Mondial
Luka Karabatic : "Je me suis dit qu’il fallait tenter, qu’il n’y avait rien à perdre"
Dans un quart de finale devenu irrespirable, Luka Karabatic a endossé le rôle du héros en inscrivant un but au buzzer qui a permis à l’équipe de France de triompher face à l’Égypte (34-33). Une qualification obtenue dans un scénario dingue, confirmant une fois de plus l’incroyable force collective des Bleus.
"Je savais qu’il restait trois secondes, confie Luka Karabatic après la rencontre. Je me suis dit qu’il fallait tenter, qu’il n’y avait rien à perdre." Alors que les Bleus avaient été mis en difficulté par l’attaque en 7 contre 6 des Égyptiens, l’ex-capitaine a saisi sa chance. Rémi Desbonnet, dans un geste instinctif, relance rapidement le ballon, permettant à Luka Karabatic de déclencher son tir dans les dernières fractions de seconde. Après quelques instants de flottement, la validation du but déclenche une explosion de joie dans le camp tricolore.
"C’est une énorme fierté pour cette équipe, qui a su trouver les ressources pour passer malgré un match difficile", ajoute l'ex-capitaine des Bleus, conscient de l’impact de cet exploit sur le moral du groupe.
Une maîtrise collective malgré la pression
Face à une équipe d’Égypte bien préparée, les Bleus ont dû composer avec un style de jeu lent et structuré, qualifié par Nedim Remili de "mode hispanique". Ce tempo imposé par les Égyptiens, associé à leur efficacité en attaque à 7, a souvent mis les Français en difficulté. "On a été frustrés, mais on est restés lucides", souligne Guillaume Gille.
L’état d’esprit des Bleus a fait la différence, notamment grâce à un collectif irréprochable. "Tout le match, on a replié comme des loups-garous, j’ai envie de dire", plaisante Remili, mettant en avant la solidarité du groupe dans les moments de tension. Cet esprit combatif a été le socle d’une victoire "aux forceps", comme le résume Gille.
Une demi-finale sous haute tension
Avec cette qualification arrachée, les Bleus se tournent désormais vers un autre choc : une demi-finale face à la Croatie. Ce duel, qui s’annonce épique, est chargé de symbolique entre deux nations phares du handball mondial. "Ce sont des matchs toujours spéciaux, des classiques", affirme Karabatic.
Jeudi, la Croatie, va être portée par un public survolté dans leur arène. "Jouer dans cette salle magique, pour eux, ça va être un immense défi", prévient Gille.
"Créer notre histoire"
Pour Nedim Remili, le prochain match est bien plus qu’une simple demi-finale, c’est un chapitre de plus dans l’histoire du handball français, à écrire : "Je veux que ce match inspire la prochaine génération, comme les experts l'ont fait pour nous en 2009, ici face à la Croatie. Ce match, je m’en rappelle comme si c’était hier. Ce soir-là, j’ai regardé mon père et je lui ai dit : je ne veux plus aller à l'école, je veux être handballeur pro."
Alors que les Bleus avancent avec confiance, Luka Karabatic conclut : "Ce sont des moments rares, qu’il faut savourer, mais on sait qu’il nous reste du chemin à parcourir."
À Zagreb, A.F