EURO (M)
Après l'Autriche, direction les demies ?
Ce soir, les Bleus peuvent déjà se qualifier pour les demi-finales si, et seulement si, ils battent l'Autriche, nation qui a déjà posé des problèmes à de grosses écuries.
Sur le papier, c'est un peu David contre Goliath. Dans les faits, la réalité pourrait être tout autre et ça, les tricolores l'ont bien compris. Si les Bleus sont invaincus dans la compétition et premiers de leur groupe et bien... l'Autriche aussi elle est invaincue.
Une équipe qui n'est pas une surprise
Avec encore un match nul contre l'Allemagne, les Autrichiens sont donc à 4 points, à deux des Bleus. Est-ce qu'au sein du groupe France, on s'attendait à une telle épopée ? Pour les Bleus interrogés, cela n'a rien de très surprenant :
"On joue contre l’équipe la mieux classée dans la poule à part nous, ça place l’enjeu et ça montre aussi la qualité de cette équipe. C’est assez incroyable, surtout avec leur effectif assez réduit, ils jouent sur 8-9 joueurs, c'est une équipe assez restreinte. Cependant, ils ont montré leur capacité à enchainer bien que tout le monde s’attend à ce qu’ils tombent et c’est pas le cas, ils continuent de surprendre et d’impressionner, avec beaucoup de fraicheur." (Guillaume Gille)
Un avis partagé par le capitaine de la défense, Luka Karabatic, qui se méfie de l'état de confiance dans lequel sont les voisins d'hôtel : "Tout leur réussit, tout leur sourit et c'est jamais simple de jouer une équipe en pleine confiance, d'autant plus qu'ils vont arriver sans pression face à nous".
Qualifiée par de nombreux observateurs de "surprise" ou encore de "petite nation", les tricolores n'approuvent pas forcément ces appellations puisque déjà, lors du Mondial 2021, les champions olympiques avaient déjà pu attester de la montée en puissance de cette équipe : "C'était un match accroché, c'était une nation qui montait de plus en plus et là, elle explose" (Luka Karabatic).
Le retour du 7 contre 6
L'une des armes de cette formation autrichienne, c'est évidemment le jeu à 7 contre 6. Si les Autrichiens maitrisent ce système, les tricolores ont eu souvent fort à faire quand il s'agissait de défendre dessus, ce que l'on a pu voir contre la Macédoine du Nord ou encore contre la Suisse. Souvent malmenés par ce système, les Bleus savent très bien qu'ils devront y faire face tout au long de la rencontre, mais rappellent aussi que, bien contré, il peut vite se retourner contre l'équipe qui s'en sert :
"C'est vrai, ils s’appuient beaucoup dessus. On va s’y préparer, mais ça ne reste qu’une manière de jouer. Cela veut aussi dire prendre des risques, ne pas avoir de gardien donc à nous de sanctionner quand c’est possible, de mettre des buts dans la cage vide." (Guillaume Gille)
Parmi les armes dont disposera leur adversaire, les champions olympiques vont aussi devoir défendre sur Tobias Wagner, le pivot autrichien (1m98, 125 kg). Un gabarit des plus imposants qui va demander une adaptation supplémentaire au capitaine de la défense, Luka Karabatic : "C’est sur c’est un point d’ancrage de leur attaque donc ça demande une attention particulière. Après, c’est collectivement qu’on arrivera à le limiter au maximum, il y aura toujours un joueur qui devra le contourner, le couvrir, mais t’as aussi le joueur d’à côté qui peut l’aider en limitant les passes qu’il peut recevoir. Après, il est aussi performant parce qu’il a une base arrière qui est performante, qui peut tirer de loin aussi, donc tu es obligé de les prendre aussi en considération. Il va falloir trouver le juste milieu."
Mostl, facteur X ?
Outre les joueurs de champ plutôt connus comme Wagner ou encore Bylik, il y a un joueur autrichien qui est sur une folle lancée depuis le début du tournoi, c'est le portier Constantin Mostl. Actuellement leader du classement des gardiens (59 parades, 35,54 % d'efficacité), le gardien autrichien s'est notamment illustré lors du nul face à l'Allemagne avec 17 parades au compteur. Malgré une taille plutôt petite pour son poste (1m86), ce dernier compense par une grande mobilité et un style très explosif, étant très rapide et plutôt un gardien de première intention.
Un style qui peut dérouter les tireurs, notamment sur les ailes, là où le portier est assez efficace. Interrogés sur le portier et si cela pouvait influer sur leur façon de tirer, les deux ailiers de Kielce, Benoit Kounkoud et Dylan Nahi se montrent unanimes : "Je ne me prends pas la tête. Que ce soit lui ou un autre, il y a beaucoup de gardiens qui sont en réussite sur ce tournoi. Je pense que c'est le piège de commencer à cogiter trop tôt. C'est simplement des matchs où tu vas être en réussite et d'autres pas, le plus important, c'est de savoir pourquoi" (Benoit Kounkoud).
"Je pense qu'il faut toujours connaître, mais après, c'est surtout au feeling. Si tu fais en fonction du gardien et que le jour J, il change sa manière de jouer, tu vas te faire avoir. Tu marques, tant mieux pour toi, tu rates, tant mieux pour lui" (Dylan Nahi).
Une rencontre cruciale que les Bleus attendent avec beaucoup d'impatience et de sérieux, ne cédant pas à la tentation de prendre leur adversaire de haut. Décrocheront-ils leur ticket ce soir ou faudra-t-il attendre mercredi, réponse dans quelques heures ?
A Cologne, Théo Alleaume