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L'USAM et Degouy, sur le chemin des hauteurs ? (11/16)

, par Balic

DEGOUY David (Nîmes)

L’USAM Nîmes a connu bien des visages la saison dernière : départ encourageant, automne noir avec six défaites de rang, puis redressement spectaculaire jusqu’à une 6ᵉ place finale. Pour notre Tour de France des équipes, l'entraîneur nîmois David Degouy décrypte cette première année et fixe le cap d’une saison qu’il veut ambitieuse.

Arrivé l’été dernier dans le Gard, David Degouy a vécu une première saison riche en émotions. Après un bon départ, l’USAM a traversé un automne morose, marqué par six défaites de rang. Mais Nîmes a su trouver la résilience pour remettre les choses à plat : exigence quotidienne, travail partagé avec le staff, les joueurs et la direction. Cet équilibre retrouvé a permis d’enchaîner douze matchs sans défaite et de finir à la 6ᵉ place. Nous avons échangé avec l’entraîneur nîmois pour revenir sur cette année un peu folle et évoquer les défis qui l’attendent avec un effectif renouvelé.

Sebastian Kaczor USAM - crédit : Manon Combaluzier

« D’abord, on défend» : le mantra nîmois

L’identité de jeu nîmoise, David Degouy n’a pas mis longtemps à la formuler. « L’aspect défensif, c’est vraiment l’ADN de l’USAM. Mon souhait à mon arrivée, c’était de m’appuyer sur ces points forts. D’abord, on défend. »

Le message a été reçu dès les premiers mois : tous les joueurs, des cadres aux plus jeunes, ont dû s’investir dans ce projet. « Le souhait est d’avoir des joueurs qui s’investissent dans le projet défensif, qu’il soit technique, tactique, mental et physique. » Avec un objectif clair : être une équipe difficile à bouger, capable de fermer les espaces, de replier vite et de contraindre les adversaires à des tirs compliqués. Les résultats ne se sont pas fait attendre : l’USAM a terminé 4ᵉ défense du championnat. Ce socle a permis de traverser les tempêtes de l’automne et de préparer le spectaculaire rebond qui a suivi.

Une série historique

Le premier automne de David Degouy à la tête de l’USAM a laissé des traces. Six défaites de rang, un calendrier déséquilibré avec de nombreux déplacements et même quelques couacs logistiques : la période a été lourde à digérer. Mais la trêve internationale a permis de remettre les compteurs à zéro. « Après la période internationale, on a fait un très bon travail, une très belle remise à plat avec des échanges de qualité, que ce soit avec les joueurs, le staff ou la direction », rappelle l’entraîneur.

Le résultat est spectaculaire : une invincibilité de douze matchs consécutifs entre fin novembre et avril, un record dans l’histoire du club. « On a égalé la génération dorée 92-93, championne de France. Ça, c’est une vraie fierté collective », souligne Degouy. Après cette série, qui s'est terminée le soir d'une défaite à Nantes, l'USAM a également remporté le derby contre Montpellier (30-28) qui n’avait plus souri aux Nîmois depuis 10 rencontres.

Cette dynamique a replacé le club dans le haut du tableau, jusqu’à la 6ᵉ place finale. Mais Degouy garde les pieds sur terre : « On a retrouvé une solidité, mais il faut maintenant la prolonger dans le temps. » Et ce, malgré un groupe sérieusement remodelé à l’intersaison...

Julien REBICHON (USAM) - Crédit : Manon Combaluzier

Effectif remodelé : des cadres partis, des renforts ciblés

L’intersaison a marqué une vraie rupture à Nîmes. Le club a dit adieu à plusieurs figures emblématiques : son capitaine historique Julien Rebichon, son goléador égyptien Mohammad Sanad, le soldat Luc Tobie ou encore l'enfant du club Tom Poyet. Autant de départs qui ont tourné la page d’une génération.

Pour compenser, l’USAM a misé sur des arrivées de qualité. Le retour de Jean-Loup Faustin, pré-formé au club et désormais joueur complet, doit redonner un vrai liant au jeu nîmois. Arthur Anquetil vient renforcer l’aile gauche, Gustaf Wedberg arrive de Suède avec un CV garantissant des solutions à droite, tandis que l’arrière hongrois Máté Onodi a convaincu dès la préparation. Dans les cages, l’international bosnien Harun Hodžić épaulera Wesley Pardin en janvier dès son retour de blessure (croisés).

La jeunesse continue aussi de s’affirmer et de saisir les chances que lui tend le staff nîmois. Les dirigeants de l'USAM ont ainsi fait le choix de ne pas recruter de joker pendant la période d'absence de Hodžić. Les jeunes Marius Del Blanco, Clément Grosjean et Rémi Draussin accompagneront donc Wesley Pardin sur la première partie de saison. Bastien Lafosse dont le bras gauche a été aperçu en fin de saison dernière, Kenzo Guironnet (pivot) sont également intégrés progressivement au groupe. Le retour de Reyhan Zuzo, après un prêt convaincant à Caen, donnera de la profondeur à un effectif qui a perdu des repères mais garde du potentiel, surtout avec un entraîneur connu pour son goût pour la formation des jeunes talents.

Jean-Loup Faustin (US Dunkerque Grand Littoral HB)

« Jean-Loup colle parfaitement à l’ADN du club »

Les jeunes Nîmois auront un exemple supplémentaire sous les yeux cette saison. Le retour de Jean-Loup Faustin incarne l’un des coups majeurs du mercato du président Tebib. Passé par le pôle Espoirs de Nîmes et capitaine des moins de 18 ans de l'USAM, avant de poursuivre sa carrière à Montpellier, Chambéry puis Dunkerque, le demi-centre de 30 ans retrouve un club qu’il connaît intimement. Pour David Degouy, le choix s’est imposé avec évidence : « C’est un joueur très complet, offensivement comme défensivement, qui colle parfaitement à l’ADN du club. »

Formé au contact de leaders comme Guigou, Gérard, Simonet, Kavticnik ou Porte avec qui il a remporté la Ligue des Champions en 2018, Faustin apporte une expérience rare, doublée d’une culture nîmoise qui l'a suivi tout au long de sa (déjà) belle carrière. Son intégration a été immédiate, comme l’a souligné son entraîneur : « Dans la préparation, il a montré une très belle communication avec ses partenaires, que ce soit sur le terrain ou en dehors. »

Au-delà de ses qualités de jeu, c’est aussi son profil de leader de vestiaire qui doit compter. Faustin connaît les exigences de la Starligue, il sait faire le lien entre les générations, et son retour au Parnasse sonne comme un symbole : reconnecter le présent de l’USAM avec ses racines de combativité et d’engagement, dans la lignée de ses illustres ancêtres clermontais : Julien Rebichon et Benjamin Gallego.

Hugo Kamtchop Baril (USAM) - Crédit : Manon Combaluzier

Kamtchop-Baril, en capitaine "naturel"

David Degouy n’a pas hésité au moment de choisir son capitaine pour remplacer Julien Rebichon : « Pour Hugo, le choix s’est fait assez naturellement. » À 28 ans, après deux saisons presque blanches, le retour d'Hugo Kamtchop-Baril  l’an dernier a marqué les esprits. « Il est remonté en charge avec du talent match après match. Il semble important de pouvoir mettre ce joueur en avant », explique l’entraîneur.

Le pivot incarne la continuité d’un groupe qui a perdu plusieurs cadres. « Il arrive en pleine maturité de sa carrière. On espère le voir encore progresser et donner son meilleur, car il a encore une très belle marge de progression due à ses deux années blanches », insiste Degouy.

PARDIN Wesley (Nîmes)

Dans les buts, “c’est le moment de l’arrêt qui compte”

David Degouy dresse un bilan positif de la saison passée dans les cages : « Quand on a un gardien qui termine à plus de 30 %, je ne peux être que satisfait. »

Mais au-delà des statistiques globales, l’entraîneur va plus loin : « Pour moi, le plus important, c’est le moment de l’arrêt. Je préfère un gardien qui fait 8, 9 ou 10 arrêts dans les moments clés plutôt qu’un autre qui en fait 16 ou 18 mais qui rate la balle de match. J'aime la notion de "momentum" et pour le coup, sur notre série de 12 matchs sans défaite, on en a forcément maîtrisé quelques uns dans des fins de rencontre très serrées et je suis donc très satisfait de ce qu'on pu produire Wesley [Pardin] et Dylan [Soyez]".

Cette saison, la donne change : Dylan Soyez est parti, la recrue chambérienne Harun Hodžić ne reviendra de blessure qu’en janvier. L’USAM a choisi de faire confiance à ses jeunes (Marius Del Blanco, Clément Grosjean, Rémi Draussin) pour épauler Wesley Pardin qui aura donc les clés du camion jusqu’à l’hiver. Le gardien international, capable de séquences de très haut niveau, sera une pièce maîtresse : s’il évolue dans ses meilleurs standards, l’USAM pourrait disposer d’un véritable rempart. Et si les jeunes parviennent à répondre présents, ce secteur pourrait offrir à l’USAM une assise décisive... dans les moments qui comptent !

Effectif USAM Nîmes Gard 2025-2026

Gardiens : Pardin (#12), Hodžić (#40, retour janv.), Del Blanco, Grosjean, Draussin
Ailes gauches : Anquetil (#76), Vincent (#13), Berthet-Macle (#15)
Arrières gauches : Acquevillo (#27), Gibelin (#8), Nol (#30)
Demi-centres : Derisbourg (#5), Faustin (#28), Zuzo (#9)
Arrières droits : Onodi (#71), Abdelhak (#48), Lafosse
Ailes droites : Gibernon (#20), Peyre (#3), Wedberg (#11)
Pivots : Kamtchop-Baril (#17, cap.), Kaczor (#41), Guironnet

Team USA, Jeux Olympiques ? « L’USAM reste ma priorité absolue »

David Degouy n’en est pas à son premier contact avec le handball américain. Il avait déjà travaillé avec la sélection féminine en 2013, aux côtés de Christian Latulippe. Douze ans plus tard, il a été rappelé comme « European Expert » pour accompagner le développement du Team USA en vue des Jeux Olympiques de Los Angeles 2028.

Une double casquette qu’il assume, mais sans ambiguïté : « Cette saison, la priorité absolue est à mon club, à l’USAM Nîmes Gard. Je ne serai pas sur le banc lors des compétitions internationales, je serai à Nîmes lors des semaines internationales. Mon rôle est surtout d’aider à tisser des liens avec l'Europe, à placer des joueurs en Europe et de soutenir le projet à distance. Je remercie le président Tebib de m'avoir permis de saisir cette opportunité.  »

En un an à la tête de l'USAM, David Degouy a su traverser les turbulences pour inscrire une série record et replacer Nîmes dans le haut du tableau. Avec un groupe remodelé mais ambitieux, des leaders qui ont tout pour s'affirmer, des recrues ciblées et une jeunesse mise en avant, il dispose d’armes solides pour poursuivre la progression. Le Parnasse, lui, n’attend qu’une chose : vibrer encore. Reste à savoir jusqu’où Degouy et ses hommes pourront emmener l’USAM cette saison.

Tristan Paloc

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