La France confirme et explose la Pologne !

Pour leur second match, la France a explosé la Pologne (21-36) et se place idéalement avant le choc contre l'Allemagne. Un match qui sera décisif pour la compétition : une victoire assurerait le tour principal. Dans le cas contraire, on sort les calculatrices !

Après l'avoir emporté d'une courte tête contre la Macédoine du Nord (29-28), les Bleuets de Franck Prouff sont opposés à la Pologne, coachée par le légendaire Sławomir Szmal mais à priori formation la plus faible de la poule, et espèrent confirmer leur premier succès et faire le plein de buts pour soigner leur goal average général (on en reparle plus bas). Une affaire qui ne semble pas dite d'avance, alors que les Polonais avaient vaincu les Français en match amical en mai dernier.

Fort heureusement, le plan se déroulera sans accroc et ce, dès le début de match. Les Bleuets sont bien en place des deux côtés du terrain, les ailiers Yoni Peyrabout à gauche et Gustave Deloye à droite sont bien en jambes et un écart de 5 unités est fait avant même le quart d'heure de jeu (3-8, 12'). Sous l'impulsion de leur ailier droit Igor Chojnacki (4/5, MVP polonais), les joueurs d'Europe central vont tenter un retour mais l'énergie mise dans la remontada polonaise ne durera pas dans le temps (7-9, 18' ; 11-17, 30').

Des Bleuets sérieux soignent leur goal average

Le second acte sera à sens unique et la France réalisera une fin de rencontre extrêmement sérieuse et appliquée pour soigner leur avance. Par leur 36ème et dernier but, ils portent leur avance à 15 unités et s'imposent sur le plus gros écart de la rencontre (21-36). Du côté des performances des Français, l'ailier gauche de Bruges Yoni Peyrabout terminera logiquement MVP bleu en ayant planté 10 buts en 10 tirs. La base avant aura globalement été mise à l'honneur, avec 5 buts pour l'ailier droit Gustave Deloye (5/8, dont 2/3 pen.) et 4/4 pour le pivot et capitaine Simon Rebel, tous deux sélestadiens. Enfin, derrière sa défense, après une première rencontre où il avait laissé les honneurs à Timothé Riss, le gardien de Dijon Clément Grosjean a réalisé une énorme partie entre ses poteaux avec 7 parades sur 16 tirs, terminant à 44% d'arrêts.

3ème journée : on sort les calculettes

On commence désormais à bien connaître la curieuse formule des nouveaux champions d'Europe. Pour rappel, pour se qualifier au tour principal, la France doit finir 1ère de son groupe ou meilleur seconde des poules A, B et C. Pour cela, elle a son destin en main. Après le succès de l'Allemagne sur la Macédoine (19-25), le choc franco-allemand laisse au vainqueur la première place du groupe et ainsi la qualification au tour suivant. Pour celles et ceux qui souhaiteront suivre la rencontre de demain 19h30 - diffusée par Handball Globe TV (Sportsolid) en France et EHFTV dans les pays où les droits n'ont pas été distribués -, revenons rapidement sur les joueurs à suivre. Les Germaniques ont montré sur leurs deux premières rencontres avoir un 7 solide et équilibré. Sur la base arrière, le droitier Jan Mudrow est le premier artilleur (15 buts en deux matchs) mais le gaucher de Hannovre Leonard Zink s'est également montré efficace (8 buts). Sur l'axe central, Laurin Karrenbauer (Rhein-Neckar Löwen) distribue le jeu et aura notamment bien servi son pivot Bennet Strobel (5/5 face à la Pologne). Opposée à une Pologne maillon faible de son groupe et une Macédoine privée de Damjan Mitev, les Allemands vont voir chez les Français leur premier test dans un championnat d'Europe dans lequel ils peuvent nourrir des espoirs de médaille.

Pour la seconde place, la situation se corse et dépend de nombreuses perspectives qu'il serait laborieux d'explorer de façon exhaustive. En cas de défaite ou de match nul, la France serait seconde de son groupe et devrait limiter la casse face aux Allemands pour tirer son épingle de la comparaison avec les seconds des groupes A et C. Pour rappel, dans la comparaison des seconds, on s'intéresse en premier lieu au nombre de points acquis. En cas d'égalité, c'est le goal average général qui est pris en compte. À ce jeu là, la large victoire française contre la Pologne fait du bien et porte leur compte à +16 (total qui serait naturellement réduit par une défaite face à l'Allemagne).

Dans la poule A, la Serbie a d'ores et déjà acquis la première place de son groupe après ses succès contre les Slovènes (34-32) aujourd'hui et les Croates en première journée. Ce sont donc la Croatie et la Slovénie, à deux points, qui s'affrontent pour la seconde place. Avec un match nul, les deux équipes n'atteindraient que les 3 points et ne seraient pas en mesure d'inquiéter les Bleuets. Du reste, la Croatie compte actuellement un goal average de +9, tandis que la Slovénie est à +0. Une victoire des seconds serait ainsi plus confortable pour la France.

Mais c'est le groupe C qui semble largement le mieux parti pour attraper le ticket réservé au meilleur second. Opposés pour la tête du groupe, le Danemark et la Norvège ont tous deux roulé sur la République Tchèque comme l'Ukraine. Tous deux à 4 points, un match nul les assurerait de leur qualification à tous les deux, même en cas de match nul entre la France et l'Allemagne. Du reste, les Français devront impérativement espérer une large victoire danoise. Les Danois comptent actuellement un goal average général de +33 et il semble plus qu'improbable de les voir redescendre en dessous du goal average des Bleuets (+16). Par contre, la Norvège n'est "qu'à" +22. Si ce scénario n'est pas le plus probable, les Français peuvent espérer, en cas de courte défaite contre l'Allemagne, que le Danemark frappe un grand coup dans cette compétition en l'emportant contre les norvégiens d'un large écart, d'au moins 8 buts. Sans cela, une défaite française les condamnerait hors du tour principal. Ils seraient alors envoyés vers le tour intermédiaire afin de jouer les places 9-16, comme leurs homologues U20 en juillet.

Mais outre ces calculs alambiqués, et le choc Danemark-Norvège ayant lieu en même temps que le match de la France, les Bleuets ont entre leurs mains la possibilité d'éviter de laisser leur destin entre les mains danoises : pour cela, la victoire contre l'Allemagne, dans un choc qui marquera l'expérience de cette équipe, sera obligatoire.

Retrouvez les résultats de la première journée et la composition des poules sur l'espace Résultats.

Antoine Piollat