EdF (M)
La France et la Suède ont un compte à régler
Par deux fois, au championnat du monde 2021 et d'Europe 2022, la Suède a privé l'équipe de France de finale. L'heure est-elle venue de faire tourner la roue dans l'autre sens ?
Difficile, quand on regarde le programme des demi-finales du championnat du monde, de ne pas se dire que le handball est un éternel recommencement. France - Suède et Espagne - Danemark étaient, déjà, les affiches au menu il y a un an à Budapest à l'Euro. Et déjà, un an plus tôt, au championnat du monde en Egypte. On se réserve ce que cela implique sur la consanguinité du handball à plus tard, mais en attendant, si les Bleus avaient une revanche sportive à prendre, le destin leur en a offert l'occasion. "C'est cocasse, un clin d'oeil de l'histoire" disait Guillaume Gille à l'arrivée à Stockholm. "Il faut avant tout garder en tête que chaque compétition a son histoire. C'est vrai que la Suède ne nous réussit pas trop, mais on ne veut pas faire de parallèle avec les deux matchs précédents, ils avaient été meilleurs dans tous les registres de jeu" continue Ludovic Fabregas.
Palicka, le bourreau de 2022, sera encore là
Les deux précédentes demi-finales avaient accouché de scénarios complètement différents. Lors de la première, au Caire, les Français avaient pris le bouillon pour s'incliner de six butx. A Budapest il y a un an, la fesse d'Andreas Palicka, sur un dernier tir de Ludovic Fabregas, leur avait barré la route de la finale. Comme quoi, un titre mondial peut se jouer en une fraction de seconde..."C'est marrant parce que j'ai reçu une notification sur ce tir juste avant l'entrainement" souriait le Barcelonais hier. "Ca fait partie des choses dont je me souviens et j'ai essayé de m'en servir pour grandir." Ce diable de Palicka, 36 ans au compteur mais toujours aussi bondissant, sera bien présent dans la cage suédoise ce soir. Le grand absent, en revanche, sera Jim Gottfridsson, le maitre à jouer suédois. Touché à la main gauche il y a deux jours, lui le droitier, il a annoncé son forfait dans la foulée. Les Suédois seraient-ils capables de faire un coup de Trafalgar et de l'aligner tout de même, dans ce match si important pour toute une nation ? "On prépare le match de manière normale, on sait qu'il est un joueur majeur de leur effectif, mais pas le seul. Il est évident qu'on préfère qu'il soit sur le côté demain soir" disait encore Guillaume Gille.
Mem : "L'opportunité de faire quelque chose de grand"
Plus que de parler de leur adversaire, dont l'effectif n'a pas beaucoup changé sur les deux dernières années, les joueurs de l'équipe de France ont préféré mettre l'accent sur leur propre performance. Sur leur capacité à "mettre des buts" à Andreas Palicka. Sur leur obligation d'être "à leur meilleur niveau dans ce combat acharné". Sur le fait que ce soit "ce dont nous serons capables de faire qui va déterminer notre avenir dans la compétition." Ils ont tous évacué l'idée d'un compte à régler avec la Suède. Peut-être n'ont-ils finalement pas besoin de cela, une demi-finale mondiale se suffisant à elle-même pour trouver la motivation. En revanche, Dika Mem n'a pas caché son ambition : "On a l'opportunité de faire quelque chose de grand. Si on peut gâcher la fête, on va pas se priver." Le décor du troisième tome de la sage des France - Suède est planté.
A Stockholm, Kevin Domas