EURO (M)
"Je me sens en Bleu comme en club pour la première fois", Dika Mem
Arrivé très tôt en Équipe de France, l'arrière droit prends en confiance sur cette compétition et assume ses responsabilités ainsi que son statut en sélection.
"C'est un jour de plus au boulot pour lui, je suis pas étonné, il a trouvé son rythme". Si la formule signée Benoit Kounkoud peut faire sourire quand on lui demande comment il a trouvé la prestation de son arrière droit face à l'Autriche, elle n'en est pas moins révélatrice de l'évolution et de la situation actuelle de Dika Mem en Bleu.
Arrivé en 2016 au sein de l’Équipe de France, la même année de son départ à Tremblay vers Barcelone, le natif de Paris aura mis du temps à assumer ses responsabilités et son statut. Et cette compétition made in Allemagne semble être celle du déclic pour le français : "Il le fait naturellement de prendre ses responsabilités" (Benoit Kounkoud). Mais le mieux placé pour en parler, c'est encore le principal intéressé.
Tu nous parlais que tu assumais plus tes responsabilités, que tu te sentais plus en confiance, tu parles de quel genre de responsabilités ?
Je les prenais déjà avant. Cette année, c'est plutôt en dehors du terrain que ça se passe. Il y a beaucoup de joueurs de ma génération, des mecs un peu plus jeunes que moi et si on regarde bien, il y a pas plus de 5 joueurs qui ont plus de sélection que moi ici, donc forcément tu prends plus d'expérience, tu te sens plus libre de parler, plus en position.
J'ai toujours été quelqu'un de très respectueux, j'ai toujours attendu mon tour, j'ai pas voulu marcher sur les plates-bandes de quelqu'un ou m'imposer devant les autres, mais aujourd'hui, c'est ce que je devais faire pour passer un cap dans l'équipe, cette partie hors du terrain.
Tu as la sensation, sur le tournoi, d'avoir évolué ?
Dans la vie de groupe en-dehors du terrain, c'est là le plus gros oui. Dans les autres compétitions, je pouvais parler mais, je laissais les autres le faire pour me concentrer sur le terrain. Là, on va dire, je prends plus la parole dans le vestiaire, sur notre façon de jouer que ce soit en attaque ou en défense. Je pense que cette compétition, je suis le plus régulier. Avant, c'était bien, mais j'étais pas au niveau de ce que je montrais en club. Aujourd'hui, je pense le démontrer, mais je sais aussi que je peux faire mieux. Je suis content de ma compétition, mais le plus important, c'est l’Équipe de France et pas forcément mes performances.
Est-ce que le fait d'être capitaine au Barca, ça t'aide ?
Peut-être, mais je pense pas directement. Comme je l'ai souvent dit, le fait d'être capitaine, c'est pas quelque chose qui m'intéressait ou qui me met plus de pression que ça mais forcément, je sais ce que c'est d'avoir des responsabilités, ça fait un moment que j'en avais. Le brassard te fait passer un cap, que tu le veuilles ou non et c'est peut-être ça qui m'aide à me sentir légitime.
Tu dirais que tu es pleinement épanoui maintenant ?
Je l'étais déjà avant mais par exemple, j'ai eu pas mal de discussions avec Nikola Karabatic où il m'a toujours poussé, aidé et depuis 2/3 ans, il me fait comprendre que c'est à moi de prendre le leadership. Après moi, je suis toujours dans le respect, je voulais pas bousculer qui que ce soit mais si lui me le dit, c'est que ça doit être comme ça. A partir du moment où j'ai compris que je faisais partie des joueurs qui pouvaient prendre ce leadership, ça s'est fait naturellement ce qui fait qu'aujourd'hui, je me sens en Bleu comme en club pour la première fois.
Tu parles de ton statut dans l'équipe qui pourrait mettre la pression à pas mal de monde, mais tu n'as pas l'air de trop la ressentir.
J’ai toujours été comme ça, décontracté. Ça m’a même été reproché, on m’a reproché de donner l’impression que je m’en fichais des matchs, que je ne me donnais pas à 100%, mais le handball, c’est un plaisir, c’est mon métier certes, mais je prends du plaisir sur le terrain. Pour moi la meilleure façon de bien jouer, c'est de prendre du plaisir et c’est comme ça que je joue bien. La pression, il y en a bien sûr, c’est une grosse compétition avec des gros matchs mais c'est pour ça qu’on est en Équipe de France, on est là pour gagner des titres donc c’est une bonne pression.
A Cologne, Théo Alleaume