LDC (F) – J6
Les Messines viennent à bout du CSM Bucuresti
La première mi-temps aurait pu prédire un match sans complexe pour les Messines, mais cela n'aurait pas reflété la combativité qui anime le club roumain. Et après que les Roumaines aient repris l'ascendant psychologique, les deux équipes se sont livrés un combat armé sous haute tension. Finalement, grâce à une défense étagée proposée en fin de match, et aux derniers arrêts de Cléopatre Darleux, les Messines réussissent leur pari et repartent victorieuses du CSM Bucuresti (31-32).
Les Messines se déplacent aujourd'hui en Roumanie, dans le célèbre club du CSM Bucuresti, où quelques Françaises y ont déjà porté les couleurs. Actuellement quatrième du groupe A, avec une défaite à leur actif, les deux clubs ne vont rien lâcher pour remporter ce match avant le break de la trêve internationale. Et l'ancien club de Laura Flippes a bien les armes pour y arriver, notamment grâce à recrutement estival, avec l'arrivée de Ingér Smits, Emma Friis, Djurdjina Jaukovic, et la célèbre gardienne brésilienne Gabriela Goncalves Dias Moreschi.
Une efficacité messine, sans conteste, à 83 %
Du côté de Metz, Emmanuel Mayonnade décide de faire confiance à Chloé Valentini, Tyra Axner, Léna Grandveau, Sarah Bouktit, Laura Flippes, Lucie Granier et Cléopatre Darleux pour démarrer la rencontre. C'est d'ailleurs elle qui réalise la première parade sur le tir tenté de Monika Kobylinska, et qui nous offre une première relance milimétrée sur son ailière droite. En mouvement, Axner et Grandveau se lancent parfaitement vers le chemin du but pour emmener leur équipe dans les meilleures dispositions (0-3, 3'). L'ancienne coach des Neptunes de Nantes, Helle Thomsen, est contrainte de poser son temps mort une minute plus tard alors que son équipe n'arrive toujours pas à scorer (0-4, 4'). Le temps mort remplit son objectif et les Roumaines retrouvent petit à petit de leur efficacité, tout comme Moreschi qui réalise sa première parade après neuf minutes de jeu (5-8, 9'). Deux duos se détachent dans les attaques de part et d'autre, Grandveau / Axner pour les Messines avec sept buts à elles deux, et du côté du CSM, Elizabeth Omoregie et Kobylinska qui comptabilisent huit buts. Finalement, les attaques se passent bien et c'est en défense que les rangs doivent se resserrer (10-12, 17'). Les Messines y travaillent et les deux nouvelles parades de Darleux, dont une magnifique à six mètres, leur permettent de créer un nouveau break (10-16, 20'). Après ce 4-0 subit en cinq minutes, Thomsen rappelle à nouveau ses joueuses en insistant (en partie) sur le repli défensif. Mais les Messines sont très appliquées, et adaptent parfaitement leurs offensives, en libérant cette fois-ci une passe décisive sur Bouktit, peu utilisée jusqu'à présent. La première infériorité numérique pour les Messines, avec la sortie de Djazz Chambertin, permet aux Roumaines de limiter la casse (13-17, 24'). Mais une fois complète, les solutions reviennent facilement notamment grâce au bras libéré d'Axner qui continue son festival (7/8). Mayonnade n'a pas besoin de changer son sept majeur qui se trouve les yeux fermés face à une défense stupéfaite (15-19, 28'). Il décide de poser son temps mort à quinze secondes de la fin pour donner ses consignes sur la dernière offensive qui ne sera malheureusement pas transformée face à des Roumaines qui semblent avoir retrouvé de leur volonté en cette fin de mi-temps (16-19, MT).
L'ascendant psychologique revenu aux Roumaines
A la reprise, les deux équipes trouvent de nouvelles solutions face à des gardiennes qui n'arrivent pas à décoller de leurs 3-4 parades. Et l'échec au tir de Bouktit va dorénavant conduire les Roumaines à une longueur de retard (19-20, 33'). Il faut dire que la pression défensive donnée au centre par Emilie Arntzen et Jaukovic fait du bien au moral des Roumaines. Avec une confiance qui se retrouve et un public qui les porte, le CSM réussit à relancer le match (22-22, 38'). Mayonnade décide de poser son temps mort et de faire ses premiers changements avec l'entrée de Petra Vamos et de Zsofi Szemerey. Mais la réaction n'est pas encore arrivée : les Messines restent passives face à des Roumaines qui prennent clairement l'ascendant psychologique. Il aura fallu trois minutes pour que Mayonnade pose un nouveau temps mort pour casser le rythme infligé (25-22, 41'). Les Messines se ressaisissent et retrouvent enfin le chemin du but (25-23, 43'). Et la combativité de Flippes et l'audace de Valentini assurent la réaction qu'on attendait, ce qui promet un dernier quart d'heure sous haute tension (25-25, 44'). De l'autre côté, on peut compter sur les Allemandes, Smits et Alina Grijseels pour rivaliser. L'exclusion d'Omoregie pourrait offrir une fenêtre positive aux Messines, mais c'était sans compter sur le réveil de Moreschi qui complique la tâche aux Françaises qui n'arrivent plus à trouver le chemin du but (30-27, 50').
Les dix dernières minutes insoutenables
L'infériorité numérique n'aura pas perturbé les Roumaines qui continuent d'imposer leur rythme offensif, et pourtant sans Cristina Neagu qui campe sur le banc depuis la première mi-temps. La solution viendra aussi des gardiennes ... Et c'est Darleux, revenue sur les terrains, qui s'en charge, en réalisant deux parades consécutives sur Friis pour relancer son équipe (30-30, 53'). Et à l'oeuvre sur une septième parade, Bouktit n'a plus qu'à tromper Moreschi pour reprendre le lead (30-31, 54'). Il faut dire que la 3-3 proposée par Mayonnade depuis quelques minutes réussît aux Françaises qui sont plus mobiles en défense. Valentini réussit d'ailleurs son interception et transforme sa contre-attaque (30-32, 56'). Grâce à des nerfs solides, l'ascendant repart à l'Ouest, même si on aurait aimé que le refus de jeu ne soit pas sifflé sur le but de Flippes. Car la balle de -1 repart aux Roumaines. L'ailière droite du CSM trouve la lucarne, et les Messines n'arrivent pas à transformer leur deuxième et dernière attaque. La dernière possession sera donc dans les mains des Roumaines qui ont la possibilité de "gagner le match nul." Mais grâce aux derniers efforts de Darleux, et à la pression défensive, Kobylinska n'arrive pas à retourner la situation. Le cri de soulagement se fait entendre, et le sourire aux lèvres du côté des Messines qui repartent victorieuses de ce déplacement (31-32, SF).
On retrouvera les Messines après la trêve internationale, le dimanche 10 novembre prochain à 14h en Slovénie (Krim Mercator Ljubljana) dans le nouveau club d'Ana Gros et de Tamara Horaceck.