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Ludwisburg libère ses joueuses faute de garanties financières

, par Isakovic

Jenny Carlson - HB Ludwigsburg (Crédit : EHF)

La crise couvait depuis plusieurs jours, elle est désormais ouverte. En grande difficulté financière, HB Ludwigsburg a annoncé avoir libéré l’ensemble de ses joueuses de leur contrat. Une mesure radicale qui illustre l’ampleur du séisme traversé par le triple champion d’Allemagne en titre.

Officiellement placé sous procédure d’insolvabilité le 22 juillet dernier, le club du HB Ludwisburg – ex-Bietigheim – tente de survivre avec le soutien d’un administrateur judiciaire. Mais faute de garanties économiques et après l’échec d’un projet de refinancement via de nouveaux sponsors, la direction a dû se résoudre à mettre fin à tous les contrats professionnels en cours comme annoncé ce soir par un communiqué du club.

Parmi les joueuses concernées, de grands noms de la scène internationale se retrouve dans l'incertitude comme les suédoises Johanna Bundsen et Jenny Carlson, les allemandes Xenia Smits, Antje Döll ou encore Jenny Behrend, ainsi que la pivot espagnole Kaba Gasama. Cette décision met un terme brutal à l’un des effectifs les plus compétitifs d’Europe.

Malgré cette décision, le club maintient sa volonté de poursuivre le championnat de Bundesliga, même avec un effectif profondément remanié. Mais en cas d’ouverture officielle de la procédure d’insolvabilité, un retrait de 8 points lui serait infligé, rendant toute ambition sportive illusoire.

Champion d’Allemagne et vainqueur de la Coupe et de la Supercoupe en 2025, Ludwigsburg passe en quelques semaines du sommet à l’abîme. Une chute brutale, symbole d’un modèle économique fragilisé dans le handball féminin de haut niveau. Après les Vipers de Kristiansand, un autre grand nom du handball sombre, alors que la situation du handball féminin semble si précaire en France et en Europe. L'EHF va elle aussi trancher sur le sort des Allemandes dans la plus prestigieuse des compétitions de la scène européenne.

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Aritz
Aritz
1 mois il y a

« On ne peut pas être ce que l’on ne voit pas ! » Candice Prévost. « Pour obtenir de la visibilité, les sportives sont tentées de « prouver » qu’elles méritent une professionnalisation, une médiatisation. Leur demander de faire jeu égal, c’est faire peser sur elles la responsabilité de l’organisation sportive inégalitaire qu’elles subissent (salaire, entraînement…). Le lien est pourtant établi de longue date entre moyens et performances. Si les stéréotypes diminuent dans les récits médiatiques, les différences persistent : moins de suspense, un ton moins enthousiaste, moins de verbes d’action pour les sportives, et ce indépendamment de la performance. Tant que ces stéréotypes seront utilisés, à dessin, pour distinguer et hiérarchiser sports féminin et masculin, l’ensemble de l’écosystème, des entraîneurs aux journalistes, préférera se tourner, dans ce milieu très concurrentiel, vers ce qui offre les meilleures perspectives de carrière. Accepter que l’égalité ne se réalise qu’à condition d’être rentable financièrement, c’est dépolitiser la question : lutter contre l’invisibilisation du sport féminin, c’est d’abord lutter pour l’égalité entre hommes et femmes ». Colin MARTIN. « Comment lutter contre l’invisibilisation du sport féminin ? » La différence n’est pas une fatalité : elle est le reflet d’un manque de stratégie, d’investissement et de volonté politique. Sans politique d’accompagnement ambitieuse, la médiatisation du sport féminin reste marginale, même dans En Allemagne comme en France, le handball féminin semble avoir les mêmes difficultés à exister, d’où le commentaire ci- dessus.

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