EL - Final4 (M)
V. Porte : "Le match parfait n'a pas eu lieu"
Face aux Füsche Berlin, Montpellier termine sa course au titre européen par un gros coup sur la tête (29-35). Après une seconde mi-temps sabordée, les Héraultais devront se remobiliser pour lancer au mieux leur fin de saison, encore pleine d'enjeux.
C'était une saison européenne quasiment sans faute jusqu'ici pour les joueurs de Montpellier. Mais face aux Füchse Berlin, déjà bourreaux des Héraultais il y a deux saisons, la défaite, "incontestable" selon les mots de Patrice Canayer, a fait mal aux têtes. L'élimination pèse certes, mais c'est la manière et son lot de frustration que retiennent les joueurs.
Un rendez-vous pourtant pris par le bout bon
Car le premier acte avait débuté de la meilleure des manières. "On met de l'impact en défense, en attaque on monte bien les ballons et on arrive à +3", revient Kyllian Villeminot, aligné d'entrée de jeu."On était presque parfaits pendant les 20 premières minutes" ajoute même l'autre meneur Stas Skube. Un bon démarrage qui ne fait qu'attiser l'amertume en fin de rencontre, comme le concède le capitaine Valentin Porte : "À Paris on avait été mauvais de A à Z, dans ces cas-là on retourne au boulot techniquement, mais là on était dans le match..."
Les exclusions pleuvent, Montpellier "perd les pédales"
"C'est difficile de s'en vouloir parce que la motivation était là, la hargne était là, mais on s'est saboté le match, analyse Valentin Porte. Mais ils sont mieux revenus des vestiaires. On a buté sur leur gardien, ils ont été en supériorité et ont mis des buts rapides, ça les a relancé. Petit à petit ça s'est délité et à la fin on était foutus." Foutus, car au-delà du handball, le sang-froid des hommes de Patrice Canayer a également été mis à mal, avec un second acte très marqué par les exclusions montpelliéraines.
"On était un peu tendus, il y avait moins de communication entre nous, peut-être un peu de stress...", reconnaît Julien Bos. "Sur un match comme ça on n'avait pas le temps de se disperser, de célébrer les buts, de parler aux arbitres, de contester chaque coup de sifflet, ... regrette toujours le capitaine. On a tendance pendant la saison à s'énerver un peu pendant les matchs mais là on le paye cash. Sans leur avoir donné le match on leur a facilité la tâche et Berlin n'a pas eu à forcer son talent. Ils nous a donné une véritable leçon d'expérience et j'espère que ça nous servira."
"C'est dur de finir le match comme ça, concède Kyllian Villeminot, dont l'équipe a lâché de nombreux ballons au fur et à mesure que les minutes s'égrainaient dans la Flens Arena. On s'est tous énervés contre l'arbitre et on a complètement perdu les pédales, on a joué en infériorité pendant quasiment toute la deuxième mi-temps, et Berlin est une équipe qui a très bien géré son jeu en supériorité. Maintenant on va se parler et rebondir pour jouer une autre finale demain."
Une petite finale et une dernière ligne droite
Quel sera l'adversaire des Montpelliérains demain ? Göppingen ou Granollers ? Peu importe pour les partenaires de Stas Skube, qui connaissent la difficulté de se remobiliser mais le fort enjeu pour bien lancer la dernière ligne droite de leur saison. "Ça va être dur, physiquement et dans les têtes, d'autant qu'on a quelques blessés et ce n'est pas simple de jouer deux matchs à 24h d'écart avec seulement 3-4 arrières, avertit le demi-centre slovène. Mais on doit trouer la motivation pour gagner demain quel que soit l'adversaire, on doit tout faire pour gagner pour nos fans qui sont venus ici."
Et si les supporters Montpelliérains sont venus en nombre, l'enjeu est aussi de bien terminer la saison avec deux gros enjeux encore sur la table. "Je pense qu'on mérite quand même d'avoir un trophée cette saison, annonce Kyllian Villeminot. Mais il ne va pas arriver tout seul, et ce sera à nous d'aller le chercher, avec notamment la finale de Coupe où on va tout donner." Quel que soit le résultat de demain, les joueurs du MHB auront certes fait une croix sur un troisième titre européen, mais auront devant eux trois matchs à ne manquer pour rien au monde, pour accrocher une place en Ligue des Champions, et espérer couronner leur année 2023 en soulevant une Coupe.
À Flensburg, Antoine Piollat