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EURO (M)

Et dans la nuit a surgi Prandi

, par Omeyer

PRANDI Elohim (France)

Auteur d'un geste aussi spectaculaire qu'inattendu, le Parisien Elohim Prandi aura remis ses coéquipiers dans le droit chemin, avant que ces derniers ne s'imposent en prolongations.

C'est probablement le but de la compétition et il est signé l'artilleur français en titre : Elohim Prandi.

Un geste inespéré

Au vu de l'entame du match, on aurait bien cru ne jamais voir ce geste sur le gong. Mais plus le match avançait et plus le ciel, jusque-là bleu et dégagé sur le route de la finale, commençait de plus en plus à ressembler à une tempête qui allait emporter les Bleus sur son passage.

Après avoir encaissé un nouveau but, redonnant l'avantage aux Suédois, les tricolores obtiennent une faute sur le gong, leur offrant ainsi une dernière munition, ça passe ou ça casse pour les Français : "Sur ce genre de situation, il y a une chance sur mille. Il n'est même pas à neuf mètres, tu sais que c'est mal embarqué" (Guillaume Gille).

Et pourtant, qui d'autre que l'ancien Nîmois pour réaliser ce coup de maître ? Avant de même de tirer ce jet franc, plus grand monde n'y croit dans les rangs tricolores :

"Honnêtement, j'y crois plus, je me dis que c'est mort, mais je sais qu'il en est capable, il en déjà mis pas mal dans le championnat de France. Là, on est en demi-finale de championnat d'Europe, c'est un tir par en dessous, je le vois partir et je me dis que c'est fini" (Dika Mem).

L'arrière droit a visiblement baissé les bras trop tôt puisque c'est un boulet de canon qui est envoyé sous la barre d'un Andreas Palicka dépassé par le tir de son partenaire de club. Un tir supersonique qui vient libérer les tricolores et envoie les champions olympiques en prolongations : "Je ne savais pas quoi faire, je regarde, je regarde pas. C'est incroyable ce qu'il a fait. Il a porté l'équipe, même en prolongations, il a été super important en défense" (Nedim Remili).

Un tir glorieux, qui sonne comme un second souffle pour les Bleus, qui vont dominer des Suédois, sonnés par ce coup de massue. Mais celui qui en parle le mieux, c'est encore le principal intéressé :

"Je suis très fier, très heureux d’avoir pu sortir ce shoot, sur un moment extraordinaire pour l’équipe. C’est des moments où on prie, on espère que ça rentre, sinon l’aventure est finie. Ça a été un moment hyper fort en émotions, mais personnellement, j’ai préféré rester concentré comme il restait les prolongations et que tout pouvait se passer. Après ce genre de shoot, la sur-confiance est là, il n'y a rien qui peut nous arrêter." (Elohim Prandi).

Un tir penché, presque allongé qui aura fait couler beaucoup d'encre côté scandinave. Avait-il les pieds décollés ? Était-il en règle ? Toujours est-il que le Parisien savoure son shoot salvateur, tiré avec la souplesse d'un gymnaste : "J’étais trop proche par rapport au mur, si j’avais été plus loin, je serais passé par au-dessus. Je tire fort, j’ai un bon bras, je cadre plutôt bien, ça m’arrive (rires). J’ai préféré passer sur le côté, comme j’ai la capacité à remonter la balle et après, c’est rentré. J’ai cru voir en vidéo que mon pied est un peu décollé, mon pied droit restait au sol donc à chacun son avis, mais je pense que le peuple français trouve ça superbe."

La confiance d'un groupe

Du haut de ses 22 ans en Équipe de France, le taulier Nikola Karabatic a vécu des scénarios incroyables et des matchs au dénouement improbables. Mais ce jet franc est une première pour l'arrière gauche français : "Je ne crois pas avoir déjà vécu de moments comme ça".

Bien que ce soit une première, rien ne le faisait douter des capacités de son partenaire de club. Entouré de Valentin Porte et de Kentin Mahé, celui qui joue son dernier Euro connaît les qualités de son partenaire de club par cœur, sait parfaitement ce dont il est capable : "Je leur dis que je suis sûr qu'Elo va le mettre, je leur ai dit de penser positif". Une sage décision, qui va lui donner raison quelques instants plus tard. Mais c'est surtout un geste qui traduit d'une grande confiance et d'un mental français à toute épreuve, deux choses qui leur ont permis de se hisser jusqu'en finale de cet Euro : "Je savais que derrière, ils avaient confiance en moi, que j’avais la capacité de le rentrer et Niko encore plus. Il me croit capable de faire des choses extraordinaires, ça me pousse à me dépasser encore et encore" (Elohim Prandi).

Un groupe qui se soutient, qui ne lâche jamais, c'est sûrement ce qu'on retiendra à l'issue de cette rencontre :

"Je pense que si dans un groupe, on n'a pas ça, on a rien, c'est ce qui nous relie. Plus on est, plus on est forts, on fait qu'un, ça se ressent, on se pousse. Il n'y a personne qui abandonne et tout est possible dans le handball. On l'a déjà vu et on le reverra encore."

 

A Cologne, Théo Alleaume

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