EdF (M)
Cette étoile, ils la veulent aussi pour Nikola
Alors que Nikola Karabatic n'a pas pu quitter le banc de touche vendredi en demi-finale, la faute à un pied douloureux, son absence semble avoir donné un supplément d'âme à l'équipe de France.
Cela fait quelques semaines qu'ils en ont pris conscience. Les joueurs de l'équipe l'ont désormais bien intégré : le championnat du monde qui se terminera demain à Stockholm sera le dernier de Nikola Karabatic. "On le sait, et ça donne envie d'en profiter encore plus, de kiffer à fond" disait déjà Kentin Mahé, dans les travées du Spodek de Katowice, au tour préliminaire. Si ses partenaires accordent une vraie importance à l'événement, le principal intéressé semble ne pas être touché par sa portée. "On s'en fout un peu", "ça n'a pas d'importance" sont les réponses qui reviennent le plus souvent quand on le lance sur le sujet. L'ainé des Karabatic, comme il l'a fait tout au long de sa carrière, fait peu de cas de sa personne, préférant resserrer l'éclairage sur le collectif.
"Un relais très précieux" pour Guillaume Gille
Pourtant, il reste celui qui, même sur le banc de touche, est écouté. Celui qui vient donner un petit conseil, celui qu'on cherche du regard pour se rassurer. "C'est un relais très précieux, quelqu'un sur qui je peux m'appuyer, vers qui les jeunes qu'il encadre peuvent aussi se tourner" précise Guillaume Gille, qui a préféré le garder, même entamé, sur le banc de touche pour la demi-finale, que de le mettre en tribunes. Pourtant, sa blessure est sérieuse et minimes étaient les chances de le voir entrer sur le terrain. Encore demain, si sa présence sur la feuille de match n'est pas loin d'être acquise, personne n'a la moindre certitude de pouvoir voir Nikola Karabatic en capacité de jouer. "Ne pas jouer hier m'a donné deux jours de plus pour essayer de récupérer. Ca a été le scénario parfait vu qu'il n'y a pas eu besoin de moi" disait-il ce samedi au point presse, où son passage a provoqué la cohue. "J'essaye d'aider les copains au mieux en leur disant ce que je vois sur le terrain."
"On a envie qu'il marque encore plus l'histoire de notre sport"
Aider les copains, c'est finalement ce qu'a fait Karabatic durant ses vingt années en équipe de France. De nombreuses fois, il a pu sortir les Bleus de l'ornière à la seule force de sa volonté. Et il semblerait que son absence du terrain, vendredi soir, ait donné un vrai supplément d'âme à ses coéquipiers. "Qu'il soit là, ça apporte forcément quelque chose en plus et on a envie qu'il marque encore plus l'histoire de notre sport. Il a tellement apporté à cette équipe et à chacun de nous individuellement, ce n'est pas pour rien que Valentin l'a surnommé Rafiki...Et oui, on a envie d'aller chercher une nouvelle étoile pour lui aussi" pousse Nédim Rémili, comme un symbole de cette détermination que l'absence de Nikola Karabatic apporte au groupe France. Il n'est peut-être plus aussi présent qu'avant sur le terrain, mais "Niko" est clairement toujours aussi important pour les Bleus.
A Stockholm, Kevin Domas