équipe pro ; les jeunes Anne-Emmanuelle Augustine et Laureen Dembélé, qui ont signé avec Clément Alcacer à Nice, n'ont pas eu beaucoup de temps de jeu avec les pros.
Emmanuel Mayonnade a donc dû compenser ces départs de la manière la plus intelligente possible, en prenant en compte que les moyens du Metz Handball ne sont pas extensibles. Les arrivées de Camille Depuiset dans les buts et de la Danoise Kristina Jørgensen à la mène sont très intéressantes pour le champion en titre, et l'opportunité de recruter l'internationale russe Valeriia Maslova pour renforcer le poste d'arrière droite a également été saisie pour renforcer l'effectif messin. Pour le reste, les joueuses recrutées sont de jeunes joueuses prometteuses, hormis la plus expérimentée Noémie Barthélémy (Saint-Amand) qui est venue compléter l'effectif au poste de pivot. Andela Zagar n'a que 18 ans et ne devrait pas paraître tout de suite avec l'effectif pro, et la recrue de dernière minute Stelvia Pascoal est aussi âgée de 19 ans. L'Angolaise vient pallier l'absence de Camila Micijevic, blessée de longue durée. L'effectif messin reste néanmoins de grande qualité, et le centre de formation sera toujours mis à contribution par Emmanuel Mayonnade pour compléter au besoin l'effectif. Sarah Bouktit et Emma Jacques, passées pro l'année dernière et déjà internationales A, sont là pour rappeler la qualité de la formation messine.
Pour plus de précision sur les mouvements de l'été, consultez le tableau des transferts.
Mickaël Georgeault