IHF
Phillipe Bana, candidat à la vice-présidence de l'IHF

Le Congrès ordinaire de l’IHF (19-22 décembre au Caire) s’annonce sous haute tension. Quatre candidats briguent la présidence mondiale, dont l’Égyptien Hassan Moustafa, en place depuis 25 ans, mais désormais sérieusement challengé par l’Allemand Gerd Butzeck. En coulisses, la France tente de placer ses hommes, Philippe Bana et Rémy Lévy, alors même que la Fédératon française de handball est mise en cause sur sa gestion.
C’est un scrutin qui pourrait redessiner l’équilibre du handball mondial. À 80 ans, Hassan Moustafa entend conserver les rênes de l’IHF, qu’il dirige sans partage depuis 2000. Le dirigeant égyptien, décrié depuis plusieurs années par différents scandales, dirige la fédération internationale d'une main de fer, devra cette fois composer avec une opposition organisée. L’Allemand Gerd Butzeck, ancien secrétaire général du Forum Club Handball, mène la fronde européenne avec l’ambition de « moderniser et démocratiser » une gouvernance jugée opaque. Derrière eux, le Slovène Franc Bobinac et le Néerlandais Tjark de Lange apportent d’autres sensibilités, mais c’est bien le duel Moustafa–Butzeck qui concentre l’attention.
La gestion de la FFHB contestée
La France, elle, joue une partition plus délicate. Philippe Bana, président de la FFHB depuis 2020, se présente au poste stratégique de premier vice-président de l’IHF en remplacement de son prédécesseur à la FFHB, Joel Delplanque. Mais la révélation d’une enquête mise au jour par le journal Ouest-France cette semaine a jeté une ombre sur sa candidature. Selon le quotidien breton, la Fédération française accumule des dettes importantes et affiche une gestion « catastrophique » : redressement URSSAF possible de plus d’un demi-million d’euros, départs massifs de salariés, cas de harcèlement, dénonciations de méthodes de management brutales et systèmes opaques d’indemnisation des équipes de France, via une fondation externe, ou encore des contrats déguisés pour les staff medicaux pour éviter le paiement de charges. Une crise qui fragilise considérablement la crédibilité de son président au moment d’ambitionner l’un des plus hauts postes de l'IHF.
L’affaire ne s’arrête pas là. Toujours selon Ouest France, le vice-président de la FFHB et ancien président du MHB, Rémy Lévy, vise une place au Tribunal arbitral de l’IHF. Or, il se retrouve lui aussi au cœur des secousses hexagonales. Son intervention directe dans la gestion de l’arbitrage national – demandant par courrier la suspension des descentes de plusieurs officiels – a provoqué la colère du corps arbitral et entraîné la mise en retrait d’Olivier Buy, patron de l’arbitrage français. Un épisode perçu comme une ingérence politique lourde de conséquences auprès d'une population souvent malmenée et qui demande une neutralité la plus totale.
Une nouvelle dynamique nécessaire pour le handball international
Dans ce contexte, la double candidature française suscite des interrogations. Alors que le monde du handball attend de ce Congrès du Caire un débat de fond sur l’avenir de son sport – entre continuité incarnée par Moustafa et volonté de changement portée par Butzeck –, la France pourrait voir son influence entamée par sa propre crise interne. Au-delà de toutes ces affaires, l'avenir du handball mérite que ses dirigeants prennent conscience que sa reconnaissance internationale est de plus en plus discutée y compris au sein du CIO pour les JO.
Un vrai débat doit avoir lieu lors de ce Congrès au Caire pour qu'une nouvelle dynamique du handball international soit mise en place et portée des dirigeants impliqués, investis et désintéressés !
Les candidats
Président
Hassan Moustafa (Égypte) – réélection
Franc Bobinac (Slovénie) – nouvelle candidature
Gerd Butzeck (Allemagne) – nouvelle candidature
Tjark de Lange (Pays-Bas) – nouvelle candidature
1er Vice-Président
Philippe Bana (France)
Ali Mohamed Eshaqi (Bahreïn)
Trésorier
Anna Rapp (Suède) – réélection
Comité exécutif (2 membres)
Narcisa Lecușanu (Roumanie) – réélection
Francisco V. Blázquez García (Espagne)
Commissions et Tribunaux
COC (Compétitions) : Per Bertelsen (Danemark, réélu) ; Pascal Jenny (Suisse)
PRC (Règles & Arbitres) : Per Morten Sødal (Norvège, réélu)
CCM (Coaching & Méthodes) : Dietrich Späte (Allemagne, réélu) ; Taiysir Mansi (Jordanie) ; Nur Maye Osman (Somalie)
Commission Médicale : Yannick Mossus (Cameroun)
Développement : Tomislav Grahovac (Croatie, réélu) ; Bruno Souza (Brésil)
Tribunal arbitral (président) : Zoran Radojicic (Monténégro, réélu)
Membres Tribunal arbitral (10) : Pedro Mourao (Portugal, réélu) ; Alazne Giraldo Iglesias (Espagne) ; Matea Horvat (Croatie) ; Rémy Lévy (France) ; Barış Orhonlu (Turquie)
Commission d’arbitrage (président) : Lovro Badzim (Croatie, réélu)
Membres Commission d’arbitrage (10) : Mouadh Ben Zaied (Tunisie, réélu) ; Elena Borrás Alcaraz (Espagne, réélu) ; Miguel Fernandes (Portugal, réélu) ; Elizabeth Ling Yang (Hong Kong, réélu) ; Nicolae Luca (Roumanie) ; Muhammad Amir Yousaf (Pakistan)