Les Bleues montent le ton face à la Pologne

Alors que le tour principal à débuté pour certaines équipes, les Bleues jouaient leur dernier match de groupe face à la Pologne. Après deux victoires logiques face à la Tunisie et la Chine en ouverture, l'équipe de France lançait véritablement leur mondial, avec l'objectif de partir à Rotterdam avec quatre points dans les bagages. 

Pour leur dernier match de poule, les Bleues démarrent avec Hatadou Sako dans les buts, Lucie Granier et Nina Dury sur les ailes, Sarah Boukit en pivot et Orlane Kanor, Léna Grandveau et Marie-Hélène Sajka sur le base arrière.

Une entame brouillonne, la France en réaction

Les Bleues connaissent un début de match délicat, Orlane Kanor manquant deux tirs face à une Adrianna Placzek déjà décisive, tandis que Paulina Uscinowicz décoche un missile sur son premier tir lointain. Les pertes de balle françaises offrent des munitions aux Polonaises, mais la barre transversale puis Léna Grandveau permettent aux Tricolores de rester dans le coup. La jeune arrière messine insiste et trouve à nouveau une nouvelle solution à mi-distance. Les Bleues peinent toutefois sur le jeu intérieur : Natalia Pankowska profite de deux oublis défensifs pour maintenir l’avantage polonais (2–4, 6’). En difficulté dans tous les secteurs, même la première montée de balle se conclut par un échec, heureusement compensé par le raté de Magda Balsam, mais Monika Kobylinska, elle, continue d’imposer son duel face aux arrières françaises.

L’entrée de Clarisse Mairot donne un vrai souffle au jeu d’attaque. Malgré un troisième arrêt de Placzek face à Marie-Hélène Sajka, l'arrière gauche de Brest dynamise les circulations et finit par trouver deux fois Pauletta Foppa pour ramener les Bleues à hauteur (5–5, 12’). Les deux équipes se rendent coup pour coup et Léna Grandveau, elle, continue son festival en offrant un caviar à Foppa (7–7, 14’). La France se montre ensuite brouillonne malgré la supériorité numérique provoquée par Pauletta Foppa, et la Pologne en profite : Monika Kobylinska transperce encore la défense, avant l’exclusion de Foppa et un nouveau break rouge et blanc (7–10, 17’). Sébastien Gardillou n’a d’autre choix que de poser son temps-mort.

Marie-Hélène Sajka relance les siennes au bout de la possession, mais Magda Balsam lui répond trop facilement malgré l’entrée de Floriane André, qui ne suffit pas à enrayer la réussite polonaise. Suzanne Wajoka entre sur le parquet et poursuit son 100%. Méline Nocandy, installée en pointe de la défense 1–5, intercepte un ballon clé qu’elle offre à l'ailière messine pour l'égalisation (12–12, 22’).

Léna Grandveau revient aussi aux affaires, Pauletta Foppa glisse en poste d’arrière droite pour lancer un système à deux pivots, et Méline Nocandy exploite les espaces libérés pour redonner de la fluidité au jeu. Suzanne Wajoka conclut un nouveau jeu sur le grand espace et donne pour la première fois l’avantage aux Bleues (14–13, 24'). Mais Karolina Kochaniak réplique immédiatement. Léna Grandveau arrache ensuite deux minutes contre Natalia Nosek, Sarah Bouktit transforme le premier penalty tricolore et Suzanne Wajoka intercepte encore un ballon pour s’offrir son troisième but.

La fin de période reste désordonnée : l'ailière originaire de Nouvelle-Calédonie rate sa première contre-attaque et Magda Balsam profite du repli tardif français. Léna Grandveau trouve la faille dans l’intervalle extérieur, mais sur la dernière action, elle est sanctionnée sévèrement d'un deux minutes. Uscinowicz conclut et permet à la Pologne de virer en tête à la pause (18–17, MT).

Accélération fulgurante et domination française

Hatadou Sako retrouve sa place au retour des vestiaires, tout comme Orlane Kanor sur la base arrière. En infériorité numérique, les Bleues encaissent d’entrée l’égalisation, et Pauletta Foppa voit son tir repoussé par une Adrianna Placzek toujours aussi solide. Daria Michalak manque cependant le cadre et la France reprend la main : malgré l’impact défensif polonais, Pauletta Foppa s’arrache dans son un-contre-un pour redonner l’avantage. Orlane Kanor se place en pointe de défense, mais les Bleues ne voient pas l’ailière de Braila, Daria Michalak, s'infiltrer au poste de pivot. Tamara Horacek réplique immédiatement avec une superbe lucarne dont elle a le secret. Derrière une récupération défensive, la capitaine enchaîne et conclut la transition (21–19, 35’). La Pologne s’appuie encore sur Monika Kobylinska, intenable dans ses prises d’intervalle, avant qu’Hatadou Sako ne signe une première parade importante sur l’aile gauche.

Léna Grandveau libère ensuite les siennes avec un tir à ras du sol à la fin de la possession et Hatadou Sako enchaîne une seconde parade. Pauletta Foppa conclut et provoque en prime les deux minutes contre Paulina Uscinowicz (24–20, 38’). En supériorité numérique, Méline Nocandy se place en strict sur Karolina Kochaniak, mais la Polonaise trouve malgré tout la faille. Sur un mauvais changement, les Polonaises se retrouvent à quatre : Suzanne Wajoka ne se fait pas prier pour transformer la situation. Les Polonaises tentent de briser le rythme, Monika Kobylinska temporise et Katarzyna Cygan conclut au bout de la possession, mais Léna Grandveau s’engouffre dans l’espace libre pour redonner quatre longueurs d’avance (26–22, 41’). En retard défensivement, Pauletta Foppa est de nouveau exclue et c’est encore Suzanne Wajoka qui fait basculer la dynamique : interception fulgurante, montée de balle avec Léna Grandveau et conclusion. Lucie Granier, jusque-là parfaitement contrôlée, est enfin trouvée sur son aile et retrouve l’efficacité qui la caractérise.

La Pologne insiste et n'abdique pas avec Magda Balsam et Katarzyna Cygan, mais Méline Nocandy marque avant de sortir en se tenant la cheville (30–25, 45’). Après un bon travail défensif, Lucie Granier trouve d’abord la barre de Barbara Zima puis ajuste son tir sur l'action suivante. Le jeu polonais s’enraye complètement : la France impose son 1–5, provoque un refus de jeu, et repart à toute vitesse pour creuser l’écart (33–26, 50’). Clarisse Mairot, de retour sur le parquet, apporte son tranchant face à une Katarzyna Cygan dépassée dans les duels. Tamara Horacek et les joueuses du secteur central profitent du grand espace pour tuer tout suspense : l’écart grimpe à dix d'écart (38–28, 55’). Les Bleues déroulent mais veulent soigner la différence de buts, avec l’idée de passer la barre des quarante pour la troisième fois en trois rencontres. Alicia Toublanc retrouve la confiance en marquant à six mètres, et Hatadou Sako conclut sa prestation par une dernière parade-relance sur Lucie Granier, dont le but est finalement accepté au buzzer (42 – 28, SF).

Après une première période compliquée, les Bleues ont pris le contrôle grâce à une défense alternée parfaitement maîtrisée et un grand espace dévastateur. Une seconde mi-temps référence pour lancer leur mondial. Inquiétude, toutefois, autour de Méline Nocandy dont la cheville droite était dans une poche de glace pendant le dernier quart d'heure de la rencontre. La blessure de la Brestoise s'ajoute à celle de Fatou Karamoko.

Les Bleues prennent le chemin de Rotterdam avec le plein de points, le plein de buts, et devront poursuivre leur montée en puissance avant d'affronter, l'Autriche, l'Argentine et les Pays-Bas, chez elles, en point d'orgue du tour principal.

Les Stats des Bleues

Gardiennes : Floriane André (0/6), Hatadou Sako (8/30)

Joueuses de champs : Méline Nocandy (2/3), Alicia Toublanc (2/2), Clarisse Mairot (2/2), Nina Dury (0/2), Marie-Hélène Sajka (2/3), Orlane Kanor (2/5), Tamara Horacek (4/4), Pauletta Foppa (7/8), Lucie Granier (6/7), Onacia Ondono (1/1), Sarah Bouktit (1/1), Léna Grandveau (7/7), Suzanne Wajoka (6/7), Emma Jacques

Exclusions temporaires : Clarisse Mairot, Pauletta Foppa (x2), Léna Grandveau