EURO (M)
France - Danemark, l'histoire se répète
Affiche plus que régulière sur les dernières années, Danois et Français se retrouvent de nouveau en finale d'une compétition internationale.
Décidément, l'histoire est une fieffée coquine. D'abord la Suède et maintenant le Danemark, les Bleus auront affronté tous leurs adversaires historiques dans cette compétition. Comme si cela ne suffisait pas, les Français se retrouvent une nouvelle fois à aller chercher une médaille d'or face à des Danois qui auront le même objectif dimanche.
Des Danois impatients de retrouver les Bleus
Les Danois n'ont plus gagné l'Euro depuis 2012, les Bleus depuis 2014. Une chose est sûre, aujourd'hui, l'une de ses deux nations mettra fin à une longue période de disette. Difficiles vainqueurs des Allemands, il y a deux jours, les Danois sont déjà tournés vers cette finale contre les Bleus, à l'image de Rasmus Lauge Schmidt, grand artisan du sacre mondial l'an passé : "Bien sûr que j'ai hâte. Notre but premier était d'arriver en demi-finale et une fois que tu y es, tu veux te hisser sur la plus haute marche du podium. Mais ce n'est pas fini. On veut battre la France encore une fois et on espère que ça sera le cas dimanche".
Un peu en retrait depuis le début de la compétition, son coéquipier Emil Nielsen réalise un tournoi exceptionnel, Niklas Landin s'est souvent dressé sur la route des Bleus lors des différentes finales et se dit lui aussi très impatient de retrouver une nouvelle fois l’Équipe de France :
"Je suis très impatient à l'idée de jouer ce match. On sait que c'est une super équipe, ils font un superbe tournoi. On s'est souvent affrontés dans des grosses rencontres sur ces quinze dernières années. C'est toujours spécial de jouer contre eux de par leurs joueurs, de notre histoire commune. On les savait imbattables pendant des années et puis la médaille d'or à Rio à changer beaucoup de choses pour nous, on se savait capable de les battre" (Niklas Landin).
L'or ou rien pour les Français
Il est là le leitmotiv des tricolores : l'or. Matériau précieux qui en a rendu fou plus d'un, il est le symbole par excellence pour représenter et récompenser l'accomplissement ultime dans le sport. Depuis 2014, rien. Les Bleus sont en disette d'or européen. Cette finale serait-elle la fin de dix ans de sécheresse ?
En tout cas, les Bleus n'ont qu'une chose en tête et c'est cette médaille d'or : "On est venus pour l'or, cette médaille qui nous fuit depuis des années et ça serait la concrétisation de quelque chose de grand pour ce groupe." (Nedim Remili)
Deux nations qui se connaissent par coeur
Depuis le premier affrontement entre les deux équipes en 1948, Français et Danois se sont croisés deux trois au cours des dernières décennies, donnant souvent lieu à des affrontements mémorables. Avec les deux équipes comportant parmi les meilleurs joueurs du monde, ces derniers se croisent souvent en club, comme partenaire ou adversaire, ce qui permet de connaître les atouts des uns et des autres : "On les connaît très bien, ils nous connaissent très bien. On connaît leurs forces, le peu de faiblesses qu'ils ont" (Valentin Porte).
Référence à son poste, le portier danois connait très bien les différents tireurs français, lui qui en a repoussé plus d'un tir de leur part : "Je les connais bien, mais eux aussi du coup. Ce sera compliqué, il va y avoir beaucoup de mindgame là-dessus" (Niklas Landin).
A quelle finale s'attendent les Bleus ?
Dure, âpre, suspendue à un geste fou, c'est comme ça que l'on pourrait résumer la demi-finale face à la Suède. Mais pour une finale, les choses prennent encore une dimension supérieure. Par le passé, les deux équipes nous ont habitué à des affiches de haut vol, avec des scénarios alambiqués comme cela avait été le cas lors de la dernière finale remportée par les tricolores dans un Euro, à Herning en 2014, encore contre le Danemark (41-32).
Si le match, ni la ville ne sont les mêmes, les Français s'attendent à une rencontre plus compliquée que les autres : "On n'espère pas le même match que l'année dernière. On s’attend à un match vraiment haletant, palpitant pour vous, mais plus dur mentalement pour nous. Ça va être dur, ça va être un match incroyable. On sait que face à nous, on a deux gardiens de très très haut niveau, donc on va se concentrer au shoot, surtout que ça n’a pas été une réussite sur cet Euro. On a montré des séquences défensives très solides, très longtemps même si on ne concrétisait pas derrière." (Nedim Remili).
Pour Nikola Karabatic qui va vivre sa dernière finale d'Euro, c'est forcément un moment spécial qu'il s’apprête à vivre. On pourrait le croire submergé par l'émotion ou en train de ressasser ces anciennes compétitions, mais le bientôt retraité est dans un tout autre état d'esprit :
"On pense pas à tout ce qu’il y a autour. On a une heure pour écrire notre histoire. J’essaye de ne pas vivre le moment un jour avant et de trop me projeter, de ne pas avoir la pression. Mon job, c’est de la faire redescendre. Je suis déjà hyper heureux d’être là, il y avait rien d’acquis vu le scénario de cet Euro et la qualité des oppositions qu’on a eu. Je vais me concentrer sur le côté positif et le bonheur d’être là à presque 40 ans. C’est pour moi quelque chose d’énorme et j’en suis trop fier."
A moins de quelques heures du dénouement de cette compétition, on espère que les deux équipes sauront nous offrir un spectacle à la hauteur de l'événement.
A Cologne, Théo Alleaume